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L’ancien conseiller climat d’Obama conteste les méthodes et les conclusions du GIEC

Publié le 05 juin 2021 par Magazinenagg

 par AlainMathieu

Par son livre paru le 4 mai 2021, Steven Koonin est le nouveau Saint-Eloi. C’est un professeur de Physique américain, spécialiste des modèles informatiques du climat. Il fut nommé par Barack Obama sous-secrétaire à la science au Département de l’énergie des Etats-Unis et à ce titre fut l’auteur principal du plan stratégique de ce ministère en 2011. Son livre est intitulé : « Non établie ? », avec le sous-titre « Ce que la science du climat nous dit, ce qu’elle ne dit pas, et pourquoi c’est important ».

« Le bon roi Dagobert a mis sa culotte à l’envers. Le grand Saint-Eloi lui dit : « Oh mon roi ! Votre Majesté est mal culottée » ». « C’est vrai » lui dit le roi « je vais la remettre à l’endroit ».

Le roi de notre époque est le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts du climat), qui dirige nos existences : notre façon de nous loger, nous chauffer, nous déplacer, nous nourrir. Suivant les recommandations du GIEC, nous devrons transformer nos logements pour les isoler du froid, supprimer dans les constructions nouvelles tous les chauffages autres que les pompes à chaleur, remplacer nos voitures à essence par des voitures électriques, supprimer des lignes d’aviation, remplacer les centrales nucléaires par des éoliennes et des panneaux solaires, abandonner la viande et les produits non-bio, et surtout arrêter la croissance de notre économie.

« Je sentis que la communauté scientifique désinformait le public en ne disant pas toute la vérité »

Dans ce livre Steven Koonin explique qu’il a commencé à avoir des doutes sur la solidité des conclusions du GIEC en lisant le dernier rapport du GIEC, en 2014 : « La science du climat était beaucoup moins mûre que je ne l’avais supposé… La science ne peut pas faire des prévisions utiles sur le changement climatique des décennies à venir et encore moins sur les effets de nos actions… Je sentis que la communauté scientifique désinformait le public en ne disant pas toute la vérité ». Il fit paraître dans le Wall Street Journal du 19 septembre 2014 un article intitulé « La science du climat n’est pas établie ». Il y écrivait : « L’impact de l’activité humaine sur le climat semble comparable à la variation naturelle du climat ».

Cet article fut mal accueilli par ses collègues. Certains scientifiques pensaient « qu’il n’y a pas de mal à un peu de désinformation si cela aide à « sauver la planète » » et qu’il ne fallait pas « mentionner les doutes qu’ils pouvaient avoir ». Paul Watson, cofondateur de Greenpeace, disait : « Ce qui compte n’est pas ce qui est vrai, mais ce que les gens croient vrai ». Ils préféraient la persuasion à l’information, l’efficacité à l’honnêteté. L’un d’eux demandait que Steven Koonin soit privé de sa chaire à la New York University. Des sénateurs se sont opposés au débat contradictoire qu’il proposait, car il risquait de « remettre en cause le consensus scientifique ». L’alarmisme climatique dominait les media, les ONG, la politique et donc les autorités et responsables scientifiques. Steven Koonin en fut choqué. Car pour lui, « l’impact économique du réchauffement dû à l’homme sera minime (environ deux ans de croissance économique) jusqu’à la fin du siècle » (même avec un réchauffement de 6°C, quatre fois celui visé par les Accords de Paris).

Les modèles ont prévu un climat sibérien pour le Royaume-Uni en 2020

La culotte à l’envers, ce sont les modèles informatiques du climat, la spécialité scientifique de Steven Koonin (il fut l’auteur d’un des premiers manuels sur les modèles). Ils sont l’outil du GIEC pour réaliser ses prévisions.

