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Cameroun – affaire Joshua Osih : La cellule juridique du Sdf au maquis

Publié le 04 juin 2021 par Tonton @supprimez

Cette instance avait trois semaines pour rendre sa copie dans l’affaire Joshua Osih. Mais plus de quatre semaines après, le rapport semble coincé. A cause des manœuvres souterraines.

A l’issue du comité exécutif régional du Littoral du Social democratic front du 21 mars 2021 présidé par le député de Wouri Est, Jean Michel Nintcheu, les participants ont pris un certain nombre de résolutions à l’encontre de leur grand camarade de la circonscription électorale de Douala 1er, Joshua Nambangui Osih.

« LE COMITÉ EXÉCUTIF REGIONAL SDF LITTORAL:

1°) Se félicite de la participation massive des membres statutaires venus des différentes coordinations départementales du littoral.

2°) Dénonce La gestion calamiteuse de la campagne de l’élection présidentielle de 2018 par l’Hon. Joshua OSIH NABANGUI assortie d’une lettre de félicitation à son adversaire candidat du RDPC alors que le parti dénonçait et continue de dénoncer les fraudes massives qui ont émaillé le processus.

3°) Dénonce sa participation à la cérémonie de prestation de serment du candidat du RDPC (après le présidentielle de 2018 à laquelle Joshua était lui-même candidat contre Paul Biya, ndlr).

4°) Dénonce la non production par ce dernier, d’un rapport complet (d’activités et financiers) de la gestion de l’élection présidentielle de 2018 pourtant plusieurs fois exigé par des résolutions de différents NEC ainsi que le rapport des élections municipales et législatives de février 2020 dont il s’est approprié la gestion unilatérale malgré la commission mise sur pied par le Président National.

5°) Dénonce sa rébellion contre les résolutions du NEC du 13 mars 2021 à travers l’organisation d’une campagne médiatique pour démontrer qu’il a eu raison de signer cette pétition en défiance du NEC et au grand mépris de la base».

Et la résolution de conclure par une sentence que ce parti n’a plus prise depuis une dizaine d’années : « Par conséquent, le comité exécutif régional :

  • Se désolidarise de tous les actes et comportements anti-parti ci-dessus évoqués posés par l’Hon. Joshua OSIH NABANGUI.

-Constate l’auto exclusion de l’Hon. Joshua Osih Nabangui du parti conformément aux dispositions de l’article 8.2 des statuts du Sdf».

La formule «auto-exclusion» n’est qu’un doux euphémisme pour indiquer que le concerné est exclu du parti».

Tout commence en février 2021. Une soixantaine de députés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) au pouvoir à Yaoundé initie une pétition pour dénoncer le soutien que des membres du congrès américain apportent à certains camerounais aux Etats-Unis, alors que les députés camerounais les accusent de soutenir la guerre en zone anglophone au Cameroun. La pétition exigeait surtout qu’ils soient rapatriés au Cameroun. Une lettre qui a provoqué une vive polémique dans les rangs de l’opposition camerounaise, et même dans la société civile. Le camp des durs au Sdf est davantage vexé parce que le vice-président, Joshua Osih Nambangui, s’est associé aux députés du parti au pouvoir, en signant un document dans lequel non seulement le parti ne se reconnait, mais qui est préjudiciable à son image.

Pour ce front du parti bruyamment animé par le bouillant député de Wouri Est, Jean Michel Nintcheu, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Un comité exécutif régional extraordinaire est rapidement convoqué à Douala. Le député pétitionnaire de la circonscription de Wouri Centre et Manoka est absent, bien qu’ayant été convoqué, soutiennent ses camarades. C’est son cas qui tient la vedette tout le long des travaux du comité exécutif régional. Outre la pétition qu’il a signée, «ce qui est inacceptable pour un responsable de son rang, ses camarades lui reprochent ses accointances avec le pouvoir de Yaoundé depuis la présidentielle de 2018, «doublé de sa tiédeur et de son militantisme timide». Tous ces «péchés» lui ont valu l’article 8.2 qui constate l’auto exclusion de tout membre du parti de la balance. Mais cette sanction ne devient définitive que lorsqu’elle est confirmée par le comité exécutif national. Les résolutions du comité exécutif national de mars lui avaient fait des recommandations, notamment qu’il retire sa signature de cette pétition

Mais Joshua Osih est resté droit dans ses bottes, lorsqu’il a été interrogé par notre confrère Jeune Afrique: «Compte tenu de la polémique, ne regrettez-vous pas d’avoir signé ce courrier, lui demande le journaliste de l’hebdomadaire panafricain?» Et le vice-président de répondre, sereinement: «si vous me le redonniez demain, je le signerai à nouveau».

Ce samedi 8 mai 2021 à Yaoundé, le comité exécutif national n’a pas joué en faveur de Joshua Osih. En effet, le Nec a jugé recevable la demande d’exclusion formulée par le régional du Sdf dans le Littoral. Ladite requête a été confiée à la Commission juridique du Social democratic front pour examen au fond. Ledit service juridique avait trois semaines pour rendre sa copie.

Plus d’un mois plus tard, la décision de la cellule juridique dont certains membres en privé avaient promu que la copie serait rendue dans les délais, semble coincée.

Des informations confidentielles font état de moult tractations pour «donner une orientation» à la décision finale. Les membres de la cellule des conseillers que La Nouvelle Expression a contactés ne souhaitent pas se prononcer sur ce retard. Mais un haut cadre de ce parti est formel : «L’avenir de notre parti dépendra de la décision que la cellule juridique va prendre».

David Nouwou


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