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Cameroun – Baccalauréat 2020 : Les auteurs de la fuite des épreuves suspendus

Publié le 30 avril 2021 par Tonton @supprimez

Un pan de voile est levé sur la fraude électronique qui avait conduit à la reprise de certaines épreuves de cet examen l’année dernière.

Un ensemble de décisions signées le 1er avril dernier par Nalova Lyonga, le ministre des Enseignements secondaires, sanctionne les intervenants et candidats coupables de fraude aux examens de la session 2020. En somme, ils sont 133 candidats, élèves et tierces personnes à écoper d’une sanction administrative, en attendant les poursuites judiciaires pour d’autres, pour ce qui concerne les seuls examens organisés par l’Office du Baccalauréat du Cameroun. Parmi eux, 19 ont participé à la rocambolesque fuite des épreuves qui avait conduit l’instance organisatrice à reprendre trois épreuves, lors de la session. Répartis sur la plupart dans les établissements scolaires de la ville de Douala, on en retrouve cependant aussi à Bangangté, Bafoussam, Belabo, Dschang et Njombé. Dans l’ensemble, ils reconnaissent avoir reçu les épreuves ou leurs corrigés via Whatsapp avant de les transmettre parfois à leur tour, à des amis. La session 2020 est annulée pour tous et ils sont suspendus pour 2021. Par contre, Brandon Kamga Piam, Edgar Makong et Romaric Mouthe, administrateurs des plateformes « Istec national Tle C et D » et « Ze Bacc optimum », par lesquels ces épreuves ont abondamment été ventilées, seront poursuivis en justice.

Alors qu’on pensait la fraude aux examens circonscrite depuis plusieurs décennies, quelques curiosités apparaissent dans ces décisions, notamment au sujet du rôle joué par certains enseignants dans le processus de trucage des résultats d’examen. Ainsi, des poursuites pénales sont annoncées contre Vincent Blaise Noah Menounga, un inspecteur pédagogique national de Chimie industrielle, qui « propose les sujets d’examen confectionnés par ses soins et les sujets de son homologue à certains établissements moyennant une somme de 500.000F ». Il emporte avec lui des enseignants du Collège Mohoua Tachomkam, du Collège polyvalent Suzanna, de Ste Martine, Lamartine et St Louis, un autre du Lycée Technique de Bonadoumbè qui ont acheté et proposé comme travaux dirigés à leurs élèves, ces sujets.

L’on se souvient que l’enquête diligentée à l’époque avait permis de mettre la main sur des élèves et enseignants, qui avaient été placés en détention à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Il avait fallu une forte mobilisation pour que Kevin Ngassam et son camarade soient libérés, en vue de comparaître libres. Par contre, le juge d’instruction avait maintenu en prison leurs co-accusés : Romaric Mouthe, professeur au Cetic de Mankwa par Melong et Ledoux Wilson Brandon Kamga, étudiant en 5e année à l’Ecole nationale polytechnique de Douala. « C ́est une décision pleine d ́humanisme, parce que nous ne faisons pas l ́apologie de la fraude, les enfants ont eu accès aux épreuves, ils sont pénalement responsables et devraient répondre de leurs actes. La décision de les remettre en liberté se justifie par le fait que les enfants se retrouvent au bout de la chaîne de la fraude. Ils sont consommateurs parce que le produit de la fraude a été mis à leur disposition », se réjouissait Me Pierre Robert Fojou, un avocat du collectif qui s’était constitué pour les défendre.


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