Dimanche matin, aux premières lueurs de l’aube, nous avions terriblement froids et étions tout simplement désespérés. Notre situation n'était pas reluisante, qu'allions nous faire ?
Pratiquement pas de voitures ou de camions en vue, et un peu plus tard, même si le trafic de fin de week-end reprenait quelque peu, personne ne s'arrêtait. Enfin vers les 10 heures du matin, un minibus VW avait ralenti un peu après nous avoir vu, avait hésité, et s'était finalement arrêté assez loin devant nous. Nous avions alors couru aussi vite que nous le pouvions pour le rattraper. Le conducteur, seul à bord, se rendait à Sydney pour s’y installer avec toutes ses possessions empilées à l’intérieur du petit véhicule. L'espace libre y était tellement restreint que nous avions dû nous allonger sur un matelas avec juste assez d'espace pour la tête.C'était tout sauf confortable, mais nous avions finalement l’énorme chance de parcourir d’un seul coup les 2 140 kilomètres qui nous séparaient d’Adélaïde !
De son coté, Jean-Pierre avait également passé la nuit seul, au bord de la route, mais au fur et à mesure que l'après-midi arrivait, il commença à se rendre compte qu'il ne pourrait jamais rejoindre le bateau à temps, quand, et si jamais, il arriverait jusqu'à Adélaïde.
Il s’était donc dirigé à pied jusqu'à la gare routière de Norseman et avec le peu d'argent qu'il lui restait en poche, avait réussi à acheter un billet pour Adélaïde dans l'autobus qui assurait le service régulier vers cette destination.