Je n'ai ajouté ni retranché aucun mot à ce verbatim, ni à mes interventions hebdomadaires lors des diverses réunions que je relate, ce qui permet de faire le tri entre la manipulation de l'information et ce que j'ai pu dire.
Les paroles s'envolent, les écrits restent. Ce document permet, effectivement, de distinguer les dires prêtés au Professeur Didier Raoult de ce qu'il a réellement dit, et raconte l'histoire de la Covid-19 telle qu'elle s'est déroulée en France, où cette sommité dans son domaine a été prise sans fin à partie parce qu'elle dérangeait.
Ce document commence par une intervention faite le 14 janvier 2020 et se termine par une autre faite le 17 novembre 2020. Il serait d'ailleurs intéressant qu'il y ait une suite. Mais, déjà, il apporte la meilleure des contradictions à ses détracteurs qui ne cessent sans vergogne de déformer ses propos au lieu d'argumenter.
(Dans une émission récente, sur une grande chaîne de télévision d'information, le patron d'émission fait d'abord écouter un extrait d'intervention du professeur, puis reformule ce qu'il vient de dire, mais, comme il a un sérieux préjugé contre lui, il lui fait dire le contraire de ce que le spectateur attentif vient d'entendre...)
Ce genre de malhonnêteté intellectuelle, consciente ou non, est mise à mal dans ce livre où le professeur, célèbre malgré lui, apparaît sous un jour qui n'est de loin pas celui que les médias ont donné de lui en 2020 et continuent de donner de lui en 2021 alors qu'il a le savoir, tandis que d'autres n'ont que des opinions.
Tout au long du livre, p. ex, le Professeur se refuse à faire des prédictions: il décrit les faits, il livre des chiffres bruts, qui se prêtent mal aux manipulations, il met en perspective ce que l'on sait à l'instant t. De soi-disant experts de plateaux télé prétendent pourtant que toutes ses prévisions se sont avérées fausses...
Cela ne l'émeut pas outre mesure:
J'ai passé ma vie à être envié, jalousé, faut pas croire que c'est l'élite qui me critique, c'est des gens qui ne sont pas à mon niveau qui me critiquent. (2 juin 2020)
La chronologie qui suit montre la progression (avant les autres) de la connaissance de cette nouvelle maladie que l'on a à l'IHU de Marseille qu'il dirige, et de la diffusion de cette connaissance. Son parler est franc, direct, celui d'un chef à la tête d'un excellent avant-poste de la défense du pays contre les épidémies2:
- Il y a peut-être un antibiotique qui est l'azithromycine, qui est un macrolide banal, qui marche peut-être dessus et donc il faut le tester. (14 janvier 2020)
- Nous, ce que l'on propose, ce qui semble raisonnable dans la situation actuelle, c'est de faire un prélèvement aux gens dès qu'ils arrivent pour regarder s'ils ont ou non le coronavirus de Chine. (31 janvier 2020)
- La Covid-19 touche plutôt les sujets âgés, les sujets qui ont d'autres pathologies. (31 janvier 2020)
- Jean-Marc Rolain qui fait partie de l'équipe: Les Chinois ont testé un certain nombre de molécules, existantes, de médicaments Ils ont trouvé qu'un médicament très ancien qui s'appelle la chloroquine, qui était utilisée en prévention et en curatif dans le traitement du paludisme, était efficace in vitro. (11 février 2020)
- Parfois il y a des médicaments anciens qui soignent des problèmes nouveaux. (11 février 2020)
- D'un côté il y a les virus et de l'autre les bactéries qui ne se traiteraient pas avec les mêmes choses, ce n'est pas vrai. (11 février 2020)
- C'est une espèce de manie que de dire à chaque fois qu'il apparaît quelque chose: "on va faire un vaccin". (11 février 2020)
- On ne met pas les patients contagieux tous cantonnés ensemble avec des patients non contagieux. (25 février 2020)
(il confirme le 23 juin 2020 que le confinement n'est pas une décision scientifique, le port du masque non plus: Ce sont des décisions politiques)
- Les crises sanitaires sont beaucoup plus dangereuses par la peur qu'elles provoquent et par les surréactions que par la réalité. (25 février 2020)
- Une première étude chinoise sur les coronavirus vient de sortir: c'est efficace sur les coronavirus, avec 500mg de chloroquine par jour pendant dix jours, il y a une amélioration spectaculaire et c'est recommandé pour tous les cas cliniquement positifs d'infections à coronavirus chinois. (25 février 2020)
- Les quarantaines, ça ne marche pas: Ce que l'on doit faire en maladies infectieuses, c'est diagnostiquer et traiter. (16 mars 2020)
- Les maladies contagieuses on doit les détecter, isoler les gens contagieux. Et quand ils ne sont plus contagieux, il faut leur ficher la paix. (17 mars 2020)
- Je vois toujours des malades une fois par semaine pour rester en contact avec la réalité et ne pas devenir un médecin de bureau. (8 avril 2020)
