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Nord-Ouest et Sud-Ouest : quand la crise anglophone déborde à l’Ouest

Publié le 26 juillet 2021 par Tonton @supprimez
Nord-Ouest et Sud-Ouest : quand la crise anglophone déborde à l’Ouest

Les séparatistes anglophones tentent de déporter le conflit en zone francophone multipliant les attaques dans les départements des Bamboutos, du Noun et de la Menoua limitrophes aux deux régions en crise. Visite du Mindef à Mbouda vendredi dernier sur instructions du chef de l´Etat, pour rassurer les populations. Enquête.

Depuis plusieurs mois, la région de l´Ouest fait l´objet d'attaques à répétition, perpétrées par des bandes armées en provenance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des incursions plus récurrentes dans le département des Bamboutos, et dans une certaine mesure dans le Noun et la Menoua, limitrophes à ces deux régions en crise. Des incursions qui se sont soldées par un bilan humain lourd, la mort de civils, de plusieurs éléments des Forces de défense et de sécurité, mais également des dégâts matériels, particulièrement des armes de guerre.

Cette situation crée un véritable climat d'insécurité dans le département des Bamboutos, avec la psychose qui s´est installée au sein des populations, qui vivent désormais la peur au ventre. Les populations inquiétées par les actes de violence perpétrés par ces hommes armés souhaitent un retour à la paix. Ces attaques plombent les activités qui tournent désormais au ralenti, tant sur le plan économique, agro-pastoral que social. Face à cette situation, les habitants sont désemparés, et ne savent plus où mettre de la tête. Ville d'hospitalité qui a accueilli les populations voisines fuyant les exactions du conflit armé dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, Mbouda est désormais la cible des incursions des séparatistes. L'inquiétude monte à l´approche de la prochaine rentrée scolaire.

La peur gagne les populations face aux attaques à répétition dans les localités voisines qui viennent plomber les activités : " Nous sommes désemparés par le climat d'insécurité avec les attaques qui se multiplient depuis un certain temps dans notre département. Les activités économiques tournent au ralenti, il ne faut plus traîner dehors, de peur d´être enlevé. Certains promoteurs de snacks et bars dancing ont même fermé leurs portes ici à Bamessingué. C´est la peur totale, surtout quand on annonce les morts atroces des gendarmes, militaires et policiers, avec leurs têtes qui sont tranchées. Voilà la rentrée scolaire qui approche, on ne sait pas comment on va faire. Mais je suis contente de la présence du ministre de la Défense chez nous ce jour, ce qui nous rassure que des mesures seront prises pour repousser ces hommes afin que la paix revienne ", indique Marie T.

Vivre ensemble

Au regard de nombreuses pertes en vie humaines des forces de défense et de sécurité, la panique générale s'installe. Certains parlent de sale guerre. " Un pays sans sécurité, ce sont les populations qui payent le prix, c'est une bonne chose quand on voit les hommes en uniformes. Si le ministre pouvait multiplier ces rencontres, cela pourrait sauver les populations. La présence du ministre de la Défense prouve qu'on peut compter sur l'armée et cela rassure les populations, qui peuvent désormais dormir. Ce sont nos frères les séparatistes, on s'entretue, a quand la fin de cette guerre ? Il faut rencontrer nos frères du Nord-Ouest, c'est le Vert-Rouge-Jaune. Hier on était ensemble, aujourd´hui on s'entretue, il faut que cela cesse, nous réclamons le vivre-ensemble. Il faut qu'on arrête ça, quand on tue un militaire, un gendarme ou un policier, ce sont des pertes pour l'Etat et la nation entière, on doit s'unir pour mettre fin à cette situation ", exhorte Georges F.

Sur le terrain vendredi 23 juillet dernier, c'est une ville de Mbouda avec une forte présence des forces de défense et de sécurité, mobilisées malgré les dégâts enregistrés dans les rangs. Les forces de défense et de sécurité multiplient des patrouilles, aussi bien dans les grandes artères de la ville que dans les quartiers et les villages, pour traquer les bandes armées. Il est question pour ces hommes de rassurer les populations. Tous les coins et recoins sont passés au peigne fin, " notre devoir est celui de rassurer les populations par tous les moyens selon les instructions du haut commandement ", indique une source.

Moïse Moundi


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