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Hôpital Jamot de Yaoundé : L’ordonnance de l’insalubrité et de l’insécurité

Publié le 11 juillet 2021 par Tonton @supprimez
Hôpital Jamot de Yaoundé : L’ordonnance de l’insalubrité et de l’insécurité

Directeur général de cette formation hospitalière depuis 2016, le quotidien du Dr Joseph Marie Mendimi est partagé entre l'insécurité des patients, les odeurs nauséabondes, les murs crasseux, les sanitaires usées. Un tableau lugubre qui répugne les usagers ne sachant plus à quel saint se vouer.

Des toilettes en mauvais état, carreaux fissurés dégageant des odeurs pestilentielles. Les murs maculés de saleté et qui n'ont pas vu passer un coup de peinture depuis belle lurette. De l'extérieur comme de l'intérieur, ils sont dans un état de dégradation avancée, s'effritant et se détériorant avec le temps. Le poids de l'âge et le résultat du manque d'entretien. On se croirait dans une décharge d'ordures ménagères. Tel est le lugubre visage qu'offre le pavillon psychiatrique de l'hôpital Jamot de Yaoundé ce jeudi 8 juillet 2021. Les malades pourtant mentalement instables, sont livrés à une liberté qui s'assimile à de l'abandon. Ils peuvent se mouvoir à volonté, sans surveillance aucune. D'où des actes de violences et de démences enregistrés ces derniers mois. S'ils ne cassent pas les portes, les fenêtres ou encore les vitres des salles d'internement, ce sont les pare brises des voitures garées dans l'enceinte de l'hôpital qui subissent leur furia.

Dans d'autres cas, certains malades s'en vont tout bonnement sans que personne ne puisse s'en rendre compte. "Je suis interné ici avec ma fille. Il y'a quelques jours alors que je m'étais assoupie quelques minutes, elle est sortie de l'hôpital et je ne l'ai pas retrouvé à mon réveil. Après des heures de recherche sans succès, désespérée et assise devant l'hôpital, elle est revenue et m'a dit dans son délire avoir oublié un objet qu'elle venait reprendre. C'est ainsi qu'on l'a retenu afin qu'elle puisse continuer son traitement. C'étaient des heures interminables pour moi ", raconte sous anonymat une maman pleine d'angoisse. Une histoire qui pousse à questionner les mesures de sécurité des malades de cette unité sensible de traitement.

Les instructions de la hiérarchie aux oubliettes ?

Quid des instructions de la hiérarchie, qui prescrivait au directeur général Dr Joseph Marie Mendimi, lors de son installation en 2016, une restauration de la gouvernance hospitalière, un management participatif et par-dessus tout, la sensibilité aux préoccupations des usagers à travers l'offre de meilleurs soins ? Ne dit-on pas qu'un corps sain est toujours mieux dans un environnement sain, au risque de se souiller lui-même ?Bien avant l'arrivée de la Covid-19 dans notre pays, le masque facial était une obligation pour chaque malade ou visiteur de l'hôpital Jamot de Yaoundé. Car réputé dans le traitement des maladies et infections respiratoires. Seulement, depuis plusieurs semaines déjà, cette règle n'est plus qu'un vieux souvenir. Chacun entre et sort à sa guise. Malades et visiteurs n'ont plus besoin d'arborer nécessairement un masque pour franchir l'entrée de cet hôpital. A croire que l'on a déjà tiré un trait sur le coronavirus, ou, qu'il n'y a plus de patients souffrant d'infections respiratoires, ou encore, que ces derniers (dont la santé est très fragile) ne sont plus contaminables ou ne peuvent plus être contaminés par les visiteurs.

Noel TALA (Stg)


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