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Snabba Cash (Saison 1, 6 épisodes) : l'argent facile amène toujours des problèmes

Publié le 16 avril 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Easy Money a connu une trilogie au cinéma. C’est l’adaptation des romans de Jens Lapidus avec Joel Kinnaman dans le rôle titre. Netflix et Jens Lapidus n’ont pas fait un remake des films mais simplement une suite avec de nouveaux personnages dans Snabba Cash. Cette série en six épisodes (une saison 2 devrait probablement voir le jour) nous plonge dans un savoureux mélange entre le monde des start-up et la mafia à Stockholm. Ce qui est intéressant dans Snabba Cash c’est la façon dont le sujet de base des romans a été modernisé afin de coller au plus proche de notre époque. La start-up nation comme on l’appelle est un point de départ et un angle d’attaque intéressant pour ce récit, bien plus que je n’aurais pu l’imaginer. La vraie morale de Snabba Cash c’est tout de même que tous les rêves ont un prix et que le prix à payer n’est pas toujours celui que l’on aimerait payer. La fluidité du récit est ici en grande partie dû au scénario qui mène sa barque de façon efficace, sans temps morts. On apprend à connaître des personnages et à s’attacher à eux sans même s’en rendre compte. Que cela soit Leya, Salim ou encore Nala, tous ces personnages qui font le sel du récit fonctionnent très bien.

Leya est une jeune mère célibataire qui tente de percer dans le domaine des start-up. Dans ce milieu en pleine effervescence où la quête de gloire et d'argent est d'une rare violence, Leya est prête à tout pour réussir. Mais la jet-set des entrepreneurs et le crime organisé sont plus brutaux, chaotiques et impitoyables que jamais et quand ces deux univers s'entrechoquent, loyauté, amitiés et partenariats commerciaux sont mis à rude épreuve dans une quête inassouvie d'argent facile.

Sans donner la résolution même de Snabba Cash, Alexander Abdallah (Alska mig) apporte à la fois cette douceur âpre au récit et quelque chose de violent et terrifiant. Salim est probablement le meilleur personnage de Snabba Cash car c’est aussi celui qui est le plus développé. Outre le fait que l’on voit le personnage évolué parmi les gangsters, on sent qu’il est une sorte de misfit, qu’il n’a pas sa place dans ce monde là et que ce monde l’a choisi car il n’avait pas d’autres issues. Son rapport à la drogue, avec l’argent facile, et surtout l’amour est vraiment l’un des éléments les plus soignés de cette première saison. Snabba Cash a aussi un personnage fort avec Leya. Cette dernière imprime tout de suite un style, celui d’une femme qui a envie de réussir et à sortir du quartier défavorisé dans lequel elle a grandi. Elle a eu une vie tumultueuse avec un gangster (avec qui elle a eu un enfant, Sami) mais la série nous plonge vraiment au coeur même d’une femme forte qui a cette hargne au fond d’elle : sortir de l’eau. L’association entre Salim et Leya fait sens car ce sont deux personnages qui ont l’envie de s’en sortir, de sortir de ce quartier et de toute la violence qui l’entoure.

En parallèle, nous suivons deux mondes différents mais tout aussi nocifs pour l’un comme pour l’autre. Pour Leya le monde nocif c’est celui de la start up. Elle va comprendre que les requins sont toujours près à tout afin de gagner encore plus et c’est une vraie force dans Snabba Cash. Pour Salim, ce dernier ne se sent plus à sa place (et lorsqu’il hésite à tuer quelqu’un au tout début de la saison, cela permet de rendre compte intelligemment du problème qu’il vit). Snabba Cash n’hésite clairement pas à nous en mettre plein la figure, à défigurer ces portraits de gens bien afin d’en faire des machines régies par l’argent. Car dans Snabba Cash, l’argent est le nerf de la guerre. C’est l’argent qui motive tous les comportements (même celui de ce jeune enfant blanc aux parents divorcés qui va se réfugier dans le monde des gangsters). En tout cas, Snabba Cash change aussi de ce que l’on voit habituellement parmi les séries suédoises et c’est une excellente nouvelle. Cela permet de sortir des environnements policiers classiques qui donnent parfois l’impression de voir constamment les mêmes effets.

Snabba Cash a l’avantage aussi de glisser sur un terrain assez réaliste. Le casting est suffisamment fort pour faire sensation et le récit prenant pour accrocher le téléspectateur. On ne peut pas demander mieux de la part d’une série. Si la saison est peut-être trop courte, elle a le mérite de gagner en rythme alors que tout s’enchaîne rapidement. Je ne sais pas ce qu’il faut réellement attendre d’une saison 2 mais je ne serais pas surpris que Jens Lapidus ait construit Snabba Cash comme une série en trois saisons comme sa trilogie de films au cinéma.

Note : 7/10. En bref, un monde où l’argent est roi mais détruit tout sur son passage.

Disponible sur Netflix


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