French Exit // De Azazel Jacobs. Avec Michelle Pfeiffer, Lucas Hedges et Valerie Mahaffey.
Patrick DeWitt (Les Frères Sisters, Terri) adapte son roman éponyme pour le cinéma et si j’aime beaucoup ce mélange souvent étrange, j’ai parfois eu du mal à tenir la longueur (presque deux heures). Azazel Jacobs (Terri, Momma’s Man) s’est clairement inspiré de Wes Anderson et Woody Allen afin de mettre en scène French Exit mais il n’y a pas la même folie visuelle que le premier et pas la même escapade théâtral comme sait si bien le faire le deuxième. Disons que ce qu’il manque à French Exit c’est un véritable rythme tant visuel que dans la façon de délivrer les dialogues. Certaines scènes sont excellentes car elles donnent à Michelle Pfeiffer l’occasion de rappeler qu’elle est là et qu’elle est toujours une excellente actrice mais d’autres moments tombent un peu à plat car le récit n’est pas suffisamment étoffé. C’est donc en grande partie que tout le monde se concentre sur Michelle Pfeiffer en bourgeoise new-yorkaise insupportable avec toujours le petit mot pour nous faire rire et en même temps parler du poids que l’argent peut avoir sur les gens (et comment il peut les détruire).
Frances Price est une mondaine sans le sou de Manhattan. Elle avait planifié de mourir avant que son argent ne soit épuisé mais son but ne s'est pas concrétisé. Après avoir dilapidé son vaste héritage, elle encaisse le dernier de ses biens et décide de vivre anonymement dans un modeste appartement parisien, accompagnée de son fils Malcolm et de leur chat " Small Frank ".
Je ne connais pas le roman dont French Exit a été adapté mais je suis presque curieux de le découvrir car je suis sûr qu’il y a bien plus à apprécier dans le roman que dans son adaptation. Patrick DeWitt est tout de même connu pour ses récits parfois étonnants et French Exit ne fait pas exception. Il y a un mélange souvent anachronique (on ne sait pas à quelle époque on est) qui laisse le spectateur chercher par lui même des indices. L’absence totale de technologie dans le film permet donc de se concentrer sur autre chose et donc sur les personnages en eux-mêmes et des relations beaucoup plus brutes. Lucas Hedges (Boy Erased, Lady Bird) de son côté se contente de faire ce qu’il fait à chaque fois (et cela peut rapidement devenir lassant) alors que Valerie Mahaffey trouve ici un rôle à la hauteur de son talent (loin de son rôle ridicule dans la série Big Sky). En somme French Exit est avant tout un véhicule pour Michelle Pfeiffer qui semble clairement s’amuser et nous apprécier le résultat. Le reste manque parfois de consistance. C’est donc un peu une sorte de film à trous où les trous d’air laisse échapper l’attention du spectateur.
Note : 4.5/10. En bref, French Exit ressemble à une rencontre avortée entre Wes Anderson et Woody Allen qui ne va malheureusement pas toujours au bout de son idée. Reste Michelle Pfeiffer au sommet de son art.
Prochainement en France