Spy City // Saison 1. Episode 1. Operation Beethoven.
Spy City est le genre de séries d’espionnage qui me fascine. On retrouve l’ambiance fumée des années 60 et un récit qui se concentre sur l’intelligence et pas sur la technologie. C’est ce qui m’a toujours fasciné dans les romans de John Le Carré dont l’influence se ressent du début à la fin de ce premier épisode. William Boyd (Chaplin, Un anglais sous les tropiques) démontre à sa façon qu’il y a toujours des histoires à raconter autour de la Guerre Froide et du mur de Berlin (ici à venir). Cependant, je regrette tout de même une chose importante dans ce premier épisode : le fait qu’il y a énormément d’intrigues et de personnages pour peu de réponses données sur la conduite que compte prendre la série par la suite. Le Capitaine Fielding Scott (incarné par un taciturne et convaincant Dominic Cooper) tue un agent britannique qui va le conduire à être banni des services secrets. On apprend quelques éléments sur le personnage mais pas beaucoup non plus. C’est assez paradoxal et pourtant cela fonctionne assez bien car le personnage de Scott est bon. Le meilleur personnage n’est pourtant pas celui-ci. Pour moi c’est Severine Bloch (incarnée par Romane Portail), une femme qu’il a abandonné et à qui il a fait croire qu’il était mort.
1961. En pleine Guerre froide, un espion anglais est envoyé à Berlin peu de temps avant la construction du Mur. Berlin est alors un nid d'agents doubles. Alors que plane la menace d'une guerre nucléaire, l'espion anglais doit découvrir l'identité du traître présent au sein de l'ambassade du Royaume-Uni.
Une grande partie de ce premier épisode est parfois un peu sinueux d’un point de vue narratif. L’épisode manque alors d’une ligne claire à donner aux personnages afin que ceux-ci puissent évoluer. Il faut attendre que l’ingénieur en charge du projet de missile soit tué avec sa femme et enfant pour que Spy City décolle réellement dans une direction. C’est à partir de ce moment là que la série peut commencer sa course contre la montre afin de retrouver la taupe. Dans un sens, les histoires de taupes dans le monde de l’espionnage sont légions et surtout vues et revues. Spy City ne cherche pas forcément à faire dans l’originalité mais parvient à créer un style qui fonctionne suffisamment en rendant curieux. Il n’y a pas encore suffisamment de suspense sur la taupe étant donné qu’au début de l’épisode on nous révèle que c’est probablement Eliza Hahn, la secrétaire de Scott qui donne des informations aux allemands de l’est. Le tout pour sauver son petit ami Reinhart de la prison.
Il y a quelque chose d’intéressant dans le style visuel de Spy City, notamment avec de vrais images de Berlin en 1961 qui donnent forcément à la série une qualité visuelle. La scène où Scott tue un agent de l’Allemagne de l’Est est intense et surtout un moment brutal. Visuellement, la photographie est nickel et surtout permet de se laisser séduire plus facilement. Spy City démontre qu’elle a des qualités mais elle a encore des efforts à faire pour qu’elle soit aussi bonne que visuellement. Le scénario n’est pas encore totalement lisible mais il y a suffisamment de place pour une évolution de la série dans les épisodes à venir. Spy City cherche clairement à installer une ambiance avant de délier le récit.
Note : 5.5/10. En bref, la série pourra peut-être enfin démarrer après l’issue de ce premier épisode.
Prochainement en France