Le 10 mai 1981, Out le petit Giscard de 1974 qui avait fait de sa toute relative jeunesse d'alors un atout électoral, bien qu'il fut déjà à jouer des coudes pour se faire mousser dans tous les couloirs ministériels depuis plus de 25 ans. Sachant les Français suffisamment crédules pour croire tout ce qui se dit à la télé, sur les différentes ondes ou s'écrit dans des journaux bien intentionnés, il avait tenté de nous faire le coup du renouveau et du plus jeune président de la république française.
Sitôt élu, il enfila ses habits d'absolutiste volontaire, volontiers dans le style pompier et propre sur lui mais tout de même ouvert et près du peuple comme il sied à un monarque éclairé. Avec sa troupe de professionnels de l'enfumage, il nous avait bien mené en bateau durant 7 longues années. Heureusement, la bataille de Simone Veil pour sa sa loi sur l'IVG finit par sauver son mandat de l'amnésie générale. Un début de septennat, dans les opérations d'image de ses conseillers en communication, qui n'est pas sans rappeler celle de son petit fils adoptif hissé au pouvoir l'année 2017 grâce à une belle campagne de pub des médias.
Au deuxième tour de l'élection présidentielle de 1981, Mitterrand condamne le destin du Giscard à l'oubli politique définitif, même s'il a coûté un bras en entretiens divers durant 38 ans sur le budget de l'état et donc sur nos impôts. Giscard arrivé au pouvoir sur un malentendu, ne se remettra jamais de cette défaite, bien aidé en cela par son meilleur ennemi, le Jacquot Chirac alors lui aussi dans la force de l'âge, et futur roi hors catégorie des entourloupes et des chausses-trappes destinées à ses ex-futurs meilleurs amis de trente ans...
avec 15 708 262 voix contre 14 642 306 pour François Mitterrand Valery Giscard d'Estaing remporte le deuxième tour de l'élection présidentielle de 1981. Énorme ferveur populaire le soir même dans toutes les villes de France, comme ici à Rennes. Cette alternance politique tant attendue est synonyme d'espérance et de changements pour "le peuple de gauche" qui croit encore et toujours à des lendemains qui chantent. Pour la première fois depuis le début de la Ve république (1958), un président se réclamant de gauche est élu. L'arrivée au pouvoir de Mitterrand et son alliance avec le parti communiste suscitent également les inquiétudes les plus folles chez quelques-uns qui craignent pour leur magot souvent acquis de haute lutte durant la période bénie (pour eux) de la collaboration avec l'occupant allemand quelques décennies plus tôt. La droite et l'extrême droite populistes qui souvent se rejoignent sur ces terrains glauques, orchestrent alors une campagne relayée par certain pays, les États-Unis notamment, pour terroriser la France profonde avec la peur des 'rouges". Cette exploitation outrancière de frayeurs infondées trouvera un large écho dans un pays traditionnellement ancré à droite.
" Changer la vie" était l'un des slogans de L'élection du 10 mai 1981 reste plus la résultante d'un vote de rejet que d'adhésion ou de basculement à gauche. Les jeunes ont majoritairement voté pour le changement dans cette France arc-boutée sur ses traditions réactionnaires.