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Noémie ou la limace

Publié le 17 avril 2021 par Desfraises

Noémie ou la limace

Capture d'écran d'un article paru dans Le Monde 🤦 Merci Noémie (qui souhaite garder l'anonymat, tu m'étonnes) et testée positive, de retour du Brésil et va peut-être contaminer pépouze ses voisins dans le train qui la conduit à Marseille. (Cliquez pour agrandir)


Avertissement : le billet qui suit est assaisonné d'un soupçon d'ironie, d'un gramme de désespoir et d'une lichette d'humour noir. En gros, ne pas prendre tout ce qui suit au pied de la lettre. Mais un peu quand même. 
Je vous épargne le récit des cornichons qui ont gâché ma journée d'hier : en vrac, un client refusant de payer la taxe de séjour — il finira par se délester d'un euro et soixante-cinq centimes. Bon, puisque vous insistez, je vous raconte : comme je déteste qu'on me prenne pour un abricot sec, j'insiste, j'explique, je finis par empêcher l'abruti de sortir, il me menace, il prévient « laissez-moi partir ou je casse votre porte ». Je me retiens de lui envoyer dans les gencives : « Qu'est-ce qui cloche chez vous pour que vous fassiez un scandale pour 1.65€ ? Que votre bêtise vous patafiole* ! » Mais face au culot mêlé d'agressivité du resquilleur, je m'entête et appelle la police. Cinq longues, très longues minutes s'écoulent avant que mon directeur et le propriétaire arrivant à l'improviste s'interposent et l'obligent à payer. Fin du mélodrame, crois-je. Trois fonctionnaires de police débarquent. Je me confonds en excuses, pas eu le temps de rappeler pour leur éviter le déplacement. Je leur offre, penaud, un café, qu'ils refusent, une bouteille d'eau qu'ils refusent, un Carambar ? qu'ils acceptent, ouf. Voilà que la BAC débarque à son tour, trois autres agents en civil. Je continue de distribuer mes excuses en carton et des bonbons à tous ces gentils policiers venus à mon secours. 
Même matinée. Une batavia défraîchie refuse de payer son accès au SPA, on ne l'aurait pas prévenue du tarif, c'est sa parole contre celle de mes collègues, que je défends, ça vocifère, ça se vexe, ça part sans payer. Soupir excédé. 
Même matinée. La gouvernante me signale deux peignoirs manquants en chambre. Bien entendu, la carte bancaire prise en garantie est invalide. Bien entendu, le client indélicat m'insulte au téléphone quand je lui dis qu'il a "omis" de régler les deux peignoirs. « Je suis venu avec une pute, je suis parti à quatre heures du mat'. Vos peignoirs, je m'en cogne. »
Épuisé par toutes ces négociations, j'enfourche mon vélo et me dépêche de retrouver ma petite Kimberley, mon "maison-doux-maison", mon mec qui nous prépare un pain aux trois fromages. Dans l'évier, je remarque soudain une limace qui a survécu à mon essorage de laitue. Elle glisse son élégante silhouette le long de la paroi et pointe ses antennes à la recherche de la sortie. Je bougonne : « sauvez l'espèce humaine ? Pfff. Sauvons plutôt la p'tite limace !» J'improvise alors un parachute avec un bout de laitue, enveloppe le gastéropode et le jette du septième étage. Je vérifie que mon arion hortensis tombe pile sur le coin de pelouse où elle pourra peut-être continuer sa petite vie de limace sans masque.  -----* j'ai emprunté l'expression à Lyse :-)

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