Les modèles divisent l’atmosphère en boites (en général 100kmX100km, sur 10 à 20 niveaux) supposées homogènes, qui influencent entre boites voisines, selon les lois de la physique, toutes les 10 minutes, leurs caractéristiques (température, taux d’humidité, vents, etc). Les nuages posent un problème car ils sont généralement plus petits que les dimensions d’une boite. Ils doivent être remplacés par des hypothèses de caractéristiques homogènes dans la boite. Leur influence sur le climat est en fait très mal connue. Les aérosols posent aussi un problème car ils refroidissent l’atmosphère dans des conditions mal connues. D’autres hypothèses doivent être faites sur les vents, les orages, l’influence des montagnes, l’évaporation provenant des sols et des océans. Certains autres phénomènes sont mal connus : la diminution de la neige et de la glace rend la terre moins réfléchissante aux rayons du soleil, mais dans quelle proportion ? L’évaporation rend l’atmosphère plus humide, ce qui absorbe de la chaleur et crée des nuages qui réfléchissent les rayons du soleil, mais ces phénomènes sont négligés. Bref la nature est plus compliquée que les modèles. Certaines des hypothèses des modèles ont été faites pour que les résultats des modèles correspondent à l’historique des températures passées, d’autres pour obtenir les hausses de température futures souhaitées par leurs auteurs. Des modèles semblables à ceux de l’atmosphère existent pour les océans. « Les prévisions sur le climat dépendent de modèles que l’on peut prouver inadaptés à leur objet » affirme Steven Koonin.

Ce qui explique que « les résultats des modèles sont en contradiction les uns avec les autres et avec beaucoup d’observations et sont devenus de plus en plus divergents avec chaque génération de modèles », preuve que « la science n’est pas établie ». Les modèles ont prévu un climat sibérien pour le Royaume-Uni en 2020. Contrairement à leurs calculs, les vagues de chaleur aux Etats-Unis ne sont pas plus fréquentes qu’en 1900, il n’y a pas d’influence humaine sur les cyclones tropicaux depuis un siècle ; les feux de forêts ont diminué de 25 % depuis 2003, etc. A l’inverse l’augmentation entre 1910 et 1940 de la température moyenne calculée par les modèles n’est que la moitié de celle mesurée. Les modèles ne prévoient pas les phénomènes El Nino, la Nina et l’Oscillation Atlantique Décennale. Ils n’expliquent pas les périodes de refroidissement de la température moyenne de l’atmosphère. Ils ne sont pas fiables.

Le CO2 émis par l’homme a peu d’influence sur la température de l’atmosphère

Steven Koonin donne une raison scientifique essentielle pour laquelle le CO2 émis par l’homme a peu d’influence sur la température de l’atmosphère : la saturation de l’effet de serre du CO2 par le CO2 naturel. Il compare ce phénomène à celui d’une « vitre noire » : une première couche de peinture noire sur une vitre transparente la rend en partie opaque ; une deuxième couche ne change pratiquement rien à son opacité. De même le CO2 anthropique ne change presque rien au réchauffement dû au CO2 naturel : la chaleur absorbée par tout le CO2 émis par l’homme depuis 1750 ne représente que 0,7% de la chaleur absorbée par le CO2 naturel.

En conséquence « il est probable, et même vraisemblable, que la variabilité interne du climat a contribué significativement au réchauffement des dernières décennies ».
Il conclut qu’il n’est pas favorable à une décarbonisation « forcée et urgente » : « L’impact des influences humaines sur le climat est trop incertain (et très vraisemblablement trop petit), comparé à l’énorme changement nécessaire pour atteindre réellement le but d’éliminer les émissions humaines en, disons, 2075 (une chimère, pratiquement impossible à réaliser). Les inconvénients certains de cette politique dépassent ses avantages incertains ». Il est en revanche favorable à des mesures, qu’il décrit, qui permettraient de réduire la consommation d’énergie.
En utilisant des modèles inadaptés à leur objectif qui ont conduit à des conclusions fausses et à des politiques ineptes, le GIEC a mis sa culotte à l’envers. Dans son prochain rapport attendu cette année, la remettra-t-il à l’endroit ?


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