L’édition 2021 de la campagne de vaccination contre la poliomyélite pour les enfants de 0 à 59 mois, l’administration de la vitamine A et du vermifuge tenue du 07 au 09 mai dernier n’a pas été courue dans la cité capitale du Sud.
Il est question d’immuniser les enfants de 0 à 5 ans en les vaccinant contre la polio. D’administrer de la vitamine A à tous les enfants de 6 mois à 5 ans, et le déparasitage de tous les enfants de 01 à 5 ans. Voilà le défi majeur pour le programme élargi de vaccination (Pev) d’obtenir l’adhésion d’au moins 95 % de parents à travers la mobilisation et le soutien de ladite action. Les écoles maternelles et les crèches qui encadrent les enfants de cet âge étaient l’une des cibles, sans oublier ceux qui ne vont pas encore à l’école. Il faut aller les chercher là où ils se trouvent dans les quartiers, une équation difficile en cette période où la vaccination est sujette à beaucoup de controverses au sein des populations avec le vaccin contre le Covid-19. La note du secrétariat national à l’enseignement catholique (Seneca) adressée aux écoles catholiques les informait de la tenue du Pev, de l’importance du vaccin. Dans celle-ci, un bémol y est mis, « toutefois, pour qu’un enfant soit vacciné, l’accord préalable de son parent est obligatoirement requis ». Il est question d’élargir le champ de la sensibilisation à l’effet de mobiliser les parents en vue de dissiper la mauvaise image qui taraude les esprits.
Pour dame Virginie, « le vaccin que les occidentaux envoient en Afrique est destiné à rendre nos enfants infertiles, à les rendre crétins. Nous avons le paludisme ici qu’est-ce qu’ils ont fait pour les africains, rien. Ils nous utilisent comme des cobayes, je ne veux pas ». Selon un personnel commis à la tâche au quartier New-Bell à Ebolowa, « les parents qui comprennent l’enjeu nous autorisent à vacciner leurs enfants et à les administrer la vitamine A, l’albendazole pour le déparasitage. Mais, certains restent sur leurs positions malgré tout ce qu’on les dit afin qu’ils ne confondent pas le vaccin de la polio à celui du Covid-19 ». Certains parents n’ont pas laissé leurs enfants aller à l’école le 07 mai dernier jour du début de la vaccination, croyant que cela pourrait les être administré de force que non. Pour les écoles catholiques, les correspondances ont été préalablement adressées aux parents. Ces derniers devaient répondre favorablement ou pas à cette vaccination. Marthe Essono est parent s’élève, son fils fréquente l’école maternelle Rosa Vererini à Ebolowa.
Effet immunisant
Elle n’a pas reçu la correspondance relative à la vaccination à l’école, elle est venue à l’école tôt récupérer son tout-petit. Pour elle, « je ne veux pas de ce vaccin. Je ne suis pas du corps médical alors, je ne sais pas ce qu’on inocule à mon enfant, si c’est pour la polio ou pour autre chose ». Comme cette dame, plusieurs parents n’ont pas répondu favorablement à l’équipe de vaccinale. Phénomène près qu’identique dans d’autres écoles et même dans les quartiers où certains n’ont pas daigné répondre à cette sollicitation. Rencontré ce premier jour de vaccination, le Dr Jean Claude Niraka Todou, coordinateur du Pev voit cet aspect timide au passage concomitant de la campagne contre la polio et celle contre le Covid. Pour lui, «il n’est pas question de baisser la sensibilisation de masse et la mobilisation. Les parents perçoivent autrement le message officiel des pouvoirs publics ». A la recherche des pistes de solutions l’équipe de la coordination régionale du Pev est allée à la rencontre du gouverneur de la région du Sud. A l’issue de ladite rencontre, Félix Nguele Nguele a instruit l’élaboration d’une cartographie des refus. Pour lui, celle-ci sera soumise aux autorités compétentes de chaque circonscription afin qu’une solution de proximité soit trouvée.