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Critique Ciné : The Empty Man (2021, Disney+)

Publié le 18 mai 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

The Empty Man // De David Prior. Avec James Badge Dale, Stephen Root et Joel Courtney.

Je dois avouer qu’en découvrant The Empty Man sur Disney+, je m’attendais à un nouveau nanar d’horreur comme on peut en voir pulluler par dizaine chaque année. Le fait qu’il ne soit pas sorti au cinéma (après tout, il aurait de toute façon clairement fait un flop) peut fortement influencer le spectateur avant que celui-ci ne se lance. Pourtant, une fois The Empty Man lancé on n’a plus envie de le lâcher, comme si le film venait happer le spectateur et le retenir prisonnier. La plus grande force de The Empty Man est la construction de son univers tant par le récit de départ (adapté d’un comics) que sa construction visuelle. Le film de David Prior est ambitieux et sort des sentiers battus habituels du genre pour se retrouver dans les pattes d’un It Follows par exemple. The Empty Man est bourré d’idées de mise en scène qui permettent, sans abuser des jump-scares, de créer une véritable ambiance fascinante jusqu’au bout.

THE EMPTY MAN gravite autour d’un démon ancien qu’on découvre tout d’abord au Bhoutan lors d’un prologue sanglant puis qu’on retrouve quelques années après aux Etats-Unis.

James Lasombra, ex-policier alcoolique qui ne se remet pas du décès de sa femme et de son fils dans un accident de voiture, est désormais détective. Il enquête sur la disparition de la fille d’une amie et tombe bientôt sur les traces de « l’Empty Man », devenu légende urbaine auprès de tous les adolescents du coin…

Bien entendu le film n’est pas exempt de défauts mais commencez le cold-open du film se déroulant en 1995 et vous comprendrez pourquoi visuellement c’est une vraie claque. Sans compter que le film se permet un prologue de 22 minutes (certes sur un film de 2h15) et prend alors son temps pour installer son univers sans jamais nous lâcher des yeux. The Empty Man part d’une légende plus drôle que terrifiante mais la façon dont celle-ci est mise en scène l’est. Une fois en 2018 dans le Missouri, c’est là que le récit continue sa course et développe alors toute une série d’événements étranges autour d’un détective privé engagé afin de retrouver la fille d’une amie. Jusque là tout va bien. Narrativement parlant, The Empty Man part en cacahuète dans ses vingt dernières minutes. Le problème de la fin est le scénario qui donne l’impression que par manque de temps une fin a été trouvée en tirant au sort celle qui sera écrite. Je trouve cela dommage car cela casse en partie tout ce qui a été construit autour de l’univers de The Empty Man. Surtout que dans un sens ce n’est même pas vraiment un twist intéressant puisqu’il était un brin prévisible.

C’est donc sur la mise en scène que le paquet a été mis. Plutôt que de se reposer sur les traditionnels jump-scares qui font le succès (ou non) du cinéma d’horreur, en transformant tout ce qui se passe en quelque chose de surréaliste mais fascinant à la fois. C’est comme si la légende dont The Empty Man parlait était elle aussi dans notre esprit. Tout est fait pour faire des échos intelligents au prologue du film, sans pour autant dénaturer quoi que ce soit. C’est donc dommage que le récit s’achève sur un truc sans aucun sens et surtout raté car The Empty Man aurait pu être l’un des meilleurs films d’horreur que j’ai vu. Visuellement il y a en tout cas un sacré travail qui est fait pour sortir des sentiers rabattus chaque année par les gros producteurs et rien que pour ça The Empty Man mérite le coup d’oeil.

Note : 7/10. En bref, si la fin est ratée, The Empty Man est bourré d’idées de mise en scène fascinantes qui ont de quoi vous accrocher au fond de votre canapé.

Disponible sur Disney+


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