La Commission des Droits de l'homme du Cameroun ne digère plus les vidéos et images des hommes et femmes dénudés et/ou violentés, sur les réseaux sociaux. Elle tire la sonnette d'alarme.
Au Cameroun, l'on observe une inquiétante dégradation des mœurs et d'atteinte à la dignité humaine. À Douala, les gendarmes ont récemment interrompu une partouze impliquant une vingtaine d'hommes et femmes dans un domicile privé de Bonamoussadi (Ve arrondissement de la métropole économique). Les personnes impliquées, des hommes et femmes, dont certains sont mariés, ont été filmées nues. La vidéo de ces " échangistes " surpris en pleine besogne par la gendarmerie, s'est retrouvée sur les réseaux sociaux. Elle a suscité colère, indignation et condamnations. Les cas sont légions dans les dix régions du Cameroun. La recrudescence des sextapes fait son nid. La crise des mœurs affecte tout le pays. En effet, il ne se passe pas une semaine sans une histoire de mœurs sur les réseaux sociaux au Cameroun. Le 16 juin dernier, il y a eu la sextape impliquant le commentateur sportif Martin Camus Mimb. Peu avant, il y a eu celle d'un blogueur.
Toutes choses qui ont poussé la Commission des Droits de l'Homme du Cameroun (Cdhc) à effectuer une sortie le 7 juillet 2021 via un communiqué de presse. La Cdhc que pilote Pr James Mouangue Kobila appelle les populations à faire un usage responsable des nouvelles technologies de l'information et de la communication, y compris en s'abstenant de produire, de diffuser ou de relayer des images, des textes, des vidéos et autres contenus susceptibles de porter atteinte à la dignité humaine, à la vie privée, à l'intégrité physique et morale, à la moralité publique et aux bonnes mœurs.
Interpellation des parents
La commission invite les parents en tant que "responsables au premier chef de l'éducation des enfants," conformément aux dispositions de l'article 20 alinéa 1 de la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant à faire davantage preuve de rigueur et à redoubler de vigilance dans leur encadrement, en leur inculquant des valeurs susceptibles de leur permettre de contribuer efficacement au bien-être moral de la société toute entière. Par ailleurs, la Cdhc condamne avec force la capture et la diffusion à travers les réseaux sociaux et autres plateformes numériques d'images et de vidéos indécentes, choquantes ou violentes, qui portent gravement atteinte à la dignité humaine, au droit à la vie privée, au droit à l'intégrité physique et morale, au droit à l'image, à la présomption d'innocence, à la pudeur et la morale publique, ainsi qu'aux bonnes moeurs.