Magazine Société

Cameroun : Trois journalistes dans le viseur de la gendarmerie de Mbouda

Publié le 04 juin 2021 par Tonton @supprimez

Correspondants de médias privés dans le Département des Bamboutos, ils ont été interpellés sous ordre du commandant de compagnie de gendarmerie de la localité alors qu’ils ont été surpris dans les environs d’un lieu où se passait la confrontation des protagonistes d’une affaire de mœurs dont un chef d’une unité de gendarmerie.

La journée du jeudi 3 juin 2021, n’a pas été un long fleuve tranquille pour Raphaël Tchéko, Rostand Diffo et Azap Ndongo. Ces trois reporters, respectivement correspondants locaux d’Equinoxe TV, de LTM TV et du quotidien Le Messager, ont passé plusieurs heures dans les locaux de la compagnie de gendarmerie de Mbouda. Non pas de leur propre gré, mais parce qu’ils ont été interpellés sous ordre du patron des lieux. Les informations obtenues font état de ce que les trois journalistes qui se trouvaient dans les parages de cette compagnie de gendarmerie, ont été interpellés à la suite d’une dénonciation les accusant d’avoir furtivement pris en image ces lieux. Sauf que, après vérification des images dans leurs appareils, aucune ne ressortait la compagnie de gendarmerie. Alors que les reporters s’attendaient à se voir purement et simplement relaxés, ils seront curieusement gardés et ont été entendus. Que les reproche-t-on ? La commandant de la compagnie de gendarmerie n’a fait aucune communication, mais des indiscrétions renseignent qu’ils ont été retenus contre eux, de faits d’espionnage. « Comment pouvons-nous espionner un lieu où nous sommes régulièrement conviés pour couvrir certaines actions d’éclat du commandant comme la destruction des plantations de cannabis ou la présentation des malfrats neutralisés », confie un des confrères en difficulté.

Celui-ci soupçonne que leurs déboires soient des manœuvres visant à les museler. « Un gendarme nous a demandé de faire très attention parce que nous étions dans le viseur. J’ai cru que c’était une blague, mais ce qui s’est passé me permet de mieux comprendre pourquoi il le disait », renseigne un autre confrère. Leur traque serait la conséquence des enquêtes qu’ils ont menées sur des affaires de mœurs dans lesquelles, des gendarmes sont égratignés. La première enquête, déjà diffusée, était relative au viol d’une fillette à Babadjou dont est un gendarme est accusé d’en être l’auteur. La seconde en cours, portait sur une affaire de pédophilie à Bamesso. Dans cette affaire, le commandant de la brigade de Bamesso est accusé d’avoir sodomisé quatre jeunes garçons. Selon nos sources, la confrontation des parties devaient se faire ce jeudi 3 juin 2021 à la compagnie de gendarmerie de Mbouda. Il est donc possible que la présence des journalistes ait suscité une panique chez les gendarmes ? Pourquoi paniqueraient-ils ? Cette question paraît évidente.

Mis au courant de ces déboires de ses confrères, Symaro Mebego, un des prétendants au poste de président de la section Ouest du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) a lancé une alerte afin de prendre l’opinion nationale et interpellation à témoin.

Vivien Tonfack


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tonton Voir son profil
Voir son blog

Magazine