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COVID-19 : Comment le coronavirus reprogramme les cellules à son avantage

Publié le 23 avril 2021 par Santelog @santelog
Coronavirus plus inoffensifs et SARS, la différence tient peut-être à une protéine (Visuel adobe stock 330943474)Coronavirus plus inoffensifs et SARS, la différence tient peut-être à une protéine (Visuel adobe stock 330943474)

Comment les coronavirus SARS-CoV reprogramment les cellules hôtes à leur avantage, c’est le « nouveau » mécanisme découvert et décrit par cette équipe de virologues de la Ludwig-Maximilians-Universität München, dans l’Embo Journal, un mécanisme qui suggère une première explication à la virulence particulière des 2 « derniers » coronavirus meurtriers, SARS-CoV-1 (SRAS) et SARS-CoV-2 (COVID-19).

L’étude, dirigée par le Pr Rolf Hilgenfeld de l'Université de Luebeck et le Dr Albrecht von Brunn de la Ludwig-Maximilian Universitaet (Munich) décrypte comment les « SARS » optimisent leur production de protéines virales dans les cellules infectées, pour générer un maximum de copies du virus. Le mécanisme est propre aux coronavirus SARS-CoV-1 et 2, les autres coronavirus n'utilisant pas ce mécanisme.

Au-delà de son caractère fondamental, cette recherche pourrait contribuer à expliquer la pathogénicité bien plus élevée de ces 2 coronavirus.

Coronavirus plus inoffensifs et SARS, la différence tient peut-être à une protéine

Les coronavirus qui causent des rhumes inoffensifs chez l'homme ont été découverts il y a plus de 50 ans. Mais en 2002/2003, le coronavirus SARS-CoV-1 (SRAS) infectait près de 10.000 personnes et causait des pneumonies mortelles, entraînant un taux de décès dépassant les 13%. En 2020, le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 s’est étendu bien plus largement, a entraîné plus de 3 millions de décès dans le monde, avec un taux de décès estimé à 0,15%. L’équipe allemande a donc cherché à comprendre cette pathogénicité plus élevée des deux virus SARS-CoV et a comparé les génomes de coronavirus inoffensifs avec ceux des coronavirus SARS-CoV 1 et 2.

Les scientifiques identifient alors un domaine unique qui pourrait contribuer à expliquer cette capacité pathogène du coronavirus du SRAS et de son cousin, le SARS-CoV-2.

Il s’agit des protéines « SUD » de ces deux virus : ces protéines interagissent avec une protéine humaine appelée Paip-1, impliquée dans les premières étapes de la synthèse des protéines. Avec Paip-1 et d'autres protéines présentes dans les cellules humaines, SUD se lie aux ribosomes, les machines moléculaires responsables de la synthèse des protéines dans les cellules. Cette liaison conduit à une augmentation de la production de toutes les protéines, à la fois celles de la cellule hôte et celles du virus. Cependant, dans les cellules infectées par le SRAS-CoV ou le SRAS-CoV-2, les molécules d'ARN messager qui codent pour les protéines hôtes sont sélectivement détruites par une protéine virale nommée Nsp1. En raison de ce mécanisme complexe, la cellule infectée produit alors principalement des protéines virales, de sorte que de nombreuses nouvelles copies du virus sont alors crées en un temps record.

Cette interaction entre les protéines SUD et Paip-1 avait déjà été documentée par la même équipe, il y a plusieurs années lors de travaux sur le SRAS et l’équipe avait même décrit alors la structure tridimensionnelle de la protéine SUD par cristallographie aux rayons X.

Une explication à l’infectiosité du nouveau coronavirus ? ces nouveaux travaux améliorent encore la compréhension du processus d’infection et apportent une explication à l’infectiosité du nouveau coronavirus. D’autres facteurs rentrent sûrement en jeu, pouvant expliquer les différences de propagation des 2 SRAS.

Source: The Embo Journal 20 April 2021 DOI : 10.15252/embj.2019102277 The SARS‐unique domain (SUD) of SARS‐CoV and SARS‐CoV‐2 interacts with human Paip1 to enhance viral RNA translation

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Équipe de rédaction SantélogAvr 23, 2021Rédaction Santé log




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