Un Espion Ordinaire // De Dominic Cooke. Avec Benedict Cumberbatch, Merab Nindze et Rachel Brosnahan.
Un Espion Ordinaire c’est l’histoire vraie de Greville Wynne, devenu l’un des espions les plus prolifiques durant la Guerre Froide. Il est soupçonné d’avoir fait filtré plus de 5000 documents top secret, faisant de lui un agent hors pair. Dans un sens, Un Espion Ordinaire reprend une mécanique bien huilée du genre. L’espionnage est parfois un jeu difficile à mettre en scène. Ce film se concentre sur des fuites de documents qui ont été utilisés afin de stopper la crises des missiles à Cuba (qui aurait pu mener à une Troisième Guerre Mondiale). Tom O’Connor, le scénariste, a clairement embelli et rendu moins mou certains aspects de la véritable histoire afin de créer des moments de tension et dramatique plus forts. Pour autant, le récit est très linéaire, très littéraire, rendant ainsi le tout un peu trop prévisible et moins original que d’autres. Un Espion Ordinaire n’a rien du film d’espionnage labyrinthique. Greville Wynne devait faire en sorte d’être n’importe qui et justement tout cela rend finalement le récit un peu banal, d’une certaine façon. Sauf que nous avons Benedict Cumberbatch. J’ai parfois l’impression que ce dernier incarne encore et encore les mêmes personnages au cinéma mais il les incarne si bien que l’on ne peut pas passer à côté.
1960. Modeste représentant de commerce anglais, Greville Wynne se retrouve plongé au cœur de la guerre froide. À la demande du MI-6 et de la CIA, il noue une alliance aussi secrète que périlleuse avec le colonel soviétique Oleg Penkovsky. Objectif : fournir les renseignements nécessaires aux Occidentaux pour éviter un affrontement nucléaire et désamorcer la crise des missiles de Cuba. Il entame alors une série d'allers-retours entre Londres et Moscou en prenant de plus en plus de risques…
Dominic Cooke (The Hollow Crown, Sur la plage de Chesil) utilise les poncifs du film d’espionnage britannique du début à la fin. Mais le côté ultra sobre n’oublie pas les magnifiques décors et costumes que l’on voit tout au long du film. Si je ne suis pas forcément fan de l’académisme du réalisateur dans sa mise en scène, elle n’en reste pas moins sobre dans le but de recréer l’ambiance âpre de l’Union soviétique. Le réalisateur est capable de créer une ambiance simplement en changeant l’angle de sa caméra (passer d’un personnage, à l’autre, plus à un plan beaucoup plus large comme s’ils étaient surveillés). C’est ce genre de petites idées qui font finalement de son travail quelque chose de fort et qui imprègne forcément le spectateur. Un Espion Ordinaire a juste le désavantage d’avoir une histoire banale qui n’a pas grand chose de neuf à offrir au genre. Peut-être que Tom O’Connor aurait pu s’inspirer un peu plus des romans labyrinthique de John Le Carré (en modifiant donc un peu plus l’histoire originale) car je suis sûr que cela aurait dynamité un peu plus un scénario qui a la bouche pâteuse.
Note : 5.5/10. En bref, une mise en scène parfois inspirée et un Benedict Cumberbatch au top fait de Un Espion Ordinaire un film d’espionnage sympathique. Le scénario, souvent banal peut laisser le spectateur sur le bas côté.
Sortie prévue le 9 juin 2021 à condition de la réouverture des salles de cinéma.