" Concernant l'ensemble de la population âgée de 12 ans et plus, l'obligation vaccinale contre la covid-19 constitue la seule option réaliste en termes de responsabilisation personnelle et d'engagement solidaire permettant de préserver sa santé, celle des autres et de parvenir à l'immunité collective. L'obligation s'impose quand une vaccination efficace et bien tolérée peut maîtriser une infection sévère, potentiellement mortelle et incontrôlable par tout autre moyen. " (Académie nationale de médecine, communiqué du 9 juillet 2021).
L'Académie nationale de médecine veut l'obligation vaccinale pour tous les Français âgés de plus de 12 ans. Est-ce pertinent ? Sur le fond, oui ; une population avec un taux de couverture qui se rapprocherait de 100% serait bien mieux protégée qu'avec un taux plus faible. Le principe d'une vaccination obligatoire pour toute la population n'est pas nouveau et a été utilisé pour lutter contre la variole, la diphtérie, le tétanos, la tuberculose et la poliomyélite.
Sur la forme, évidemment non. D'une part, on ne peut pas parler d'obligation sans, parallèlement, envisager des sanctions et un calendrier : à partir de quand serait-il illégal de ne pas être vacciné (il faut du temps, surtout si toute la population doit être vaccinée) ? et comment vérifier qu'on est vacciné ou pas ? En allant sonner à la porte de chaque domicile ? Sans compter les difficultés juridiques voire constitutionnelles.
D'autre part, cela ne sert à rien, dans le cas actuel de la pandémie de covid-19, d'avoir un pays totalement protégé (hypothèse de toute façon impossible à atteindre en raison d'une efficacité du vaccin qui n'est pas de 100%) si on ne vaccine pas les populations de tous les autres pays du monde (ce que dit d'ailleurs l'Académie : " L'Académie nationale de médecine et l'Académie nationale de pharmacie rappellent également notre devoir de solidarité internationale à l'égard des populations démunies du privilège de bénéficier de la vaccination. ").
Bref, on peut comprendre l'obligation vaccinale pour le personnel soignant et les aides à domicile des personnes fragiles car d'une part, cette obligation est réalisable techniquement (interdiction de soigner sans être vacciné, c'est facile à appliquer), et d'autre part, cela paraît pertinent de manière éthique : comment peut-on accepter qu'un soignant puisse contaminer une personne à soigner (personne malade, personne dépendante, etc.) qui, par définition, est fragile et vulnérable (sinon, elle n'aurait pas besoin d'être soignée par quelqu'un d'autre) ?
On peut juste tenter une explication de cette communication : l'Académie de médecine tend juste à faire pression sur l'Élysée avant la t rès importante allocution que le Président Emmanuel Macron doit prononcer à la télévision ce lundi 12 juillet 2021 à 20 heures. L'Académie le dit clairement : " Promouvoir l'obligation vaccinale, c'est reconnaître l'urgence d'une mobilisation de la communauté nationale dans la lutte contre un nouveau flux pandémique lié aux variants du SARS-CoV-2. Cela exige un effort de communication visant les personnes isolées, vulnérables ou exclues, dépourvues de recours à une information pertinente. ". Il est peu probable que le gouvernement aille dans la voie de l'obligation pour la population totale, comme le préconise notamment François Bayrou (il l'a répété sur LCI et RTL le 4 juillet 2021).
Et l'Académie nationale de médecine n'est pas forcément pertinente quand, le 23 juin 2021, elle demande " la suspension du remboursement des tests RT-PCR et des tests antigéniques pratiqués pour convenances personnelles ". En dehors du fait de savoir ce qui signifie "convenances personnelles", c'est toute la politique (efficace !) de dépistage qui serait remise en cause. Avec plus de 96 millions de tests au total, la France est en effet l'un des pays les plus performants en matière de dépistage. Or, il est indispensable de bien dépister si on veut contrôler l'épidémie. Remettre en cause la gratuité conduirait inévitablement à mettre le brouillard sur la situation épidémique (beaucoup de personnes renoncerait à se faire tester), et ce ne serait certainement pas une mesure qui favorisait la vaccination, qui serait l'objectif de cette suspension de remboursement. D'ailleurs, c'est une des membres correspondantes de cette honorable académie qui l'a redit le 5 juillet 2021 sur France 5, la professeure en maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis de Paris, Anne-Claude Crémieux au sourire aussi dévastateur que ses paroles sont d'or : il faut laisser les tests gratuits pendant la pandémie.
La vaccination est donc l'objet de cet article qui est la suite de celui d'il y a deux jours (au même titre).
