Les personnels de santé en service dans la région de l'Est ont du mal à se loger, le déficit d'électricité y règne. Les constructions de bâtiments d'astreinte et de solutions solaires qui ont été prévues n'existent pas.
Dans la cartographie des projets du ministère de la Santé publique pour l'année 2021, il est bien marqué qu'il devrait avoir à Bertoua, la capitale régionale de l'Est, la construction de trois bâtiments d'astreinte pour les personnels de ladite région et les solutions solaires photovoltaïques. 105 000 000 Fcfa et 27 500 000 Fcfa sont les sommes respectivement allouées pour chacun de ces deux projets. Plusieurs mois (Juillet) après le lancement de l'exécution du budget de l'Etat, rien ne laisse présager le début d'un de ces projets dans la ville de Bertoua. L'espace destiné à la construction des bâtiments d'astreinte est inconnu. En quête d'informations, nous nous sommes retournés vers le délégué régional de la Santé publique à l'Est, le Dr Anicet Désiré Mintop.
Rencontré, il révèle que : " Deux districts de santé dans la région de l'Est ont été retenus pour la construction des bâtiments d'astreinte. Il s'agit du district de Doumé et celui de Nguélémendounka dans le département du Haut Nyong ". Et jusqu'ici rien n'est encore opérationnel dans ces deux sites. Le délégué régional de la Santé publique à l'Est le confirme : " Pour l'instant rien n'est encore fait sur le terrain aussi bien à Doumé, qu'à Nguélémendouka. Tout ce que nous pouvons affirmer ici est qu'il y a eu la visite à Doumé du chef de la division des études et des projets qui a apprécié le site devant abriter la construction des logements d'astreinte. Mais, il n'a pas pu effectuer la visite de Nguélémendouka car, il devait représenter le Ministre à une réunion à Yaoundé ".
Pendant ce temps, le personnel de la santé dans la région de l'Est continue de souffrir, sans logement. C'est ce à quoi font face les 17 médecins qui ont été appelés à servir récemment dans la région du soleil levant. " Aucun d'entre nous n'a été logé ", précisent certains d'entre eux. " Chacun de nous se débrouille, nos responsables ne cherchent pas à savoir si nous sommes logés, comment et où ? C'est vraiment un problème préoccupant et il faut trouver une solution avant que la situation ne s'empire ", nous confie un médecin qui requiert l'anonymat. Certains optent de venir au " front ", en laissant leurs familles dans les grandes villes comme Douala, Yaoundé... Ceci, faute de logements décents. Les logements d'astreinte sont pourtant des meilleures options pour les personnels en service dans les régions et zones reculées. Pourquoi ? Simplement parce que dans le cas des médecins et personnels de santé, résider dans les logements d'astreinte leur permet d'être proches des services et à partir de là, ils sont en mesure d'intervenir rapidement afin d'accomplir leur travail et par conséquent mieux servir les patients.
Dans le même sillage, le projet des solutions solaires photovoltaïques, en d'autres termes électricité solaire n'a pas été entamé, alors que le déficit d'électricité est criard dans la région de l'Est. Un problème qui rend pénible le fonctionnement de certaines structures hospitalières. Après un échange avec certaines sources, ce projet est presque inconnu des responsables en charge de la Santé publique à l'Est. " Nous sommes informés de l'électrification de certains districts de santé et ce sont toujours les hôpitaux de districts de Doumé et Nguélémendouka qui en sont bénéficiaires, c'est tout ce que l'on sait, pour le reste nous ne connaissons rien ", affirme avec vigueur madame Dominique Endom, chef service des affaires générales à la délégation régionale de la Santé publique de l'Est.