(Voir ici en pour retrouver les épisodes précédents et remonter le fil du temps)
Le cycliste : 900 balles.
Le vélo : ???
Le cycliste : Non. 850. À 850 boules tu es vendu en deux minutes.
Le vélo : Mais qu’est-ce que tu as aujourd’hui hein ? Qu’est que j’ai encore dit ?
Le cycliste : « Je parle pas aux cons. Ça les instruit. » Michel Audiard
Le vélo : Je vois que Monsieur a des lettres.
Le cycliste : Tout le monde peut pas en dire autant.
Le vélo : Ah d’accord, c’est Les Valseuses ! Un peu bas de plafond, c’est ça ? Un peu pomme de terre dans ton champ de roses littéraires. Regarde, il a arrêté de pleuvoir. Fait plus si froid. Tu voudrais pas arrêter de faire ta mijaurée. Te détendre. Relâcher les épaules. Pédaler en souplesse. Monsieur est vraiment trop sensible de l’intimité. Tu sais, j’ai réfléchi, je crois que c’est l’andropause. Faudrait que tu prennes des hormones.
Le cycliste : Mais tu vas la fermer ta bouche. L’andropause et puis quoi encore ? La dépression post-partum ?
Le vélo : Tu te souviens quand tu avais dû prendre des antibiotiques. Tu supportais plus le goût du café. Ton médecin avait dit qu’il avait déjà vu ça chez certaines femmes enceintes.
Le cycliste : Je ne me souviens pas d’avoir accouché. J’ai une autre hypothèse pour mon excès de sensibilité : je penche pour une réaction allergique. Une allergie aux cons, qui me fout me fout des boutons quand je suis dans Outremonde et qu’on vient me parler de bite.
Le vélo : J’ai jamais dit bite !
Le cycliste : Bite ou gland, quelle différence ?
Le vélo : Ah pardon, je m’excuse, ne confondons pas le tout et une partie du tout.
Le cycliste : Redondant. Pardon suffirait. Et si tu tiens à tout prix à t’excuser, « Excuse-moi » serait plus approprié. Là, tu présentes tes excuses à toi-même, en toute majesté.
Le vélo : Ma majesté t’emmerde.
Le cycliste : Don DeLillo, pardonnez-lui. Il ne sait pas ce qu’il dit.