Afrique centrale : Yaoundé et N’Djamena se concertent

Le ministre en charge de l'Economie a été dépêché chez le président de transition tchadienne la semaine dernière.

Rien n'a filtré de la rencontre entre le général Mahamat Idriss Deby, président du Conseil militaire de transition (Cmt) du Tchad et Alamine Ousmane Mey, le ministre camerounais de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du territoire (Minepat) dépêché à Djamena en fin de semaine dernière. On sait simplement que l'émissaire du président Paul Biya était porteur d'un pli fermé pour son jeune homologue du Tchad. On se contentera de savoir d'Alamine Ousmane Mey que " face à la chute drastique du cours des matières premières, les chefs d'Etats s'étaient retrouvés à Yaoundé et avaient décidé de prendre des mesures de redressement, de consolidation et de relance économique. Ces mesures ont porté des fruits. Cela a été constaté en 2019 par nos chefs d'Etat et il se trouve que la pandémie du Covid-19 et les crises sécuritaires sont en train de fragiliser les performances que nous avons pu développer ". Alors, " il fallait que les chefs d'Etat se concertent pour évaluer la situation et envisager des mesures pour faire face aux défis que nous connaissons sur le plan sanitaire, mais aussi, tracer le chemin du développement, une relance que nous voulons forte, diversifiée et inclusive, pour que notre communauté en sorte grandie ", a-t-il souligné. Pour le côté officiel.

Il est clair que le pli fermé suppose des préoccupations importantes. L'actualité dans ce pays voisin laisse place à quelques supputations. La gestion de la transition suite au décès du maréchal Idris Deby Itno le 20 avril dernier, est un sujet délicat qui interpelle non seulement le voisinage, mais aussi les instances bilatérales et multilatérales. On sait que Djamena et l'Union africaine ne se sont pas accordés sur la désignation du Haut représentant de l'instance politique continentale aux côtés du Cmt, avant que les choses ne se remettent à l'ordre. Dans un contexte de résurgence des attaques de la secte Boko haram.

Face à tout cela, Paul Biya qui s'était fait représenter aux obsèques du défunt président par le ministre de la Défense, est non seulement le doyen des chefs d'Etats africains, mais aussi et surtout le président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) depuis mars 2019. Lui qui, de par sa posture de doyen, est généralement sollicité par ses pairs pour des sujets d'importance capitale concernant non seulement les sujets de préoccupation internationale, mais parfois nationale.

Lindovi Ndjio