(les modèles mathématiques, réalisés sans tenir compte des observations des malades, ne peuvent rendre compte d'une telle réalité, qui est nouvelle et complexe)
- Vous ne pouvez pas transformer les malades en objet de recherche. (8 avril 2020)
(c'est pourquoi, en plein coeur d'une nouvelle épidémie, les essais thérapeutiques ne valent pas les observations faites sur le terrain auprès des malades)
- Il y a une vraie évolution de la maladie, qui est d'abord une maladie virale, ensuite qui devient une maladie où il y a à la fois les virus et la réponse immunitaire, et enfin il n'y a plus que la réponse immunitaire. Et puis, ultérieurement, quand les patients sont guéris ou qu'on a l'impression qu'ils sont guéris, là il y a un autre risque qui est celui de fibrose pulmonaire plus tardive, qui fait que les poumons ne marchent plus du tout alors qu'on pensait les patients guéris. (28 avril 2020)
- En réanimation, il y a de gros troubles de la coagulation et, chez un collègue, à Paris, ils ont changé leur thérapeutique, ils l'ont adaptée à cette maladie en donnant des anticoagulants le plus tôt possible pour éviter les embolies pulmonaires qui sont cause de mort brutale. (28 avril 2020)
- Une des choses importantes que l'on a trouvées, c'est que bien que les gens n'aient pas d'essoufflement, dans un certain nombre de cas ils ont des pneumonies, ils ont des taux d'oxygène très bas, ce qu'on appelle l'hypoxie heureuse. Ils peuvent commencer à être essoufflés quelques heures avant d'avoir besoin de réanimation et qu'il soit trop tard. (16 juin 2020)
- Ces gens qui ont une hypoxie avec un pourcentage d'oxygène qui au lieu d'être de 98 à 100%, peut-être à 95, à 92, nous on a eu des gens qui n'étaient pas essoufflés qui avaient 90. Donc si vous dites: "Ne venez que quand vous serez essoufflé", et que les gens sont à 90 quand ils viennent, ils vont en réa directement et ils meurent. (24 juin 2020)
(d'où la recommandation de contrôler régulièrement son taux d'oxygène avec des oxymètres de pouls)
- Les séquences [du génome du coronavirus] permettent d'identifier 7 nouveaux génotypes, dont le plus distant de la souche initiale présente 27 bases différentes. On a l'impression d'une augmentation de la variabilité avec une dégradation du génome. (15 septembre 2020)
(il n'y a pas un seul virus, mais un virus et des variants)
Didier Raoult aura été écouté, avec retard de trois mois, par les autorités, notamment pour la détection précoce et les saturations en oxygène, mais il n'aura pas obtenu que l'on reconnaisse qu'il avait raison pour ce qui concerne le traitement à l'hydroxychloroquine associée à l'azithromycine, comme nombre d'études le confirment2.
Le plus grand scandale sanitaire du XXIe siècle aura été de faire croire3 qu'un médicament tel que l'hydroxychloroquine, employé depuis 70 ans, sans effet secondaire (hormis rétinien, au bout d'un an) était toxique et qu'il n'était pas efficace alors que, administré précocement, il diminue de moitié la mortalité due au coronavirus:
4,8 milliards de personnes vivent dans des pays dans lesquels on recommande ou accepte d'en distribuer à ceux qui le souhaitent.
Les pays les plus riches ont refusé que les malades soient traités avec cette molécule: on a été obsédé par l'idée de faire des essais thérapeutiques avant même de connaître la maladie et c'est là que l'on est le plus mort; il y a eu un renversement de la puissance scientifique, technologique et intellectuelle vers l'Extrême-Orient.
Dans la postface de cet ouvrage, qui servira de référence aux historiens qui se pencheront sur cet épisode sanitaire, le Professeur Didier Raoult donne une explication convaincante de la mauvaise prise en compte des épidémies successives de coronavirus chinois par les pays les plus riches:
Tous les essais, toutes les stratégies se sont détournés de la médecine pour devenir de la politique, pour devenir de la technocratie. C'est le grand échec révélé par cet épisode. Il faut revenir à la médecine, il faut soigner les gens avec les bases de la médecine: faire un diagnostic, leur proposer un traitement, les surveiller, les isoler quand ils sont contagieux.
Francis Richard
1 - À plusieurs reprises il déplore qu'il n'y en ait pas eu 6 ou 7 autres comme il l'a suggéré depuis longtemps.
2 - De plus en plus d'essais dans le monde concluent à l'amélioration de la situation des malades qui ont pris ce traitement de manière précoce, et même tardive, quand le dosage est respecté...
3 - L'étude bidon du Lancet du 22 mai 2020 a conduit à son interdiction et depuis, médias et autres experts de plateaux télé ne se remettent pas en cause et entonnent le refrain: ça ne marche pas !
Carnets de guerre COVID 19, Professeur Didier Raoult, 480 pages, Michel Lafon