La Knesset, le Parlement israélien, a donné hier dimanche, son approbation par un vote de 60 voix contre 59, au nouveau gouvernement conduit par Naftali Bennett, le leader de Yamina, un petit parti de la droite ultra-nationaliste et religieuse. Ce vote serré est à l'image d'une majorité qui n'a tenu et ne tient qu'à un fil.
Le nouveau gouvernement comprend vingt-huit ministres dont six vice-ministres et constitue l'un des plus larges cabinets de toute l'histoire d'Israël et comptera pour la première fois dans ses soutiens un parti arabe, sans avoir obtenu la majorité au Parlement.
Car ce gouvernement résulte de l'alliance improbable de huit partis de gauche, du centre, de droite et de droite radicale, et la participation du Raam, un mouvement islamiste représentant la sensibilité conservatrice de la population arabe israélienne.
Si l'accord tient jusque-là, un système de rotation prévoit de confier au bout de deux ans les rênes d' l'exécutif au centriste Yaïr Lapid, le concepteur de la coalition d'alternance. Mais les analystes sont plus que dubitatifs et septiques quant à la pérennité de cette fragile et hétéroclite coalition.
Au-delà de leur volonté partagée de se débarrasser de Benjamin Netanyahu, qui s'accrochait au pouvoir depuis 12 ans et devient le chef de l'opposition, les possibles sujets de discorde sont nombreux, entre les questions sociétales comme la place de la religion, les rapports entre la politique et la justice, entre juifs conservateurs et réformistes, ou encore les sujets sensibles comme la colonisation de la Cisjordanie ou la création d'un Etat palestinien.