Magazine

Élection présidentielle au Pérou 2021, par Mariella Villasante

Publié le 10 août 2021 par Slal

Élection présidentielle au Pérou 2021
Le triomphe difficile du président Castillo 
et les premiers problèmes de son mandat

Mariella Villasante Cervello
[Anthropologue (EHESS), chercheure associée à l'IDEHPUCP, Pérou]

Discours d'investiture du président Castillo au Congrès, Lima le 28 juillet 2021 (El Comercio)

Les élections présidentielles au Pérou ont été particulièrement conflictuelles et inattendues. A la fin d'un long processus, le candidat de la gauche Pedro Castillo (51 ans) a été élu de justesse avec un peu plus de 44 000 voix contre son opposante, Keiko Fujimori (45 ans), la fille du dictateur Alberto Fujimori. Dans cette brève chronique je signalerai les principaux points qui ont marqué cette période mouvementée et les premières difficultés liées à l'installation du nouveau gouvernement du Pérou (2021 – 2026). C'est la première fois qu'un président originaire de Cajamarca, paysan, maître d'école et syndicaliste a été élu président avec le soutien d'un parti de la gauche radicale, Pérou Libre, et des syndicats des maîtres d'école, des paysans et des travailleurs. Cependant, à l'heure actuelle, la situation est tellement confuse et anarchique qu'on devra attendre plusieurs mois pour l'éclaircir.

La campagne présidentielle : pandémie, Keiko Fujimori et l'affaire « vladiaudios »

• En premier lieu, la pandémie du Covid-19 n'a pas permis de faire une campagne ordinaire même si des meetings ont été organisés à Lima et à l'intérieur du pays. Les réseaux sociaux ont joué également un rôle de premier plan, chose inédite jusque-là.

• Les élections internes aux partis politiques pour la désignation des candidats se sont tenues entre le 29 novembre et le 6 décembre 2020. Sur un total de 24 partis, 23 ont présenté des candidats à la présidence, seul le FREPAP (Frente popular agrícola del Perú, droite et ultra religieux) a uniquement présenté des candidats au Congrès [composé d'une chambre unique de 130 congressistes].

• Le 10 février 2021 la liste définitive des 18 candidats à la présidence a été publiée, on citera ici ceux qui sont passés au second tour : Pedro Castillo (Perú Libre, gauche radicale), Keiko Fujimori (Fuerza Popular, extrême droite), Yonhy Lescano (Acción Popular, droite), César Acuña (Alianza para el progreso, droite populiste), Rafael López Aliaga (Renovación popular, extrême droite), Hernando de Soto (Avanza pais, droite), Verónika Mendoza (Juntos por el Perú, gauche modérée), Daniel Salaverry (Somos Perú, centre gauche), Julio Guzmán (Partido Morado, centre).

L'ancien président Martín Vizcarra a tenté d'être élu au Congrès pour Lima avec le parti Somos Perú, mais à la suite de sa vaccination illégale en juillet 2020, le Congrès a voté une résolution qui l'empêche d'exercer une fonction publique pendant 10 ans (Elecciones generales 2021, Wikipedia).

• En janvier 2020, Keiko Fujimori était en prison préventive pour 15 mois dans l'attente de son procès pour corruption et obstruction à la justice. Après plus de deux ans d'enquête, le 11 mars, le procureur José Domingo Pérez, chargé de son cas, a requis 30 ans de prison et la dissolution de son organisation Fuerza popular, qu'il désigne comme « criminelle », ainsi qu'une interdiction de quitter le pays pendant trois ans, temps estimé de son procès (Chaparro, Le Monde du 12 mars 2021). Cependant, en avril 2020, son avocate obtint sa libération sous contrôle judiciaire (décision de la Cour nationale de justice pénale du 30 avril 2020) et après paiement de 70,000 soles [environ 20 000€] invoquant le risque de contamination au Covid-19 en prison. Le procureur Pérez, qui s'était opposé sans succès à cette libération, poursuivit ses investigations en coordination avec les juges et procureurs brésiliens qui s'occupent de l'affaire Odebrecht. Et en juin 2021, Pérez demanda son retour en prison car Keiko Fujimori n'avait pas respecté l'interdiction de communiquer avec des témoins de son affaire (en particulier Miguel Torres, avocat de son parti Fuerza popular). Pourtant le pouvoir judiciaire autorisa Keiko Fujimori à présenter sa candidature à la présidence, une décision incompréhensible pour la grande majorité des Péruviens.

