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Le Remplaçant (pilote, épisodes 1 et 2) : être ou ne pas être

Publié le 13 avril 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Remplaçant // Pilote. Episodes 1 et 2.

Quand TF1 va voir JoeyStarr, celui-ci propose une idée originale : celle d’incarner un prof remplaçant dans une école où la classe lui sera hostile. Si c’est un classique éculé du genre français (et cela peut faire penser à Sam, autre série de TF1), Le Remplaçant a un capital sympathie. Développée par Chloé Marçais (Les bracelets rouges), Joris Morio (La faute à Rousseau) et Jean-André Yerles (Paris 16ème), Le Remplaçant a le mérite d’être une création originale et non pas l’adaptation d’une énième série venue de l’étranger. Bien entendu, tous les poncifs de la classe pas facile à apprivoiser et les bons sentiments qui viennent à la fin de ces deux épisodes sont présents. Le Remplaçant ne rentre pas dans le lard de la vie scolaire comme certains films par exemple (La Vie Scolaire est pour moi un excellent exemple). Mais c’est le charisme et la prestance de JoeyStarr, autour duquel tout a été articulé, qui fait de Le Remplaçant quelque chose de suffisamment sympathique pour que l’on passe un agréable moment. Ce dernier est à l’aise et cela se sent. Il navigue entre les scènes avec aisance. S’il a clairement été par le fait que Le Remplaçant a été entièrement articulée autour de lui, il permet à la série d’avoir un brin d’originalité.

Nicolas Valeyre est un prof de français original et sans complaisance, que ce soit à l'égard de ses collègues ou de ses élèves. Ses méthodes fantaisistes, sa misanthropie affichée et son style brut de décoffrage en font un OVNI dans la salle des profs. Mais il dérange autant sa hiérarchie qu'il inspire naturellement confiance à ses élèves. Car sous ses dehors d’ours mal léché, c’est un hypersensible passionné, prêt à tout pour les aider à trouver leur voie.

Ces deux épisodes abordent pas mal de sujets différents et l’erreur est peut-être d’avoir voulu trop en mettre justement. On passe du harcèlement moral au racisme en passant par l’écologie et le père absent. Mais en ces temps compliqués, Le Remplaçant apporte une sorte de lumière au bout d’un tunnel sombre dont on a aussi besoin. Le seul vrai problème de cette série est de s’arranger des poncifs du genre sans en briser totalement les codes. On retrouve donc le côté très polissé qui sied aux comédies du lundi soir sur TF1 et qui parfois peut devenir un brin trop pathos. Le Remplaçant a tout de même le mérite d’avoir un anti-héros attachant qui donne envie d’en voir un peu plus. En s’attardant aussi sur des méthodes anticonformistes afin de donner envie à des élèves qui n’aiment pas le français de l’aimer, Le Remplaçant a beau entrer avec les gros sabots c’est plutôt agréablement fait. En plus de tout ça, Le Remplaçant change aussi des séries policières ou médicales alors pourquoi bouder son plaisir. Le succès de ces deux épisodes sur TF1 conduira probablement la chaîne à en faire une vraie série et je ne peux qu’encourager tout ça, d’autant plus si les scénaristes comprennent ce qui ne va pas et améliorent aussi le récit.

Note : 5/10. En bref JoeyStarr est la personne sur qui Le Remplaçant tout repose au milieu d’une série classique mais avec un vrai capital sympathie.

Disponible sur Salto


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