Dans ce précédent article, j'affirmais que la quatrième vague épidémique arrivait en France, c'est une certitude car les signaux sont passés tous du vert au rouge sur le front des contaminations. En cause, la progression de variant delta, beaucoup plus contaminant que le variant alpha. Au 11 juillet 2021, la proportion de variant delta dans les nouvelles contaminations en France est majoritaire, évaluée à 58,80%. Il était de 55,30% la veille. Cette progression est très rapide.
Parmi les personnes plus ou moins complotistes, on peut mettre quelques stades. Il y a ceux qui pensent que le covid-19 est une maladie inventée, ou une maladie inoffensive. À ceux-là, je ne peux plus rien faire, si après dix-huit mois de cauchemar, trois confinements en France, la plupart des pays du monde en arrêt économique pendant plusieurs mois, plus de 187,5 millions de malades et plus de 4 millions de personnes décédées (dont 111 325 en France au 11 juillet 2021), ils n'ont toujours pas compris le caractère désastreux de la pandémie et de ses conséquences tant sanitaires qu'économiques, sociales et culturelles.
En revanche, on peut évidemment être raisonnable, penser que ce virus est une véritable saloperie (désolé du mot), qu'il ne s'attaque pas qu'aux personnes fragiles, mais aussi à des jeunes dans des formes certes modérées mais avec des séquelles (voir les cas de covid long), et vouloir que l'été soit il-est-beau, il-est-joli. Tout le monde souhaiterait passer un été agréable, tout le monde voudrait se rassurer et personne n'aime les oiseaux de malheur qui annoncent les malheurs futurs. Donc, aux questions : y aura-t-il une quatrième vague ? Et si oui, quand ? on aimerait tellement dire non, ou du moins, s'il y a une quatrième vague, qu'elle soit pour le mois de septembre, à la rentrée, après les vacances tant méritées après une année difficile d'enfermement plus ou moins strict. Allez, on prend rendez-vous avec le variant delta. Quel jour en septembre êtes-vous disponible ?...
Et pourtant, la réponse est facile à donner : hélas, oui, la quatrième vague arrive, et cela ressemble à un tsunami qui fonce droit sur nous. Les signaux sont clairs, je l'avais évoqué dans mon précédent article et ils se confirment. Le taux d'incidence ne cesse de grimper depuis le 26 juin 2021 (où il était de 18,54) est maintenant, au 9 juillet 2021, de 34,70 personnes contaminées en une semaine pour 100 000 habitants (le double en treize jours). Si on n'est pas convaincu par cet indicateur, un autre indicateur est sans appel : le taux de reproduction du virus est passé de 0,56 au 19 juin 2021 à 1,1 au 3 juillet 2021 (une augmentation de 71,9% en une semaine !). Un taux supérieur à 1 est un très mauvais signe, cela signifie que l'épidémie s'aggrave, que le temps est défavorable.
Le nombre de nouvelles contaminations durant les sept des derniers jours a augmenté de 63% par rapport à la semaine précédente. Cette évolution s'observe dans de nombreux pays européens, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, l'Italie et l'Allemagne, suivant ainsi l'évolution constatée en Grande-Bretagne. Ce dimanche 11 juillet 2021 sur Radio J, le Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a indiqué que le nombre de nouvelles contaminations devrait atteindre 20 000 par jour au début du mois d'août 2021, ce qui serait bien plus grave qu'à la première vague s'il n'y avait pas la vaccination. À ce jour, il est entre 4 000 et 4 600 par jour (4 256 le 11 juillet 2021, pourtant en week-end).
Un autre indicateur est le nombre de cas encore actifs (c'est-à-dire, de personnes infectées qui peuvent encore contaminer). Au 11 juillet 2021, ce nombre était de 54 837, en pleine remontée (le nombre le plus faible était 42 374 au 5 juillet 2021, soit une augmentation de 29,4% en seulement six jours !).
Même le nombre des personnes hospitalisées (7 183 au 11 juillet 2021) et le nombre des personnes en réanimation (947 au 11 juillet 2021) commencent à ne plus baisser (à stagner) et devraient hélas remonter dans les prochains jours (comme en Grande-Bretagne : au 10 juillet 2021, 417 personnes étaient en réanimation, à comparer au minimum, 122, au 20 mai 2021).