Au début juillet 2021, un autre scandale entacha la candidature de Keiko Fujimori. On apprit que Vladimiro Montesinos, ancien militaire et bras droit d'Alberto Fujimori pendant son régime (1990-2000), condamné pour crimes contre l'humanité, avait réussi à communiquer depuis sa prison de haute sécurité de la Base navale du Callao pour soutenir la campagne de « la chica » [la fille]. Plusieurs officiers de la Marine de guerre ont été suspendus et/ou renvoyés à la suite de cette affaire qui témoigne une fois encore de la faiblesse des institutions et de leur corruptibilité. On apprit à cette occasion que Montesinos disposait de plusieurs millions de dollars dans des comptes à l'étranger, des sommes qu'il se proposait de mettre à disposition de la candidate. Le ministère Public a ouvert une enquête contre Keiko Fujimori, son parti et d'autres responsables pour cette « affaire vladiaudios » (La República du 5 juillet, Gorriti et alii. le 1er juin, Gorriti le 20 juillet).

• À partir de février 2021 la campagne présidentielle fut lancée dans tout le pays. Différents favoris dans les sondages se succédèrent : George Forsyth, ancien footballeur célèbre et ex-maire de La Victoria, quartier populaire de Lima, considéré comme intègre ; Verónika Mendoza bénéficia elle-aussi d'une forte popularité en dénonçant la corruption et en lançant un appel pour une nouvelle Constitution (la Constitution de 1993, ultra libérale, a été promulguée par le dictateur Fujimori). De son côté, Keiko Fujimori promettait le maintien de la Constitution de 1993 et une politique autoritariste (« mano dura ») pour « affirmer la démocratie ».

• Les élections du premier tour eurent lieu le 11 avril, avec une participation de 70% de l'électorat (25,287,954 citoyens) et une abstention record de 30% (81% de votes valides, 12% de votes blancs, et 6% de votes nuls). Le vote s'éparpilla entre les partis (9 partis récoltèrent plus de 5% des voix) et Pedro Castillo avec 18,9% des votes arriva à la première place, suivi par le parti d'extrême droite fujimoriste avec 13,4% des votes. Les partis de droite et extrême droite furent majoritaires : López Aliaga (11,7%), Hernando de Soto (11,6%), Yonhy Lescano (9%) [soit 31%]. L'autre candidate de gauche, Verónika Mendoza arriva en sixième position, avec 7,8% des voix (Elecciones, Wikipedia).

• Les résultats surprirent la plupart des Péruviens qui n'avaient jamais vu un candidat de gauche arriver en première position aux élections présidentielles. Les votes en faveur de Castillo furent très importants dans les régions rurales du sud du pays (Cusco, Puno, Arequipa), du centre (Junín, Huancavelica, Pasco, Huánuco) et du nord (Ancash, Cajamarca, Amazonas, San Martín). Les votes en faveur de Fujimori furent majoritaires à Lima, Ica, Ucayali et Loreto.

• À ce stade, la presse majoritairement acquise à Fujimori démarra une campagne de dénigrement et de calomnies à l'encontre de Pedro Castillo, l'accusant de représenter le « communisme » et le « terrorisme » et en ciblant également le secrétaire général du parti Pérou libre, Vladimir Cerrón, un médecin formé à Cuba, militant de la gauche radicale qui défend le « marxisme-léninisme-mariateguisme » [José Carlos Mariátegui fut le fondateur du parti socialiste puis communiste du Pérou]. Cerrón est aussi l'ancien président de la région Junín, au centre du pays, et il a été condamné à la prison préventive et au paiement de réparations civiles pour corruption.

