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Cameroun – Droits de l’homme : Ces avocats sur plusieurs fronts

Publié le 29 juin 2021 par Tonton @supprimez

Le collectif constitué pour la jeune Malicka a une réputation de soutenir les personnes en situation de détresse. La mort suspecte d’une jeune fille à Kribi, dont l’auteur du crime serait une autorité administrative, la défense des victimes de Ngarbuh et les victimes de la catastrophe ferroviaire d’Eséka sont quelques dossiers brûlants confiés à ces juristes.

C’est le 24 juin 2021 que le Collectif d’avocats « Universel lawyers and human Rights defence », a déposé une citation directe contre Martin camus Mimb, promoteur d’une chaine de radio privée à Douala. Cette plainte déposée au tribunal de première instance de Bonanjo est liée à la publication des images à caractère pornographique. Les photos publiées sur les réseaux sociaux mettent en scène la jeune Malicka. Cette scène s’est déroulée le 16 juin 2021 dans les locaux de la radio Rsi. Après interrogations et indignation suite à la publication de ces images sur la toile, six avocats membres du Collectif universel lawyers and human rights defence décident de se constituer, après une concertation avec les parents de la victime pour assurer la défense de la jeune fille. Me Dominique Fousse, 60 ans, est la fondatrice dudit collectif. Elle affirme que l’objectif de ce groupe de juristes est d’accompagner les familles nécessiteuses. « Nous n’exigeons pas le paiement des honoraires à nos clients. Certains parmi nos clients que nous avons défendus dans le cadre de la catastrophe ferroviaire d’Eséka, nous ont offert des dons. Notre but est d’aider les justiciables démunis qui ont des dossiers difficiles », affirme la fondatrice du collectif d’avocats.

Albert Oyié, Guy Olivier Moteng, Georges Massi Ngakele, Arlette Nwayin et Nadine Yanou sont les autres avocats membres de ce collectif d’avocats âgé entre 35 et 60 ans. Certaines victimes du déraillement d’un train survenu le 21 octobre à Eséka ont été défendues par ce collectif d’avocats. A l’issue de ce procès tenu au tribunal de première instance d’Eséka, l’entreprise Camrail a été reconnue coupable d’homicide involontaire, de blessures simples et d’activités dangereuses. Omer Tchuenkam, ce quadragénaire qui a passé dix années en prison sans jugement a été défendu en 2019 devant le tribunal militaire de Yaoundé par le collectif universel lawyers and human rights defence. Cet homme avait été jugé à moins de deux mois puis avant d’écoper d’une condamnation qui correspondait aux années passées en prison.

Sous-préfet de la Lokoundje

Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2020 à Kribi, Solange Lydienne Taba, une étudiante de 23 ans a été tuée par balle alors qu’elle se trouvait au domicile de son petit ami, Frank Derlin Eyono Ebanga, sous-préfet de la Lokoundjé dans le département de l’Océan au moment des faits. Suite à ce drame, le collectif d’avocats que dirige Me Dominique Fousse, a saisi en septembre 2020 le tribunal militaire d’Ebolowa. Une plainte pour meurtre et violence d’une jeune fille enceinte de 11 semaines a été déposée au tribunal militaire contre le petit ami de la victime. Depuis septembre 2020 que la plainte a été déposée contre le sous-préfet, les avocats constitués pour le compte de la jeune fille dénoncent le comportement des autorités militaires qui veulent étouffer cette affaire. L’information judiciaire ouverte n’a toujours pas été bouclée. Entretemps, il est difficile de savoir le lieu où le présumé meurtrier est détenu.

Dans le cadre de la crise anglophone, ce collectif d’avocats a été constitué pour deux affaires. Il s’agit du procès lié à l’assassinat de la gardienne de prison Florence Ayafor en septembre 2019 à Bamenda. Ces avocats se sont constitués au profil de la famille dans cette procédure judiciaire où Niba Innocent et Akuma Ngang Edmond sont poursuivis pour meurtre. C’est le même groupe de défenseurs des droits de l’homme qui a pris l’engagement en avril 2020 au tribunal militaire de Yaoundé de cotiser à leurs frais pour assurer le déplacement des victimes convoqués devant le tribunal pour comparaitre dans le massacre de Ngarbuh.

Universel lawyers and human Rights defence a été créé en 2016 suite à l’affaire Monique Koumatekel, une femme enceinte des jumeaux dont le ventre a été ouvert par l’une des proches de la victime en plein air devant l’entrée de la maternité de l’hôpital Laquintinie à Douala. Me Dominique. Ce collectif s’était également constitué pour assurer la défense de Bonita, cette jeune fille qui disait avoir été violée en 2018 par un journaliste. Ce collectif dit suivre toutes ces affaires jusqu’au bout en reconnaissant surtout que certaines plaintes déposées dans les juridictions ne prospèrent pas souvent pour les raisons qu’ils ignorent. Une pratique qui ne contribue pas à faire de notre pays un Etat de droit.

Prince Nguimbous


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