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Critique Ciné : Oslo (2021, HBO)

Publié le 01 juin 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Oslo // De Bartlett Sher. Avec Ruth Wilson, Andrew Scott et Jeff Wilbursch.

Le conflit israélo-palestinien ne pouvait pas être plus d’actualité que maintenant alors le film d’HBO, Oslo, revenant sur les accords de paix d’Oslo en 1993 aurait pu être un film intéressant. Adapté de la pièce de théâtre récompensée d’un Tony Award de J.T. Rogers, Oslo est un film suivant la mécanique du biopic sans réellement faire quoi que ce soit d’artistique avec le récit. Oslo se concentre donc sur les négociations secrètes entre le gouvernement Israélien et le mouvement pour la libération de la Palestine entre 1992 et 1993. C’est aussi l’époque des Yasser Arafat et des négocations suivies scrupuleusement par les américains. Sur le papier, Oslo a de quoi être un film séduisant mais au final c’est un film répétitif de tous les tropes du genre, sans réellement apporter quoi que ce soit de neuf sur cette histoire pourtant passionnante sur la géopolitique du monde entier. Bartlett Sher (The King and I) n’offre aucune envergure à sa mise en scène assez plate, laissant naviguer les personnages et les scènes sans réelle fluidité. On a par moment l’impression que le réalisateur s’est endormi derrière sa caméra et qu’il a laissé tourner celle-ci sans chercher à proposer une vraie mise en scène.

Les négociations, les amitiés et l'héroïsme d'un petit groupe d'Israéliens, de Palestiniens et d'un couple norvégien qui ont conduit aux accords de paix d'Oslo en 1993.

Je comprends qu’il n’est pas facile de rendre intéressant des gens qui discutent autour d’une table mais en pièce de théâtre, je pense que Oslo était passionnante. C’est donc sur les personnages et sur leurs personnalités divergentes que le film doit se reposer. Notamment sur les personnages externes qui ont participé aux accords d’Oslo. Oslo ne prend jamais avantage de la transposition à l’écran de la pièce de théâtre. Alors que cela aurait pu être l’occasion de développer d’autres éléments, le film se contente de jouer ses dialogues et je dois avouer que je me suis vraiment ennuyé. Les meilleurs moments d’Oslo sont ceux qui permettent de faire ressortir la personnalité des personnages et ils sont bien trop rares pour faire de ce film quelque chose de mémorable. Le film échoue aussi à délivrer de l’humanité des deux côtés ce qui donne l’impression par moment que le film prend parti. Probablement car Oslo est un film américain alors le point de vue n’est pas neutre mais je dois avouer que c’est aussi l’un des gros problèmes de ce film.

Le film ne parvient donc pas à donner corps au conflit entre les deux côtés (les israéliens et les palestiniens) en se reposant sur quelque chose de générique et pas très ambitieux. Etant donné que c’est un film de fiction, Oslo aurait aussi pu prendre quelques libertés avec l’histoire afin de la rendre un brin plus excitante et donc plus intéressante mais il n’en est rien. Oslo partait d’une belle intention mais je dois avouer que c’est un film qui manque cruellement d’analyse du conflit, de dialogues forts et de personnages pertinents. Une fois vu, Oslo sera probablement oublié dans le fond du catalogue HBO.

Note : 3.5/10. En bref, Oslo adapte une pièce de théâtre récompensée sans réellement apporter ni d’ambition ni d’envergure à l’ensemble. On se retrouve alors avec un fleuve tranquille dont l’approche manque de corps.

Prochainement sur OCS


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