Magazine Journal intime
Ils convergent ici par wagons de corps collés les uns aux autres, couperosés, des plis de graisse blanche oscillant lorsqu’ils en descendent sur leurs jambes courtes. Leurs regards sont morts ou en passe de l’être mais leurs yeux gonflés par la pharmacopée s’illuminent lorsque le grand palais du commerce ouvre ses portes à dix heures. Alors ils se pressent à l’intérieur et se bousculent pour assouvir leur besoin de consommation. Debout sur son balcon doré au-dessus de la mêlée, le divin chauve au sang recyclé contemple le chaos, tout sourire, sa coupe de champagne à la main.