• Vladimir Cerrón organisa le premier congrès de son parti Pérou libre le 24 juillet à la Casa del maestro [Maison du maître], et dans son discours il renouvela la promesse d'organiser une Assemblée constituante pour préparer une nouvelle Constitution. Après avoir reçu des emblèmes de l'Inca, qui ont également accompagné Castillo au cours de sa campagne, Cerrón a exprimé haut et fort ses convictions, revendiquant l'héritage des idées léninistes sur la prépondérance du « parti » sur le gouvernement : « si le gouvernement se dévie, le parti devra rectifier la ligne », et répétant le mantra des anciens communistes affirmant que la « révolution se fera dans les rues » pour s'opposer au Congrès et au « système ». Autant de déclarations anachroniques et jugées comme telles (La República du 24 juillet, Cerrón, discours du 24 juillet). Le président Castillo fit une brève apparition au congrès et annonça qu'il garderait son salaire de maître d'école mais pas celui de président en cas de victoire, et que les salaires des ministres et des congressistes seraient réduits de moitié (Castillo, discours du 24 juillet).

Le racisme dans les élections : « races », classes et Vargas Llosa

• Pour la première fois dans le pays, le racisme anti-indien et le « classisme » [la défense des hiérarchies de classe héritées de l'époque coloniale] furent ouvertement évoqués pendant la campagne présidentielle du second tour. L'accusation de « communisme » s'accompagnait en effet du dénigrement des « indiens » qui osaient prétendre arriver au pouvoir. Mieux ou pire, les élites et les classes moyennes qui adhèrent aux idées conservatrices (l'opposition à l'IVG et à l'homosexualité) et ultra libérales, et qui se reconnaissent « blanches » parlèrent ouvertement de l'incapacité des « indiens » à gouverner. Dans certaines boucles de réseaux sociaux, on écrivait que « ce sont des gens ignorants, stupides, qu'il faudrait stériliser, exterminer comme des animaux car ils sont des llamas, des cochons et des vaches » (Marco Aviles, IDL Radio, le 6 juin ; Coordinadora nacional de derechos humanos, juin ; Peñaflor, La Mula reportages, 26 avril ; Roberto de la Puente, 14 août 2013 ; Villasante 2021, Wayka du 26 juin).

Dans ce contexte, Mario Vargas Llosa et son fils Alvaro, un médiocre journaliste-écrivain, annoncèrent leur soutien inconditionnel à Keiko Fujimori qui, pour eux, était la seule représentante de la démocratie face à un candidat « communiste et ignorant » (Vargas Llosa, Euronews, 19 avril 2021). Des millions de Péruviens se mirent à exprimer leur haine face à un Pérou rural et arriéré et aux « Indiens », par ailleurs largement dénigrés dans trois romans de Vargas [La historia de Mayta (1984), El hablador (1987) et Lituma en los Andes (1993)]. Sa prise de position fut saluée et largement relayée par les élites conservatrices et une partie de la classe moyenne, et largement critiquée par les milieux progressistes et les milieux populaires (Villasante 2021).

• Les résultats des élections au Congrès furent annoncées le 13 avril par la Organización nacional de procesos electorales (ONPE). Perú Libre obtint 37 sièges, Fuerza Popular 24, Renovación Popular 13, Acción popular 16, Alianza para el progreso 15, Avanza país 7, Juntos por el Perú 5, Somos Perú 5, Podemos 5 sièges [Daniel Urresti, droite], et Partido Morado (centre) 3 sièges. Soit, sur un total de 130 sièges, une majorité de droite (80 sièges).

• Les trois débats présidentiels entre Castillo et Fujimori eurent lieu au mois de mai : le premier à Chota, une ville proche de la résidence de Pedro Castillo (Chugur), le 1er mai ; le second au Grand Théâtre national de San Borja (Lima), et le troisième le 30 mai dans la ville d'Arequipa. Les grands sujets traités furent : la santé et la gestion de la pandémie, l'économie et la promotion d'emploi, l'éducation, les sciences et l'innovation, la lutte contre la corruption et les droits humains et l'attention aux populations vulnérables (peuples originaires). Les deux candidats réalisèrent des meetings dans tout le pays : Castillo obtint un soutien massif des régions rurales du sud et du centre du pays, et Fujimori se concentra sur Lima, où ses adhérents exhibaient des symboles du mouvement Alt-Right des suprématistes blancs des États-Unis (torches imitant le Ku Klux Klan et saluts nazis [utilisés à Charlottesville en août 2017 par les suprématistes blancs]. Des faits inédits au Pérou et qui n'ont pas été sanctionnés en l'absence de législation pertinente : s'il existe un crime « d'apologie du terrorisme », l'exhibition de symboles de l'extrême droite n'est pas explicitement pénalisé.