La question est donc : comment la France va-t-elle encaisser le choc de cette nouvelle vague ? La chance, effectivement, c'est qu'il existe une piste efficace, c'est la vaccination. Mais tant que la couverture de vaccination n'est pas généralisée, la vaccination ne sera pas l'unique arme. En effet, tant que "l'immunité collective" ne sera pas atteinte (et le sera-t-elle ? à quel taux de couverture vaccinale ?), le virus et ses variants continueront à circuler et continueront à entraîner hospitalisations et décès. Comme l'été 2020, les contaminations touchent d'abord les jeunes générations, mais ensuite, ce sont les générations plus âgées qui seront touchées, et les personnes non-vaccinées atteintes pourront alors se retrouver en réanimation.
C'est pourquoi la vaccination des autres protège soi-même. La protection individuelle du vaccin est un leurre : son efficacité est de l'ordre de 95%, c'est beaucoup, mais cela signifie aussi que 5% des personnes vaccinées peuvent quand même être touchées par la maladie. Le risque n'est pas négligeable. En revanche, si tout le monde est vacciné, le virus ne peut plus tourner et le risque d'attraper la maladie s'effondre.
L'idée de l'obligation vaccinale généralisée répond donc à cet impératif de protéger toute la population, mais cela de façon très théorique. Elle n'explique pas comment avoir une population totalement vaccinée. Or, l'obligation aurait plus un effet contreproductif qu'un effet efficace. Elle ferait augmenter la part des complotistes antivaccin ("ah, tu vois, je te l'avais dit, ils veulent nous empoisonner !"). Je soutiens que cette catégorie de la population est ultraminoritaire et négligeable en termes de santé publique. En revanche, il reste encore beaucoup de personnes réticentes pour de nombreuses raisons, toujours légitimes, parfois futiles et inattendues (j'ai entendu par exemple un vacancier qui se faisait vacciner au bord de la mer et qui disait : je n'aime pas les ambiances d'hôpital, mais là, le cadre est plutôt festif, j'y suis donc allé).
Concrètement, même si l'Allemagne fait mieux que nous en ce moment, la France n'a pas à avoir honte de sa campagne de vaccination. Elle est massive et efficace même si je préférerais qu'elle s'accélère encore pour pouvoir encaisser le choc de la quatrième vague qui va déferler à l'hôpital dans les prochaines semaines.
Le seuil des 35 millions de Français ayant reçu au moins une dose a été atteint le 7 juillet 2021 (je rappelle que l'objectif du gouvernement est d'atteindre 40 millions au 31 août 2021, ce qui me paraît un objectif trop peu ambitieux). Actuellement, au 10 juillet 2021, plus de 53,3% de la population totale (35 722 248 personnes) ont reçu au moins la première dose de vaccin, et plus de 40,7% (27 255 605 personnes) sont complètement vaccinées. C'est très insuffisant, mais cela donne déjà une belle couverture vaccinale et les vaccinations continuent encore (3,2 millions de rendez-vous ont été pris cette semaine, dont 0,9 pour pour la première dose). C'est pourquoi je ne crois pas justifiée l'obligation vaccinale, à moins de vouloir faire un affichage politique qui me paraîtrait peu pertinent.
C'est normal que depuis quelques semaines, les secondes doses soient plus nombreuses que les premières doses, car c'est dans la chronologie de la campagne de vaccination (il faut bien compléter les vaccinations des mois précédents). Le rythme reste soutenu même s'il s'est ralenti et on peut comprendre que la période estivale rend plus difficile la vaccination. J'insiste d'ailleurs sur le fait que depuis le début de la campagne, il a toujours été possible de faire sa seconde dose dans un autre centre de vaccination que celui de sa première injection. Il faut juste reprendre rendez-vous dans un autre centre de vaccination et annuler le rendez-vous pris avec la première dose (cette possibilité était offerte depuis le début sur Doctolib en mettant comme motif du rendez-vous le choix "seconde dose" prévu à cet effet).
Sur les catégories de personnes vaccinées, la couverture est déjà très élevée.pour les personnes à risque. Il est clair qu'il faut poursuivre l'effort et continuer à augmenter cette couverture, mais c'est une erreur de croire qu'on arrive à un plafond. Des personnes même à risques continuent encore à se laisser convaincre et à finalement aller se faire vacciner (il suffit de regarder le rythme, au fil du temps, le taux continue à monter, c'est heureux).
Quant aux plus jeunes, ils se posent rarement la question de la suspicion, ils sont confiants dans les nouvelles technologies. Ils sont plutôt pragmatiques et voient surtout le côté pratique de pouvoir passer des vacances tranquilles et de pouvoir aller dans les rassemblements sociaux en réduisant les risques de contamination.
