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Les voisins, de Fiona Cummins

Publié le 02 juillet 2021 par Francisrichard @francisrichard
Les voisins, de Fiona Cummins

Personne ne voit la petite fille - la plus jeune du groupe - s'éloigner du théâtre de marionnettes, trébucher dans ses plus belles chaussures et marcher jusqu'à une réserve dont la porte aurait dû être fermée.

Il faut lire attentivement le prologue de ce roman policier bien ficelé. Tout n'y est pas dévoilé, mais le lecteur y trouve des éléments essentiels, qui remontent au passé et dont toute la suite découle.

En l'occurrence la petite fille ouvre un coffre dans la réserve du magasin à l'enseigne du Palais de la Poupée et de la Panoplie, y voit quelque chose qu'elle n'aurait pas dû voir et qui la fait hurler.

Trente-trois ans plus tard quatre cadavres sont trouvés dans un bois proche de l'Avenue, où, au numéro 18, se trouvait le magasin, devenu entre-temps une boutique en ligne de poupées très prisées.

Trefor Lovell, l'artisan qui fabrique ces poupées avec amour - chacune nécessitait des jours et des jours de travail -, habite lui-même, à deux pas, au numéro 32 de l'Avenue, située à Rayleigh, Essex.

Au numéro 27 de l'Avenue, habitent Audrina Clifton, une invalide en chaise roulante, dont les pâtisseries sont légendaires, et son mari Cooper Clifton, qui est retraité et qui s'y connaît en jardinage.

Au numéro 26 de l'Avenue, habitent Dessie Benedict et Fletcher Parnell, qui passe beaucoup de temps l'oeil rivé à son télescope qu'il n'oriente pas seulement vers les étoiles mais aussi vers les fenêtres.

Au numéro 25 de l'Avenue, au début de l'histoire, s'installent Garrick et Olivia Lockwood (qui ont la ferme intention de reconstruire leur couple en péril), avec leur fille Aster et leur petit garçon Evan.

L'enquête piétine mais est relancée après la découverte d'une cinquième victime, l'inspecteur Adam Stanton, mari de l'inspectrice Wildeve Stanton, qui ne va rien lâcher quand elle en sera écartée.

Les victimes ont été maquillées au pinceau, les yeux remplacés par des billes de verre, comme des poupées. Trois d'entre elles ont succombé à une crise cardiaque et deux à une détresse respiratoire.

Le récit chronologique des jours précédents le dénouement est ponctué de réflexions de l'assassin qui sont toutes datées d'aujourd'hui. L'auteure lui fait dire beaucoup mais pas assez pour l'identifier.

En dehors des membres de la police et des voisins, l'auteure fait apparaître un personnage, un postier, dont le rôle est ambigu, ce qui ne facilite pas la tâche du lecteur, décidément perdu en conjectures.

Difficile de se déprendre de ce livre où, le hasard faisant bien les choses, le Doll Maker, comme la presse l'appelle, est enfin démasqué, en même temps que sont révélés comment et pourquoi il a tué.

Francis Richard

Les voisins, Fiona Cummins, 512 pages, Slatkine & Cie (traduit de l'anglais par Jean Esch)

Livre précédent:

Le collectionneur (2018)


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