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Cameroun – Tpi de Douala-Bonanjo : Sept avocats citent M. Camus Mimb à comparaître

Publié le 25 juin 2021 par Tonton @supprimez

Le « Collectif Fousse » a déposé une citation directe hier contre le journaliste accablé par une affaire d’atteinte aux bonnes mœurs.

Ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire Martin Camus Mimb a pris une nouvelle tournure hier, jeudi, 24 juin 2021. Et ce rebondissement spectaculaire et pour le moins inattendu est dû à l’entrée en scène de sept avocats au barreau du Cameroun, tous inscrits au tableau de l’ordre, et agissant sous le nom de « Collectif Fousse », du nom de maître Dominique Fousse. Ledit Collectif, qui est légalement appelé « Universal Lawyers and Human Right Defence », a initié une citation directe, hier, au Tribunal de première instance (Tpi) de Douala-Bonanjo contre le journaliste Martin Camus Mimb et « toutes personnes suspectées d’être impliquées » dans cette scabreuse affaire d’atteinte aux mœurs, dont le comble de l’indignation et de l’ignominie est la publication récente de photos indécentes montrant la nudité d’une jeune fille impliquée dans des scènes obscènes avec le promoteur de la Radio Sports Info (Rsi).

D’ailleurs, ces sextapes, ces scènes d’orgie aux frontières de la pornographie n’ont pas fini d’enflammer la toile et de susciter une vive émotion chez les internautes, quand elles ne divisent pas des personnalités publiques aux opinions très divergentes sur l’affaire. Face à la presse, le Collectif Fousse a fait une déclaration y relative, peu après le dépôt de la citation directe au tribunal. Même si ladite déclaration ne mentionne pas le nom des personnes accusées, même pas celui de Martin Camus Mimb, l’un des personnages centraux de ce feuilleton sensationnel, on comprend que c’est bien de lui et de ses acolytes et autres complices qu’il s’agit. Lui qui, dans une sortie faisant suite à la publication des images scandaleuses, dans une posture de défense, a, sans doute par maladresse, nié en bloc les faits en alléguant ne pas connaître l’autre protagoniste du film qu’est Malicka Bayémi.

« Images humiliantes »

En revanche, le Collectif cite nommément sa « cliente dame Malicka Bayemi », auprès de laquelle il se constitue dans l’optique d’en assurer la défense. « En vous remerciant de votre présence déjà, nous avons le devoir de vous informer que, suite aux publications d’images indécentes et humiliantes de notre cliente dame Malicka Bayemi, aux allégations tendant à faire croire qu’elle serait une inconnue, d’une part, et d’autre part qu’elle serait membre d’une organisation visant à détruire la notoriété d’une personnalité de la République, nous venons ce jour de saisir le Tpi de Douala-Bonanjo d’une citation directe contre des personnes suspectées d’être impliquées, et nous travaillerons à ce que la vérité soit dite dans le respect des principes d’équité », écrit le Collectif.

Pourquoi l’option de la citation directe plutôt que celle d’une plainte ? Maître Augustine Arlette Nwayin, qui a lu la déclaration, au nom du Collectif, donne une explication à ce choix stratégique : « Le choix de la citation directe tient dans le souci de notre organisation de voir l’instruction de cette affaire être menée sereinement, surtout qu’il n’a échappé à personne ces deux derniers jours, qu’une autorité de qui, a minima le silence était attendu, s’est empressée de prendre fait et cause pour une des personnes poursuivies, suggérant même de façon explicite que, pour les faits tels que délivrés à l’opinion, aucune infraction ne pouvait être retenue. Dans un tel contexte supposé de fragilisation du parquet, et soucieux de mener à bien notre mission, le choix de la citation directe des particuliers, c’est-à-dire de la convocation directe devant le tribunal, sans intervention du ministère public, s’est donc imposé à nous. »

Cybercriminalité

Le deuxième volet de la bataille judiciaire désormais engagée pour faire la lumière dans cette affaire, concerne la cybercriminalité. Selon le Collectif, en effet, des individus, en posture de malfaiteurs, auraient jeté l’huile sur le feu en créant de faux comptes Facebook qu’ils ont attribués à la jeune Malicka Bayémi, imputant à la jeune femme, dans la foulée, des vidéos et des photos inconvenantes et mettant sous son compte des propos qu’elle aurait tenus auprès ou en direction des personnes connues. « Nous avons déjà pu identifier formellement deux des personnes qui agissent ainsi sur le sol camerounais et six autres sur le plan international. Comme vous le savez, il s’agit des infractions en rapport avec la cybercriminalité, que nous ne pouvons laisser prospérer. »

Les procédures engagées dans cette perspective sont en cours de finalisation. Deux avocats camerounais ont d’ores et déjà accepté de prêter mainforte au Collectif Fousse pour des procédures à initier contre les protagonistes ayant agi depuis l’étranger notamment en France, au Canada et en Angleterre. Il s’agit de maître Marie Claude Edjang, avocat au barreau de Paris, et de son confrère Brice Fotso du barreau de Virginie, aux Etats-Unis. « Des poursuites pourraient être initiées dans d’autres pays au fur et à mesure de l’identification des cybercriminels. Un point sera fait en temps utile », concluent les sept avocats. La date de la première audience n’a pas encore été communiquée.

Théodore Tchopa


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