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Sky Rojo (Saison 2, 8 épisodes) : on prend les mêmes et on recommence

Publié le 30 juillet 2021 par Delromainzika @cabreakingnews

Après une première saison au délire totalement assumé et fun, la saison 2 de Sky Rojo subit le syndrome Alex Pina. En effet, comme El Embarcadero par exemple ou La Casa de Papel dans une certaine mesure, la saison 2 n’a jamais été le fort du créateur. Clairement inspirée par l’oeuvre de Quentin Tarantino, Sky Rojo poursuit donc la cavale de Coral et ses copines strip-teaseuses. A la fin de la saison précédente, Coral retournait au Las Novias afin de faire face à Romeo. Pendant que Coral tente de se battre contre Romeo, Wendy et Gina tendaient un piège à Moises. Il était alors tombé dans un trou sur un chantier et avait alors fini enseveli dans sa voiture. Et Coral, plutôt que de tuer Romeo, elle décide de lui sauver la vie. On sent que la volonté était clairement de faire une saison 2 sans pour autant que cela ne soit brillant. Tout ça car le scénario donne cette mauvaise impression d’en faire des tonnes et de rouler des mécaniques pour artificiellement poursuivre l’histoire. Dans un sens, je me demande si Alex Pina n’aurait pas simplement dû faire un film de Sky Rojo plutôt qu’une série car les longueurs se ressentent par moment un peu trop.

Ce qui est étonnant c’est que la saison 2 a été tournée en même temps que la saison 1. Cela permet d’avoir une vraie continuité mais le scénario est un peu plus lent dans sa façon d’emmener les personnages. La saison 2 prend donc un virage assez aigu, celui de tourner les personnages vers le courage et l’instinct de survie plutôt que sur la cavale à toute berzingue. Bien entendu, nous avons toujours le style Grindhouse qui fait mouche et les couleurs et musiques pop qui viennent rythmer le récit et apporter un peu de divertissement au spectateur. C’est d’ailleurs pour cela que la saison 2 n’est pas un raté total. Elle reprend les codes de la saison 1 mais prolonge le récit autrement. L’évolution de l’histoire est ainsi un brin moins survoltée que dans la première saison, prenant le temps de se poser sur l’avenir de notre groupe de fille. Certaines scènes de prise de drogue qui cherchent à proposer un côté psychédélique m’ont cette fois-ci sorti de la saison par moment. Notamment le début alors que Coral est complètement défoncée.

Non pas que visuellement cela soit mauvais, juste que l’on sent le besoin de poser les stylos du scénario afin de remplir des épisodes. C’est donc sur des réflexions assez creuses de l’héroïne que tout cela se repose à mon grand damne. Il faut attendre que l’histoire reprenne du poil de la bête pour que le tout redevienne un peu plus palpitant. Là où la saison 1 semblait savoir où aller la saison 2 ne mène finalement pas plus loin. Mes attentes après la saison 1 étaient peut-être trop haute mais en tournant l’histoire une fois de plus autour des mêmes vilains, poursuites répétitives et drames déjà vus, je me suis un peu embêté. Le jeu du chat et de la souris entre les personnages fonctionnait dans la saison précédente car cela venait de commencer. Wendy, Gina et Coral étaient tout juste en cavale, rendant le tout assez percutant et efficace. Cette saison reprend les mêmes et recommence. Alex Pina n’avait peut-être pas d’idées et a donc probablement décidé que remixer sa saison 1 afin de resservir la même soupe aux téléspectateurs serait une bonne idée.

Ce que j’ai préféré dans la saison 2 sont probablement les flashbacks. Cela permet de faire évoluer les personnages et de comprendre un peu mieux ce qui les a conduit à faire ce qu’ils font. Si la narration devient par moment plus intéressante et efficace, cela n’efface pas les errances narratives. La saison 2 est donc plutôt pauvre et lente et aucun personnage ne grandit réellement. En effet, j’ai même eu l’impression que l’évolution était devenue régressive par moment, en particulier pour nos trois héroïnes en cavale.

Note : 4.5/10. En bref, malgré quelques moments efficaces, la saison 2 sert une soupe tiède qui répète le schéma de la saison 1 sans réellement lui apporter de fraîcheur et de développement. Dommage.

Disponible sur Netflix


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