• Le second tour eut lieu le 6 juin 2021. Le 15 juin les résultats furent publiés : Castillo remportait les élections avec 50,126% des voix, contre Fujimori qui obtenait 49,874% des voix. Il y eut 93% des votes valides, 0,6% de votes blancs, 5,8% de votes nuls, avec une participation de 74% (ONPE). Les régions du sud, du centre et de la sierra nord apportèrent majoritairement leurs voix à Castillo. Fujimori conserva Lima, Ica et la côte nord ; la majorité des Péruviens à l'étranger votèrent pour Fujimori.

• D'après les instances nationales et internationales les élections furent transparentes et justes. Cependant, Keiko Fujimori et les partis de droite et d'extrême droite qui s'allièrent à Fuerza popular, choisirent de contester les élections en dénonçant une « fraude » organisée par Castillo, notamment dans les régions andines. Au total, les fujimoristes demandèrent la révision des résultats de 887 bureaux de vote, principalement dans les régions éloignées de la capitale réputées « ignorantes » des habitudes politiques modernes. Le racisme et la classisme envahirent une nouvelle fois la scène politique. Dans les meetings des conservateurs, certains (par exemple López Aliaga [dit « Porky »]) n'hésitèrent pas à demander la « mort de Castillo et de Cerrón ». D'autres exigèrent de nouvelles élections car il était impossible qu'un « indien-paysan-syndicaliste-d'extrême gauche » devienne président du pays.

Les électeurs de Pedro Castillo, qui avaient voté pour ses promesses de changement social et d'amélioration des conditions de vie des pauvres et des régions rurales, se mobilisèrent et organisèrent des marches dans les grandes villes. À Lima un rassemblement de soutien permanent se mit en place en face du Jury national des élections (JNE) qui devait procéder à la révision de 887 « actas de sufragio » favorables à Castillo. Ce fut une longue période de sept semaines d'attente au cours de laquelle on put constater la grande solidarité entre personnes et groupes ruraux et urbains autour de la figure de Pedro Castillo. Les groupes de « ronderos » — des miliciens qui s'étaient organisés pour lutter les armes à la main contre les subversifs de Sentier Lumineux — manifestèrent aussi leur soutien au futur président.

• La président Castillo reçut également des soutiens au niveau international des présidents d'Argentine (Alberto Fernandez), de la Bolivie (Luis Arce et l'ex-président Evo Morales), du Brasil (les ex-présidents Dilma Roussef et Lula da Silva), du Chili (Sebastián Piñera), de Colombie (Ivan Duque), de Uruguay (Luis Lacalle, et l'ex-président José Mujica), du Mexique (Lopez Obrador), entre autres. Mais aussi d'Espagne et des États Unis, de l'Organisation des États américains (OEA), et de l'Union européenne. L'OEA et l'UE avaient envoyé des missions d'observation des élections et avaient conclu à leur transparence.

Proclamation du président Castillo et premier cabinet problématique

Dina Boluarte et Pedro Castillo fêtent la proclamation de leur victoire, Lima le 23 juillet (ABC News)

• Finalement, le JNE annonça les résultats officiels des élections : ni erreur, ni fraude n'avaient été décelées dans les résultats électoraux. Le président Castillo reçut son mandat des mains du président du JNE, Jorge Luis Salas, qui prononça un discours déterminé, dénonçant les partis qui se montraient incapables d'accepter de perdre une élection et préféraient crier à la fraude (Salas, JNE, 23 juillet).

• Le président Castillo, et sa vice-présidente Dina Boluarte (avocate, militante de Pérou libre, d'Andahuaylas (Apurímac, parle quechua) ont pris leurs fonctions le 28 juillet, jour de l'indépendance nationale de la colonisation espagnole en 1821, et année du Bicentenaire.

