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Sarkozy : «Obama ? C’est mon copain !»… commedia dell’arte avec exécution en 3 actes

Publié le 26 juillet 2008 par Kamizole

sarkozy-obama-elysee-25-july-2008-lci.1217051612.jpgEn parcourant les actus sur Wikio, je tombe sur un impressionnant nombre d’articles (de presse ou de blogs) reprenant pour titre : «Obama ? C’est mon copain !». Dernière sortie à la mode sarkoïdale.
Je ne saurais dire si c’est Nicolas Sarkozy qui trouve ces répliques destinées à faire florès dans la presse (plus ou moins aidé par ses conseillers - à mon humble avis le fameux “casse-toi, pauv’ con” échappa totalement à leur contrôle…) ou si ce sont les journalistes bien serviles qui se ruent comme un seul homme (y compris la gens féminine) sur les os qu’il donne à ronger et vous en reconstituent un squelette avec une patte supplémentaire.
J’ai retrouvé l’article du Figaro qui a immortalisé cette réplique… à laquelle je compte bien faire un sort. Pour sa vulgarité et l’inadéquation du terme “copain”. Comme emblématique de la vantardise inhérente au personnage Sarko (renforcée par un autre élément). Je commencerai par l’analyse d’une photo très parlante (alerte photo de LCI).
De la commedia dell’arte, Nicolas Sarkozy emprunte le masque… sans doute estampillé chirurgie esthétique (tirage de peau). Certains ont fait remarquer qu’il porte les pattes plus longues, sans doute pour masquer les cicatrices. N’était cette obsession à paraître toujours jeune, cela n’offrirait aucun intérêt, sinon d’expliquer ce sourire (rictus) crispé découvrant ses dents de piranha.
Le geste de la main droite. Gestuelle habituelle de Nicolas Sarkozy, bien avant d’être élu président de la République. Et le soir même de son élection. Cela tient à la fois du quasi salut facho (qu’il est quasi capable d’exécuter) et de la mise à distance des journalistes : il les veut présents mais, comme les chiens - n’a-t-il pas osé leur déclarer : “je vous siffle et vous accourez” ? - de cirque ou dangereux, bien en face et ne bougeant qu’à son ordre, lui seul au centre de l’arène.
Et surtout : pas question de lui faire de l’ombre !
Car Nicolas Sarkozy, atteint (entre autres) d’un très sévère complexe d’infériorité (au sens d’Adler) ne peut s’empêcher de se vanter. Ici, ce sera de connaître Barak Obama (il ne l’a rencontré qu’une seule fois !).
Déclaration de la plus haute importance : «Je suis le seul Français à le connaître»…
Le seul Français !? Sur plus de 60 millions (sans oublier ceux qui vivent ou ont vécu aux Etats-Unis…). Je vous fiche mon billet qu’il y a au moins une poignée de ressortissants français voire un certain nombre qui connaissent bien mieux Barak Obama que Nicolas Sarkozy.
Mais l’explication de cette sortie tient à la date de leur rencontre (2006). Nicolas Sarkozy n’était encore que ministre-candidat et la photo immortalisant la rencontre avec Bush était plus importante pour sa stature internationale. Pour l’instant, Sarko ménage la chèvre et le chou en ayant reçu McCain et Obama. Comme ça, il pourra toujours se vanter de les connaître tous les deux. Quelque soit l’issue du scrutin de novembre prochain (assisterons-nous une 3ème fois à des comptages et recomptages dignes du Zimbabwé ?).
Nicolas Sarkozy traitera difficilement le sénateur Mc Cain de “copain”. Cela ne me paraît pas exactement le style du personnage. En ce qui concerne Obama, Sarko en profite pour faire “jeune”, sympa et décontracté…
Il ne sera une fois de plus que vulgos : Nicolas Sarkozy n’a toujours pas compris que la dignité de la fonction présidentielle implique un certain formalisme dans les attitudes autant que dans le vocabulaire.
Déjà, “ami” et “copain” ne sont pas interchangeables. L’étymologie de “copain” : celui qui partage ou a partagé le pain, implique nettement plus qu’une simple rencontre, aussi sympathique qu’elle ait pu être. Il faut l’entendre au sens le plus ancien : “vivre à même pot et feu”… - c’est à dire sur une durée relativement longue - souvent utilisé pour les apprentis et compagnons vivant chez le maître-artisan ou les “compagnons du tour de France” logés chez les “mères” des différentes sociétés, sortes d’auberges de jeunesse avant la lettre.
Parler de copain/copine et à fortiori d’ami(e)s implique nécessairement un certain degré de connaissance, de confidence (et donc de confiance) et d’intimité. Ce qui vaut pour tout le monde. Mais j’ai toujours eu grandement envie de rigoler en constatant que certaines personnes se glorifiaient de l’amitié et du copinage de personnes connues qu’elles n’avaient rencontré que tout à fait incidemment.
Le clou a été atteint par une aide-soignante de la clinique. J’ai oublié le nom de l’artiste dont elle parlait comme “son copain” : juste parce qu’elle était assise à côté de lui pendant un spectacle !


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