Ce qui est important, et cela se fait, surtout à l'échelon des communes puisque c'est leur rôle d'être au plus près de la population, c'est de faciliter au maximum la vaccination. Certaines communes n'hésitent pas à installer des mini-centres de vaccination à côté de lieux de rassemblement (festival, concert, animation estivale, etc.). Pour que la personne qui souhaite se faire vacciner puisse se dire que c'est aussi facile que d'aller chercher son pain (plus facile même car elle n'aura rien à débourser). Ou alors, encourager les médecins du travail à vacciner sur les lieux professionnels, ainsi, les salariés peuvent se faire vacciner rapidement pendant une pause travail (Olivier Véran avait annoncé le 1 er juillet 2021 que les salariés pouvaient se faire vacciner pendant les heures de travail sans impact sur leur rémunération).
Revenons aux vaccins anti-covid-19. Il faut insister sur le fait que ces vaccins (en France : Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Janssen) ont tous réalisé leur phase 3 d'essais cliniques, c'est-à-dire qu'ils ont été validés par les autorités du médicament de nombeux pays du monde sur la base d'essais concluants, selon les règles habituelles. Probablement qu'en Europe, d'autres vaccins seront validés dans les prochains mois, comme le vaccin russe Sputnik V qui jouit aussi d'une grande efficacité (Sputnik V est de même technologie qu'AstraZeneca et Janssen, par vecteur viral).
Aujourd'hui, après plus d'un an d'essais sur l'homme (premiers essais phase 2 en avril 2020) et après sept mois de vaccination grand public massive partout dans le monde, avec plusieurs milliards de doses injectées, on peut facilement conclure que le vaccin est inoffensif et surtout, efficace. Les études se multiplient sur le sujet.
L'argument de personnes ayant un peu peur du nouveau vaccin, en se disant attentistes : attendons de voir sur les autres (ce qui n'est pas une preuve d'un grand courage mais on ne demande à personne d'être courageux, ce qu'on veut, c'est en finir avec cette satanée pandémie), c'est argument est maintenant levé : eh bien, effectivement, c'est démontré sur une échelle planétaire, les vaccins sont efficaces et ont très très peu d'effets secondaires.
Les complotistes antivaccin qui extrapolent les données de veille pharmacologique sont "mignons" : ils se servent de données diffusées par leur "ennemi" pour les tordre et leur faire dire le contraire de ce qu'elles signifient. On se demande vraiment pourquoi ces autorités auraient laissé diffuser ces données supposées si compromettantes, sans, en plus, retirer les dits vaccins du marché, si c'était aussi dangereux que ces vrais désinformateurs le prétendent.
Rappelons que le vaccin n'empêche pas la contamination. Il empêche le déclenchement de la maladie, et surtout, ses formes graves, et permet d'éviter l'hospitalisation, la réanimation voire le décès. Il suffit de comparer, toujours avec le décalage en temps qu'il faut prendre en compte dans l'inertie de l'épidémie, les situations sanitaires des pays en forte épidémie, et comparer ceux qui bénéficient d'une forte couverture vaccinale et ceux qui ont très peu vacciné. Il n'y a pas photo : les dégâts sont majeurs par exemple en Indonésie (plus de 1 000 décès le 10 juillet 2021), en Russie aussi, et des pays comme la Grande-Bretagne qui ont beaucoup vacciné ont peu de décès, peu de personnes en réanimation (même si cela remonte). C'est là l'espérance pour cette quatrième vague : la vaccination massive pourra éviter le pire.
Le problème réside dans la couverture vaccinale. En Grande-Bretagne où la couverture est de 67,5% au 9 juillet 2021 (deux tiers de la population britannique a eu au moins la première dose), on constate cependant une progression du nombre de décès : une augmentation de 63% du nombre de décès ces sept derniers jours (192, soit maintenant plus qu'en France) par rapport à la semaine précédente. Cela reste encore d'un niveau faible, heureusement.
Cette augmentation du nombre de décès se comprend par l'effet de la montée rapide des contaminations en Grande-Bretagne, une augmentation de 30% des nouveaux cas en une semaine, avec 211 009 nouveaux cas durant les sept derniers jours (soit une moyenne quotidienne de plus de 30 000 nouveaux cas, ce qui est énorme !).
C'est clair que, hors vaccination, comme c'était le cas avant février 2021 en France ou en Grande-Bretagne, il y aurait environ 500 décès par jour avec un tel niveau de contamination, et aujourd'hui, en Grande-Bretagne, il n'y a "que" 30 décès par jour en moyenne sur sept jours, ce qui est beaucoup plus faible. Cela démontre l'effet très positif de la vaccination.
