Maintenant que nous avions franchi l’équateur avec succès, et que le temps devenait franchement mauvais, nous ramenant d’avantage du pont et son plein-air, vers le bar et ses cocktails, en Australie, la neige était au rendez-vous et la saison de ski était désormais bien lancée à Mt. Buller où Alexis et Gérard officiaient et donnaient leurs cours de ski.
En plus de ceux-ci, Gérard était chargé, deux jours par semaine, d’encadrer les entraînements des jeunes coureurs du Victoria Ski Association, qui était l’autre équipe régionale de ski alpin affrontant principalement celle des Nouvelles Galles du Sud. Il s’en souvient parfaitement bien : « Cette belle petite équipe était constituée d'une douzaine de coureurs , filles et garçons, extrêmement motivés quelque soient les conditions climatiques, et qui étaient toujours prêts à s’élancer, comme d'ailleurs tous les autres skieurs qui n'hésitaient pas à se revêtir de sacs poubelles pour se protéger quand il le fallait contre la pluie et l'humidité quasi-permanente ... »L’Australie étant un pays d’immigrants, il n’était pas rare de rencontrer des Européens qui adoraient s’évader de Melbourne et se rendre dans les « Snowy Mountains » australiennes pour les comparer aux montagnes de l’arc alpin.
C’est un peu comme cela qu’au début de son séjour à Mt. Buller, Gérard avait rencontré un certain Ernesto, hongrois d’origine, qui avait transité par Lanslebourg, le village de Gérard, et de plus, avait travaillé pendant 3 ans pour une entreprise de bâtiment et travaux publics toute proche de chez lui ...
Chacun peu comprendre la joie qui fut la sienne à cet instant, et que ce souvenir restera gravé à tout jamais dans sa mémoire, car Ernesto parlait très bien le Français.
Du reste, deux de mes amis, Jean Barbier de Voiron et Joël Gros de Vail au Colorado, moniteurs de ski à Falls Creek et Mt. Buffalo, ont ainsi rencontrés leurs épouses Paulette et Jane qui venaient respectivement de France et d’Angleterre, ayant elles-aussi, tout comme Ernesto, choisit d’immigrer en Australie