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Generation (Saison 1, 8 épisodes) : la voix d'une génération

Publié le 09 avril 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Il y a maintenant presque deux ans, HBO lançait en grandes pompes Euphoria, une étude de l’adolescence actuelle par le prisme de toutes leurs addictions et leurs problèmes psychologiques. Il a toujours manqué à Euphoria une dimension plus touchante (qu’elle a corrigé dans les deux épisodes spéciaux diffusés en ce début d’année). Generation est complètement différente même si elle parle aussi d’adolescence. Elle le fait avec un propos lumineux, teinté d’espoir et d’amour. Le tout n’est pas sans faire écho à Skins à mes yeux sans pour autant entrer totalement dans cette aura de débauche. Zelda et Daniel Barnz ont su créer une jolie petite série, pas brillante, mais suffisamment belle pour que ces huit épisodes forment un tout attachant. Certains n’aiment pas Lena Dunham (Girls) mais pour moi cela reste une excellente scénariste et son épisode (le 1.04) de Generation est mon préféré de la saison. Il y a tout dans cet épisode qui fait l’intérêt de la série et pourquoi elle existe.

Nous suivons donc les aventures de huit lycéens, tous très différents alors qu’ils vont forcément tester leurs propres limites, explorer leur sexualité et ce en quoi ils croient réellement. Le message passe notamment au travers de Chester qui reste le héros de cette aventure et notre porte d’entrée dans Generation. Ce dernier va tomber amoureux de son conseiller d’éducation donnant lieu à une scène teintée de vérité et surtout riche en émotions dans l’épisode 1.07. Tout n’est pas parfait dans la série car cette partie de l’histoire prend pas mal de temps dans Generation, laissant par moment certaines intrigues (comme notre jeune lesbienne qui n’ose pas faire son coming out) sur le carreau alors que les histoires sont toutes intéressantes. Mais comme Skins par le passé, celle-ci préfère se concentrer sur certains personnages probablement dans le but de donner plus si une saison 2 arrive.

Le fait que Generation résonne autant pour la génération Z est probablement dû au fait que c’est une vraie ado qui a participé à la création de la série (Zelda Barnz) avec son père (Daniel Barnz). La série exploite pourtant une mécanique assez usuelle du conte de fée qui dérape. Aidée par Lena Dunham, Zelda Barnz nous offre tout de même un regard sur une génération d’adolescents assez réaliste. Bien que dans tous les épisodes on semble condenser quelques histoires assez surprenantes, le tout n’est pas surréaliste. Chacun a son rôle à jouer dans l’évolution de Generation et la série fait donc un portrait pot-pourri de tout ce qui arrive aux ados en ce moment. Pour autant, Generation a aussi un problème parfois de ton. On sent que les scénaristes ont par moment du mal à voir ce qu’ils veulent faire des personnages et comment ils veulent faire évoluer le récit. La série veut être tellement de choses différentes à la fois qu’elle peut s’égarer (d’où la nécessité de l’épisode 1.04 écrit par Lena Dunham qui tente de remettre de l’ordre dans la série).

Visuellement, Generation ne sort pas forcément du lot mais elle apporte un regard assez frais sur le lycée. On sent que la série ne cherche pas les fulgurances de mise en scène mais simplement à nous plonger avec les personnages dans les histoires de chacun. Le fait que tous les personnages représente des pans de l’histoire de la génération Z est parfois un peu too-much. La série aurait probablement dû conserver certaines intrigues dans un coin pour les développer réellement dans une saison 2. La saison 1 de Generation a donc parfois pas mal d’intrigues mi-cuites et c’est justement ce que je trouve dommage ici.

Note : 6/10. En bref, la voix de la génération Z se fait entendre dans une série qui par moment veut être trop de choses en même temps.

Disponible sur HBO Max aux Etats-Unis. Prochainement en France


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