De nouveaux membres ont été nommés vendredi dernier, après expiration du mandat d’une partie de l’équipe.
Depuis vendredi dernier, Joseph Chebonkeng Kalabuse est le nouveau président du Conseil national de la communication (Cnc). L’ancien directeur adjoint des rédactions à la Cameroon radio television (Crtv), en charge des magazines Tv n’a pas connu la retraite, qu’il a été aussitôt rappelé aux affaires. Cette fois-ci non pas par le Conseil d’administration de l’entreprise, comme on l’a vu par le passé avec certains de ses aînés professionnels, mais par le président de la République lui-même. En remplacement de Peter Essoka, un autre ancien haut cadre de la Crtv dont le mandat a été échu depuis longtemps, mais qui était resté en fonction, jusqu’à ce que six autres membres le retrouvent dans cette illégalité.
Paul Biya a respecté ses équilibres, en nommant un Anglophone à la place occupée par un Anglophone. Le président de la République qui avait commencé à ouvrir cette boîte à la presse privée, avec notamment Jean Bruno Tagne, puis Christophe Bobiokono et Suzanne Kala Lobe, et enfin Guibai Gatama, a ignoré le secteur privé. En plus de Joe Chebonkeng, le président de la République a également réhabilité deux autres anciens de la Crtv : Serges Ngando Ntone et Michel Moindjel. Mais davantage dans d’autres couloirs de la Fonction publique. Avec entre autres Christine Hamadjoulde, Enow Tandjong de l’université de Buéa,… En clair, c’est une affaire de fonctionnaires pour réguler la presse. Des évaluateurs étrangers du monde qu’ils vont évaluer. Avec déjà des suspicions au sein de la corporation, et particulièrement de la « cible » privilégiée de la régulation : la presse à capitaux privés. Si le champ d’action du Cnc ne le restreint pas à la presse privée, la réalité est que le régulateur jusqu’ici, n’a regardé que de ce côté, certainement le plus à plaindre, au regard de l’origine des plaignants. Certes, le Cnc s’est souvent autosaisi, mais les plaintes sont généralement fondées sur des dérapages observés dans la presse privée.
Ambition
Après s’être battus et combattus, le Cnc et la presse privée semblaient déjà se préoccuper des mêmes causes. Le décret présidentiel redistribuant les cartes au Cnc tombe deux jours après la tenue d’un atelier sur la viabilité des entreprises de presse. Avec un focus sur la presse à capitaux privés. Une autre occasion pour les majors du secteur que sont Haman Mana et Séverin Tchounkeu, respectivement Directeurs de publication des quotidien Le Jour et La Nouvelle Expression, de répéter la même chanson entonnée il y a plusieurs décennies et qui a été améliorée, avant d’être formalisée lors des états-généraux de la communication, il y a bientôt dix ans, mais dont les résolutions gisent dans les tiroirs gouvernementaux.
De toutes les façons, Joe Chebonkeng semble avoir une idée de la tâche qui l’attend. L’ambition déclarée du nouveau président du Cnc est «Nous sommes en train de traverser une période très délicate de notre histoire. Avec l’apport de tous les confrères, ceux qui se prennent comme des journalistes, nous allons bâtir la presse responsable qui veille à être à la hauteur de ce que le peuple veut», a-t-il déclaré au poste national de la Crtv. En tout cas, «je lui promets (au président de la République que je serai à la hauteur du défi qu’il m’a donné de relever», a-t-il juré. Le maçon est attendu au pied du mur.
La nouvelle équipe
Président : Joseph Chebonkeng Kalabubse
Vice-président : Janvier Mvotto Obounou
Membres : Serges Ngando Ntone, Michel Moindjel, Rolande Nguekeng, Christine Hamadjoulde, Oumarou Monglo et Enow Tandjong.