Du bas de Bourke Street, au pied de notre télésiège « Blue », on ne pouvait pas manquer cette vue sur l'Arlberg, qui se détachait fièrement, à droite sur la ligne de crête. C'était beaucoup plus loin et plus difficile d'accès que de se faufiler dans Kooroora car nous devions gravir Bourke Street, notre piste de ski principale, pour y parvenir.
Selon ce que nous buvions une fois rendus à cet hôtel, le retour à la maison était souvent hasardeux et ponctué de chutes en arrière ou même sur le nez, que l'on mettait bien commodément sur le compte de la neige australienne super-glissante, ou sur la fatigue journalière qui résultait d’un enseignement excessif de la technique de ski français pendant la journée !
Je me souviens que j'enviais Jean-Pierre qui avais des bottes de cowboy avec des semelles parfaitement lisses et qu'il utilisait comme des ski miniatures pour glisser en redescendant Bourke Street, en s'efforçant bien entendu de ne pas « passer par dessus le guidon » ce qui n'était pas une mince affaire…
L'endroit était beaucoup plus civilisé, nettement propre et relativement plus calme que Kooroora qui était l'apogée du désordre, mais on ne s’ennuyait jamais à l’Arlberg !À l'occasion, des concours de t-shirts, la rage au début des années 70 et autres fêtes ou réjouissances qui avaient eu lieu dans la salle de spectacle que comportait l'hôtel et qui servait aussi de cinéma. Je me souviens y avoir vu « Easy Rider » et « 2001, l'Odyssée de l'espace » pour la première fois.
Bien que cela exige un effort supplémentaire de notre part pour y arriver, et bien sûr retourner chez nous pour travailler le matin suivant, la plupart du temps, nos efforts étaient toujours largement récompensés quand nous faisions l'ascension jusqu’à l'Arlberg !