Nobody // De Ilya Naishuller. Avec Bob Odenkirk, Aleksey Serebryakov et Connie Nielsen.
Nobody commence comme un film familial assez classique avec un Bob Odenkirk épuisé par l’enchaînement des jours qui se ressemblent. Sauf que Nobody nous révèle petit à petit ce qu’il a dans le coffre et une fois le bus lancé, c’est un enchaînement sous Red Bull de scènes d’action toutes plus efficaces les unes que les autres. Plutôt que de passer son temps à discuter dans tous les sens afin d’installer les bases de son récit, Nobody a l’intelligence de jouer avec le montage et de nous offrir quelque chose de dynamique dès les premières minutes. Le scénariste de John Wick nous offre ici un récit sous acide où Bob Odenkirk est survitaminé. Si mon expérience avec l’acteur dans Breaking Bad ou Better Call Saul pouvait déjà donner quelques indications sur les capacités de l’acteur, Nobody nous le transforme en machine de guerre assez détonnante. Mais Nobody ne s’arrête pas simplement à un scénario dynamique qui ne perd pas une miette du temps qui lui est imparti, Ilya Naishuller (Hardcore Henry) parvient à mettre le tout en scène en donnant du grain à moudre au spectateur. C’est généreux et cela change pas mal des derniers films d’action que l’on a pu voir ces derniers temps fleurir sur les plateformes.
Hutch Mansell, un père et un mari frustré, totalement déconsidéré par sa famille, se contente d’encaisser les coups, sans jamais les rendre. Il n’est rien. Une nuit, alors que deux cambrioleurs pénètrent chez lui, il fait le choix de ne pas intervenir, plutôt que de risquer une escalade sanglante. Une décision qui le discrédite définitivement aux yeux de son fils Blake, et qui semble l’éloigner encore plus de sa femme Becca.
Le principe de départ de Nobody est clairement de partir d’un homme ordinaire qui va devenir une machine de guerre. On avait déjà pu voir cela dans Death Wish avec Bruce Willis sauf que ce n’était pas brillant et surtout le film ratait pas mal d’opportunités. Nobody prend tout ce qu’il peut afin de divertir le spectateur. La scène d’action dans le bus qui lance clairement les hostilités est jouissive à souhait. On a envie dès ce moment de profiter de chaque seconde du film et ce dernier ne déçoit pas. Le film est généreux en action mais n’en oublie jamais de temps en temps de faire des choses intelligentes avec ses personnages en offrant une partie de leur vie. Nobody se repose aussi légèrement sur la comédie afin de donner au récit quelque chose d’encore plus dynamique et de fun à suivre à l’écran. Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à voir Bob Odenkirk dans une telle aventure mais il prouve à la perfection qu’il peut lui aussi être un homme d’action. D’une certaine façon il est un peu comme une sorte de Liam Neeson dans Taken mais avec un scénario qui tient dans ses baskets et pas la cacahuète pirouette que Pierre Morel a pu offrir au cinéma d’action.
Note : 9/10. En bref, Nobody revitalise le cinéma d’action et offre à Bob Odenkirk un rôle mémorable.
Sortie prévue le 2 juin 2021 en France sous réserve de la réouverture des salles de cinéma.