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Un été anglais, de Marc Desaubliaux

Publié le 15 mai 2021 par Francisrichard @francisrichard
Un été anglais, de Marc Desaubliaux

Mon cher Fabrice,

Je ne sais pas si vous recevrez cette lettre. Je l'espère vraiment. Je suppose que vous devez vous souvenir du mois de juillet 1968 à High Wycombe, Langley Manor. La famille Crown. C'est si loin, je sais, mais vous aviez quinze ans et vous ne pouvez pas avoir oublié. Mon cher, j'ai besoin de vous voir d'urgence, venez vite, s'il vous plaît...

Comment Fabrice Matringhem ne se souviendrait-il pas? Quand, en novembre 2009, cette lettre lui parvient - c'est son frère Nicolas qui la lui a transmise -, il est abasourdi.

Juillet 1968 est Un été anglais qui a bouleversé sa vie. Il en subit encore les séquelles. On peut même dire qu'il ne s'est jamais remis de cet été-là et que sa vie est restée là-bas.

Il y avait déjà un monde entre la France qu'il venait de quitter et l'Angleterre qu'il abordait, d'autant que Lady Crown faisait partie de la Nobility et Lord Crown de la Gentry:

Tous les deux appartiennent à la Gentility.

En principe, Fabrice était venu pour un séjour linguistique bien que son anglais soit parfait. Mais, indépendamment d'une autre façon de vivre, il allait apprendre tout autre chose.

Ce garçon d'une grande timidité, plutôt farouche, a du mal à acquérir les bonnes manières de ce milieu huppé et se demande s'il est ou peut devenir à son contact un Gentleman...

Il aime surtout dessiner, des pays imaginaires avec leurs villes, leurs routes, auxquels il appose des couleurs, traînées régulières ou non, et où il dépose toute sa personnalité.

C'est Lady Crown qui se charge de lui faire visiter les lieux et les environs. À l'occasion d'une de leurs sorties, elle se fait entreprenante et l'embrasse, il ne peut rien faire contre:

Ma politesse, mon respect pour son âge. Je n'étais pas chez moi.

Il faut croire que ce moment de honte lui passe vite, puisque, peu de temps après, c'est lui qui se jette sur elle et l'embrasse, et que c'est elle qui doit, alors, calmer ses ardeurs.

Ce n'est que partie remise. Lady Crown, la quarantaine, initie le jeune homme au plaisir physique, auquel il prend goût: Lord Crown vit la semaine à Londres pour ses affaires...

Tout se passe bien jusqu'à la mi-juillet où les enfants des Crown, Mary, quinze ans, et William, douze ans, passent leurs vacances à Langley Manor. C'est ce qui va tout changer.

Fabrice doit abréger son séjour et ne remettra plus les pieds en Angleterre pendant plus de quarante ans. La lettre de Lady Crown lui donne l'occasion d'y retourner. On ne sait jamais:

Tout peut redémarrer encore. Peut-être. Miracle auquel je ne crois cependant pas.

Fabrice, qui suit une analyse et auquel son psychiatre prescrit des médicaments, a besoin de retourner sur place pour se défaire du garçon de quinze ans complexé qu'il est resté.

Pourquoi Lady Crown veut-elle le voir d'urgence après tant d'années? Marc Desaubliaux ne le révèle qu'à la fin de ce récit salutaire où les événements de 68 côtoient ceux de 2009.

Francis Richard

Un été anglais, Marc Desaubliaux, 342 pages, Des auteurs - Des livres


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