Serpents
Allant chercher dans les pins des branches pour faire griller du coston (j’introduis subrepticement un mot de la langue civilisatrice, le gascon), je vois le corps d’une couleuvre au pied d’un pin, la tête cachée. Je m’en écarte au plus vite, mais vais chercher un appareil à photographier, et je reviens, elle est toujours là, morte ou vivante ? Revenu une paire d’heures plus tard, alors que la chaleur arrivait, elle n’y était plus. Elle était partie manger.
Habituellement, les couleuvres me surprennent dans l’après-midi et s’échappent même sur le sommet des arbustes comme les couleuvres d’Esculape. Cette fois, je l’ai surprise dans son sommeil. Privilège, j’ai accédé à son intimité sans la déranger. La preuve, la photo.
Revenu l’après-midi, je la retrouve et ma présence l’autorise à sortir la tête. C’est un tête de vipère !
Je consulte un livre, je regarde sur internet : sans erreur possible c’est une péliade. Je suis revenu la voir avec des bottes mais l’appareil photographique n’a pas voulu fonctionner. Ensuite, elle n’était plus là. Je verrai demain.
Bernard Traimond