Les régies publicitaires sont secouées par les agissements suspects du régulateur qui impose à chaque régisseur de verser 25% de son chiffre d'affaires avant d'aller à la Mairie de la ville. On parle d'une niche d'enrichissement illicite.
Le mécontentement est donc grand chez les régisseurs dans la ville de Douala. D'aucuns parlent d'une astuce bien montée pour les asphyxier, ou tout au moins paralyser systématiquement ce secteur d'activité. Un document parvenu à notre rédaction il y a des semaines, démontre à souhait une démarche contestable entreprise par la Société Quantum Assurance and Advisory Sarl qui a été choisie par la Communauté urbaine de Douala, comme régulateur de la publicité de la métropole économique. Une source, proche de la Mairie nous fait d'ailleurs connaitre les missions dudit régulateur: "Le régulateur n'est pas un policier pour effrayer les gens, c'est un collaborateur de la Communauté urbaine, tout comme les régisseurs et son rôle à lui, en réalité c'est de faire une espèce d'équilibre dans le fonctionnement de la publicité. Il n'interfère pas entre les annonceurs et les régisseurs, il n'interfère pas entre la Cud et les régisseurs. Il rend tout simplement compte à la Communauté urbaine de ses travaux et la Cud agit", avons-nous appris. Pourtant, "Il est devenu au-dessus de la Cud qui est carrément mise de côté. Brice Meilo et ses collaborateurs font maintenant tout le travail sans même se référer", avons-nous appris dans les couloirs de la Mairie où l'on nous explique encore que : "avant, il y avait du 40 et du 60. Ce qui veut dire que la Cud avait 60% dans la cotation et le régisseur avait 40% ce qui fait que c'est dans les 60% qu'il prélevait le montant à verser au régulateur. Or, cette année-ci, sans le consentement oblige les régisseurs à verser 25% de leur chiffre d'affaire avant tout autre versement à la Cud"
25% du chiffre d'affaires de chaque régisseur
Difficile maintenant de contenir le mécontentement des régisseurs que nous avons rencontrés pour mieux comprendre ce qui se passe actuellement : "Notre mécontentement est la conséquence de ce que nous observons aujourd'hui. Les années antérieures, la Cud a toujours recruté un régulateur qui travaille avec elle. Mais nous sommes surpris des agissements du régulateur qui, cette année, s'est arrogé de faire tout le travail que la Cud devait en principe faire ", nous expliquent à l'unisson les régisseurs qui vont plus loin dans les dires : "Ce qui fait qu'au niveau de la quote-part des versements, le régulateur s'est arrogé 25% du chiffre d'affaires de chaque régisseur. Ce qui n'est pas acceptable du tout. Le régulateur, sans se concerter avec qui que ce soit, oblige les régisseurs à verser 25% de nos chiffres d'affaires avant tout autre versement à la Cud. Donc nous devons obligatoirement commencer par là-bas avant tout autre versement à la Cud. Donc une sorte de taxe obligatoire", nous font savoir les responsables des régies publicitaires qui soutiennent bec et ongle que la Mairie n'y est pour rien: "pour ce qui est de la responsabilité de la Mairie de Douala, dans cette histoire, les régisseurs doutent fort bien qu'elle soit au courant de la pratique du régulateur qui veut se faire de l'argent. Nous sommes convaincus qu'il a outrepassé ses compétences. Il va même jusqu'auprès des annonceurs en leur donnant des directives, les obligeant à verser 25% des annonces, en les orientant même dans le choix des régies en dehors de celles qui sont cataloguées par la Cud. Pourtant, les régisseurs et les annonceurs ont une relation directe, il n y a aucune intermédiation entre les deux entités", avons-nous entendu.
Dans toutes nos enquêtes, les sources très proches de la Cud disent qu'aucune directive n'a été donnée au régulateur pour mener ce genre d'activité. Une situation qui risque de déboucher sur une grande mobilisation des régisseurs contre le régulateur dont on dit "rempli de zèle".
De l'arrogance
Dans notre souci d'équilibrer nos informations, et après avoir cherché longuement les coordonnées des responsables de Société Quantum Assurance and Advisory Sarl, nous avons eu la chance d'avoir eu le contact de l'assistante de Brice Meilo, directeur général que nous avons essayé de joindre sans succès et à qui nous avons laissé un message via WhatSapp. A la surprise totale, le même numéro nous a appelés pour obtenir le rendez-vous ou des informations sollicitées. On a plutôt eu ceci "qui vous a donné mon numéro ? Attendez, on vous appellera quand ce sera possible... Bon week-end", nous a répondu sans façon, une dame au bout de la ligne qui a vite fait de raccrocher... Affaire à suivre