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Le rapport Greendex

Publié le 25 juillet 2008 par Nathalie Jouat

Greendex

National Geographic a commandé début 2008 une étude sur les habitudes de consommation et la connaissance en matière d’écologie de 14 pays dans le monde : le Greendex. Cet échantillon représente 55% de la population mondiale et se compose de pays développés et émergeants.
Vous pouvez télécharger le rapport ICI , il fait 103 pages, alors permettez-moi d’essayer de vous en donner la quintessence.

Comme vous devez vous en douter, les mauvais élèves sont les pays développés : Les Etats-Unis, le Canada et la France méritent le bonnet d’âne. Mais détaillons un peu plus …

I
Les résultats globaux attestent que les habitants des pays en développement (Inde, Brésil, Chine) subissent plus les conséquences des problèmes environnementaux (raréfaction de l’eau, des denrées nourricières, déforestation, pollution, problèmes de déchets …) que ceux des pays développés, ils se sentent donc plus concernés et sont prêts à adapter leurs comportements et habitudes.
Ces mêmes habitants privilégient la consommation de produits naturels ou « green » dans la mesure du possible, alors que ceux des pays développés y accordent moins d’intérêt bien qu’ils aient à leur disposition une plus vaste gamme de produits. L’abondance serait-elle elle le masque des valeurs environnementales ? Quand vous êtes face à un rayon de 10 mètres de large de marques et de types de yaourts, choisissez-vous selon le critère écologique ? Je suppose que la plupart des consommateurs prennent leur marque favorite sans se soucier de la composition (qui agit directement sur leur santé ) ni de l’impact sur l’environnement. Il faut que ça change !

A
Une partie du sondage porte sur les questions de sociétés :
Les pays développés sont focalisés sur les problèmes économiques et sur leur pouvoir d’achat, les pays en développement sont touchés par les questions gouvernementales et la gestion sociale. L’Australie et le Canada se distinguent par leur volonté de mettre les questions environnementales et de changement climatique en tête de leurs actions. Rien de surprenant à ces résultats, même s’il est déplorable de constater que plus on bénéficie d’un confort matériel et de l’assouvissement de ses besoins primaires, plus on veut du pouvoir d’achat …

Plus surprenant, il semblerait que 3 personnes sur 4 soient d’accord avec l’affirmation : « Nous allons devoir consommer beaucoup moins pour préserver l’environnement pour les générations futures». Surprenant parce-que je pensais que l’idée du «après moi le déluge» était inconsciemment dans la plupart des esprits.
Un point cependant pour modérer ce résultat, nous n’avons souvent pas conscience de la nocivité de nos actions. Combiens de fois m’a-t-on dit : « Regarde, je suis écolo je tri mes poubelles et j’ai acheté une carafe Brita » C’est un très bon début, mais vous utilisez des lingettes nettoyantes, vous prenez votre voiture pour aller chercher le pain, vous achetez des produits importés et manufacturés … Non, ce n’est pas facile d’être écolo, même si la plupart des recommandations sont évidentes.

NO
En ce qui concerne les habitudes alimentaires, le logement et les transports, pas de surprises non plus, c’est le Brésil, l’Inde, le Mexique qui arrivent en tête des habitants les plus écolos. Le Japon, l’USA et l’Angleterre en dernière position. Pourquoi ? C’est simple, nous avons du pouvoir d’achat, donc des véhicules individuels, des maisons bien équipées et de taille plutôt importante, nous voyageons, nous mangeons des produits importés des quatre coins du monde et beaucoup de viande. Est-ce que la richesse d’une nation doit toujours être synonyme de projets énergivores, d’utilisation luxueuse des ressources naturelles et de je-m’en-foutisme à l’égard des produits consommés ?
Ne devrions-nous pas faire une introspection positive : Si les Mexicains sont plus écolos que les Français, c’est surement parce qu’ils n’ont pas les moyens de se payer le même niveau de confort que nous, c’est alors peut-être par obligation. Mais demain ? Quand les économies mondiales seront bouleversées, quand les pays en développement atteindront un niveau équivalent au nôtre, devrons-nous leur donner comme modèles les individus égoïstes et matérialistes que nous sommes devenus ? Ne devrions-nous pas plutôt faire volte face et utiliser notre formidable technologie, notre progrès, nos capitaux à la construction de villes saines, à l’utilisation d’énergies propres, au partage des biens de consommation… A méditer !
embouteillage
Dernier chiffre dans cette catégorie : 57 % des Américains n’utilisent JAMAIS (même pas une fois par an) les transports en commun (et 29% des français !! ) : avons-nous peur les uns des autres ?

Il est maintenant temps de distribuer les baffes !
Le Brésils et l’Inde sortent en tête du classement Greendex, suivis par la Chine, Le Mexique, la Hongrie, la Russie. On retrouve ensuite l’Angleterre, l’Allemagne, l’Australie, l’Espagne et le Japon suivis comme je vous le disais de la France, du Canada et des Etats-Unis…

Les recommandations
(qu’on a déjà entendu) du Greendex pour les pays développés (surtout les trois derniers !)
Mangez moins de viande, manger des produits locaux et naturels, dépenser moins d’énergie notamment dans l’habitation en optimisant son logement (fenêtres, isolation, ampoules, énergies renouvelables …), laver à l’eau froide (utilisez des balles de lavage !), minimiser l’utilisation des voitures individuelles, diminuer l’achat de produits sur emballés, diminuer la consommation de produits électroniques ( use only what you need ), recycler, réutiliser,

Une remarque sur cette étude, j’aurais personnellement aimé voir apparaître la Suède dans les pays sélectionné. On dit et on vérifie (notamment sur le blog de Grégoire !) qu’ils ont un style de vie différent du nôtre et beaucoup plus de considérations environnementales sur des petites choses simples mais quotidiennes. Pour l’édition 2009, peut-être ?


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