Francisco Sagasti, congressiste du Partido Morado (centre), président de transition entre novembre 2020 et juillet 2021, a quitté le pouvoir avec une forte popularité, notamment en vertu de sa bonne gestion de la pandémie. Ce qui n'a pas empêché la présidente du nouveau Congrès, María del Carmen Alva (Acción popular, droite), de lui faire subir un dernier affront : au lieu que la passation des insignes du pouvoir se déroule devant l'assemblée du Congrès, comme il est habituel, il dut les remettre à l'extérieur du bâtiment dans une absence complète de cérémonial. Une humiliation largement condamnée par la classe politique démocratique du pays (Sagasti, Gestión 28 juillet).

L'ancien président Francisco Sagasti après avoir transmis l'écharpe présidentielle à la porte du Congrès 
(La República)

L'élection de Castillo, ancien maître d'école, pour un mandat de cinq ans a suscité d'immenses espoirs de changement et d'amélioration des conditions de vie pour des millions de Péruviens dont la pauvreté a empiré à cause de la pandémie (54% de Péruviens sont pauvres depuis 2020). Pour autant, les premières nominations de ministres laissent planer une réelle incertitude par rapport au gouvernement d'union nationale que le nouveau président avait appelé de ses vœux.

Activités du président Castillo

• Le 28 juillet, le président Castillo a prononcé son premier discours à la nation, adressé « aux peuples originaires, aux afro péruviens et aux minorités pauvres des campagnes et des villes » et évoquant 5 000 ans d'histoire et de civilisations, dont l'État Wari et l'État inca du Tahuantinsuyo. Il a rappelé la chute de l'Empire inca et les 300 ans de colonisation espagnole, exploitant les mines avec la main d'œuvre des « indiens » et introduisant les « castes » et les différences raciales qui persistent jusqu'à présent. L'indépendance, en 1821, n'a pas permis d'améliorer les conditions de vie de la majorité des Péruviens, en particulier ruraux, qui ont continué à être exploités comme des citoyens de seconde catégorie. Signalons qu'il n'a pas évoqué la guerre interne (1980-2000), se bornant à citer la Constitution de 1979 qui permit le vote des analphabètes, et à dénoncer le coup d'Etat de Fujimori en 1992.

D'après Castillo, les gouvernements antérieurs ont trahi le vote populaire ; mais, « cette fois un gouvernement du peuple est arrivé pour gouverner avec le peuple et pour le peuple ». Pour la première fois de son histoire : « notre pays sera gouverné par un paysan » soutenu par « un parti formé à l'intérieur du pays », ce qui est « un grand honneur. » (Castillo, Premier discours à la nation). Le président a présenté ensuite ses principales lignes politiques : priorité à la lutte contre la pandémie, réactivation de l'économie en travaillant pour l'emploi, contre les monopoles, l'évasion fiscale et la corruption. Il souhaite dynamiser les économies locales et régionales ainsi que l'économie nationale (agriculture, tourisme, transports, pêche), tout en respectant l'écologie. L'exploitation minière sera restructurée et régulée par l'État.

L'éducation et la santé ont été déclarées en état d'urgence. Les budgets pour améliorer ces secteurs augmenteront de manière significative. Le gouvernement s'occupera en priorité des populations originaires et rurales. Un nouveau ministère des Sciences et de l'innovation technologique sera créé, ce qui permettra des améliorations dans les industries et la valorisation des chercheurs nationaux et le retour de ceux qui sont partis par manque d'opportunités au Pérou.

Comme il l'annonçait dans sa campagne, une consultation référendaire sera organisée pour changer la Constitution en accordant la priorité au peuple péruvien et non aux idéologies néolibérales ; mais ce projet devra être accepté par la majorité du Congrès.

Dans une annonce imprévue et sans doute peu préparée, il a indiqué qu'il n'occuperait pas le Palais de gouvernement, s'agissant « d'un bâtiment colonial » ; or, le palais fut reconstruit entre 1920 et 1938 et il est bien le symbole de notre République. Après cinq jours pendant lesquels il travailla et reçut des visiteurs (illégalement) dans un logement temporaire situé dans un quartier populaire de Lima (Breña), avec chaque jour des opposants à ses fenêtres, il décida « d'aller travailler au Palais en attendant de trouver un autre lieu » (Castillo, Arrivée au Palais, le 2 août). Cependant ce projet n'est pas viable car, selon la Constitution, le Palais est le siège du gouvernement et le président est dans l'obligation légale de l'utiliser comme siège ; tout changement doit être approuvé par le Congrès, ce qui est hautement improbable.

