Je raccrochai, me tournai vers Laura et tous ces mots qui ne savent pas parler devaient se presser dans mon regard. Il y avait longtemps que je n’avais été plus heureux qu’en ce silence. Lorsque j’allai m’agenouiller auprès de toi et que tu as appuyé ton front contre mon épaule, lorsque je sentis tes bras autour de mon cou, les mots d’amour que je murmurais retrouvaient leur enfance, comme s’ils venaient de naître et que rien encore ne leur était arrivé. Il y avait dans la chambre assez d’obscurité pour qu’il n’y eût plus que le goût de tes lèvres. Lorsque tu bouges un peu et que ta tête vient se poser sur mon épaule à la place du violon, chaque mouvement de ton corps creuse mes paumes de vide et plus mes mains te tiennent et plus elles te cherchent.
Romain Gary, Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable
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