Mais néanmoins, c'est encore trop de décès, ce n'est pas négligeable, et cela explique pourquoi le taux de 67,5% n'est pas suffisant comme couverture vaccinale. Du reste, la vraie couverture vaccinale doit se comprendre comme le taux de la population ayant reçu la seconde dose il y a plus de deux semaines, et pas seulement une dose.
D'autres internautes inquiets font état d'un certain nombre de personnes vaccinées parmi les personnes contaminées. Dans les faits, plus une population est vaccinée, plus le taux de personnes contaminées étant vaccinées est fort dans un lieu où le virus continue à circuler. Selon les spécialistes, il faudrait atteindre environ une couverture vaccinale réelle (deux doses et deux semaines) de 80% à 90% de la population pour envisager que le virus ne circule plus à cause de la vaccination. On en est encore loin, même dans les pays les plus en avance dans la vaccination.
Ce qui est important de comprendre, c'est que la vaccination est une solution collective, pas individuelle. L'efficacité du vaccin n'est que de 95%, c'est beaucoup mais insuffisant pour avoir zéro mort. C'était prévisible d'ailleurs que les complotistes antivaccin allaient récupérer honteusement la détresse humaine que sont les décès par covid-19 de personnes pourtant vaccinées : 5% des personnes vaccinées ne sont pas protégées, par conséquent, peuvent être contaminées, malades et mourir. Trouver des exemples précis, malheureux, n'invalide en rien l'efficacité globale de la vaccination. Cela avait été d'ailleurs évoqué avant même le début de la campagne de vaccination.
Ainsi, si l'on prend l'état actuel de la situation vaccinale en France, pour simplifier, je prends 27 millions de vaccinés complètement, cela signifie environ 1,4 million de personnes vaccinées non protégées (les 5% pour lesquelles le vaccin n'est pas efficace), et si toutes ces personnes venaient à être contaminées, cela aboutirait à environ 27 000 décès, ce qui reste énorme (l'équivalent de la première vague). On voit donc que la vaccination ne peut pas s'entendre comme une protection individuelle mais seulement comme une protection collective.
C'est pour cette raison aussi que les gestes barrières doivent continuer à être respectés : port du masque dans les lieux clos, distance de sécurité en cas de réunion collective, nettoyer les poignées de porte, de caddie, etc. Bref, rester vigilant malgré l'été et le besoin de se changer les idées.
C'est donc important de préciser que la protection n'est pas de 100%. Cela signifie que la protection sera d'autant mieux assurée que l'ensemble de la population sera vacciné. Car cela permettra de stopper la circulation du virus, et cela grâce à un autre moyen que celui qu'on connaît maintenant trop souvent, à savoir le confinement. C'est cela la vraie alternative : vaccination ou confinement, à vous de choisir !
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (11 juillet 2021)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Emmanuel Macron face à la 4e vague (2).
Emmanuel Macron face à la 4e vague (1).
SARS-CoV-2 variants of concern and variants under investigation in England, Technical briefing 17, Publlic Health England, 25 juin 2021 ( à télécharger).
Bosetti et al., Epidemiology and control of SARS-CoV-2 epidemics in partially vaccinated populations ; a modeling study applied to France, Institut Pasteur, 28 juin 2021 ( à télécharger).
Covid-19 : Où en est l'épidémie en France ? Et faut-il avoir peur du variant delta ?
Covid-19 : la divine surprise.
Vive le déconfinement, mais attention au relâchement !
Covid-19 : passe sanitaire et obligation vaccinale.
Dénigrements du vaccin Pfizer sur le Web : une origine russe ?
Plus de 20 millions de Français vaccinés : et moi et moi et moi.
Covid-19 : le passe sanitaire né dans la douleur en France.
Levée des brevets des vaccins anti-covid-19 : de la théorie à la pratique.
La balance bénéfices-risques du vaccin d'AstraZeneca.
Covid-19 : 100 000 décès en France, 1 million en Europe.
Le vaccin russe Sputnik V.
Témoignage : au cœur d'un centre de vaccination contre le covid-19.
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La technologie à ARN messager de Katalin Kariko.
Pandémie de covid-19 : plus de 2 millions de décès et une poignée de néo-négationnistes.
7 questions sur les vaccins contre le covid-19.
Covid-19 : vaccins et informations parcellaires.
La lune de Jupiter.
Faudra-t-il rendre obligatoire le futur vaccin contre le covid-19 ?
https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20210711-covid-dp-quatrieme-vague.html
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2021/07/10/39052580.html