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Discours de haine et xénophobie : Un colloque pour élaborer une stratégie de guerre

Publié le 06 mai 2021 par Tonton @supprimez

Le conclave, placé sous l’égide de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (Cnpbm) s’est ouvert hier mercredi 05 mai avec pour objectif, d’adopter des méthodes plus efficaces et ingénieuses pour combattre et déconstruire ces fléaux qui gangrènent le tissu social camerounais.

La Commission Musonge est au laboratoire ! Loin d’une vulgaire métaphore, cette image résume à suffire le climat de travail et l’objectif qui soustend ce colloque national contre le discours de haine et la xénophobie dont les travaux se sont ouverts hier au palais des Congrès de Yaoundé, sous la présidence de Peter Mafany Musonge, le patron de la Cnpbm qu’entouraient des invités à l’instar de Jean de Dieu Momo, ministre délégué à la Justice et les membres du bureau de la Commission. Conscients que le discours de haine et la xénophobie connaissent une recrudescence dans la société camerounaise, ces éminences grises conviées à la table des discussions, l’objectif affiché est de trouver le « remède miracle » pour vaincre ces deux fléaux devenus omniprésents dans le domaine des communications numériques et mettant à mal l’unité et l’intégration nationales, le vivre-ensemble, la cohésion sociale et la stabilité de la nation.

D’ailleurs Mafany Musonge va le rappeler dans son discours d’ouverture lorsqu’il présente ces pieuvres comme un obstacle à l’instauration d’une paix durable dans notre pays. « Le discours de haine et la xénophobie sont des vecteurs du repli identitaire, qui conduit à la haine, à la suspicion, à l’exclusion et au rejet de l’autre. Ils contribuent en outre à instrumentaliser et à exacerber nos différences, alors que la beauté et la richesse de notre diversité doivent être le socle d’un Cameroun fort, stable et prospère », reconnaît l’ancien Premier ministre qui salue au passage l’engagement et l’implication des instances gouvernementales et les acteurs non étatiques face à ces phénomènes. Des lois ont été votées pour endiguer le fléau.

Consolider l’unité dans la diversité

A preuve, « face à la montée de ces pratiques dans notre pays, le président de la République a instruit la Commission de mener cette nouvelle campagne de communication contre ce fléau (…) Nous avons, jusqu’à présent, mené une vaste campagne dans les journaux, à la radio, à la télévision sur les panneaux d’affichage, ainsi que sur les plateformes de médias sociaux. Cette phase de la campagne nous a permis de toucher des centaines de milliers de camerounais avec des messages contre le discours de haine et la xénophobie, dans l’optique de consolider notre unité dans la diversité ».

Le colloque de Yaoundé s’inscrit donc dans le cadre de la stratégie de la Cnpbm visant à élargir le champ de la lutte contre ce fléau. Parce que, convaincus que ce n’est qu’en adoptant une approche globale et holistique que le discours de haine et la xénophobie pourront être attaqués de front et enrayés au Cameroun. Pendant ces 48 heures, il est donc attendu des participants, qu’ils proposent une définition largement acceptable des deux phénomènes ;examinent l’arsenal d’instruments internationaux qui sont en vigueur pour combattre ces phénomènes ; mettent en adéquation les menaces inhérentes aux réseaux sociaux modernes et le droit à la liberté d’expression, déterminent les causes manifestations et conséquences possibles du discours de haine et de la xénophobie, en vue de prescrire le meilleur traitement susceptible de les juguler. Mais aussi, qu’ils identifient les
tenants du discours de haine et de propos xénophobes, les canaux de propagation et les domaines de prédilection , afin de concevoir des stratégies adaptées, préventives et curatives pour lutter à court, moyen et long terme contre ces fléaux.

Christian TCHAPMI


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