• Le 29 juillet, en présence de missions étrangères, une manifestation fut organisée à Ayacucho, à l'esplanade (Pampa de la Quinua) où la dernière bataille pour l'indépendance vit s'affronter les troupes sud-américaines (Pérou, Chili, Argentine, Venezuela) et l'armée espagnole (Castillo rencontre missions étrangères à Lima, et visite la Pampa de la Quinua).

C'est à cette occasion qu'il présenta son Premier ministre Guido Bellido (Gestión du 29 juillet, du 30 juillet et du 4 août, RTV La República du 3 août, Gorriti IDL Reporteros, le 31 juillet ; Gorriti RPP, le 3 août). Bellido est le plus controversé des 11 ministres du nouveau gouvernement, dont la plupart sont peu au fait des affaires publiques. En effet en 2017 il avait publié sur Facebook un hommage à Edith Lagos, l'une des principales dirigeantes de Sendero Luminoso à Ayacucho, morte en combattant les forces armées. Il a réitéré ses positions dans un site de Cusco (Inkavisión) en arguant que Sendero Luminoso était « un groupe de Péruviens qui a pris un chemin erroné », sans réellement dénoncer ce mouvement. Par ailleurs adoptant volontiers des positions machistes et homophobes, cet élu au Congrès pour le département de Cusco, est également impliqué dans l'affaire « Los dinámicos del Centro », une organisation criminelle qui, selon le ministère Public, a récolté des sommes importantes d'argent et qui opère dans la région de Junín. Enfin, Bellido a participé à la collecte de fonds destinés à payer la condamnation de Vladimir Cerrón, fondateur de Pérou libre, dans une affaire de corruption lorsqu'il était gouverneur de Junín. Il s'est défendu dans différents articles et entretiens (Bellido à Inkavisión, Gestion du 4 août ; Latina.pe du 2 août).

• Le cabinet du président est composé d'une majorité d'hommes (16 sur 19 membres), de gauche (12 sur 19) et d'origine andine. Suivant la presse, onze d'entre eux n'ont pas les compétences techniques pour ces postes (Gestion du 4 août, Latina.pe du 2 août, RTV Noticias du 3 août). L'ancienne Première ministre Violeta Bermudez a critiqué ce cabinet « masculin » (Bermudez, TV Perú, le 3 août).

• Le 30 juillet, on attendait toujours les nominations des ministres de l'Économie et de la Justice ; ce jour eut lieu le traditionnel Défilé militaire, non pas à l'Avenue Brasil comme d'habitude, mais à la Base de l'Armée nationale de Lima (Castillo, Défilé militaire).

• Le 31 juillet, Pedro Francke (économiste) et Anibal Torres (avocat) furent nommés. Avelino Guillén, l'ancien procureur qui avait jugé Abimael Guzman, avait été pressenti au poste de ministre de la Justice, mais il a finalement refusé à la suite de la nomination de Bellido (Congreso, Liste des congressistes et Distribution des sièges, El Peruano ; Gestión du 4 août).

Hector Bejar (85 ans), sociologue, a été nommé au ministère des Relations Extérieures. Dans les années 1960, Bejar voyagea à Cuba, rencontra Fidel et Che Guevara, reçut une formation militaire et de retour au Pérou, en 1965, fut l'un des fondateurs de l'Armée nationale de libération. Il fut jugé pour trahison et condamné à la prison. Le général Velasco [membre du régime militaire qui prit le pouvoir entre 1968 et 1989) lui accorda l'amnistie en 1970. Dans ses déclarations publiques, Bejar s'est montré partisan des régimes de Cuba et du Venezuela.

— La désignation du ministre de la Défense, l'avocat Walter Ayala, a été critiquée par les chefs des forces armées qui ne le considèrent pas compétent pour diriger ce secteur. Le général des Forces Armées, le général César Astudillo a demandé sa retraite anticipée pour montrer son opposition à cette nomination. En 1997, Ayala avait fait partie de la Police nationale qui le congédia pour avoir communiqué des informations à un repris de la justice. Par ailleurs, il fait l'objet d'une plainte pour traite de personnes. Enfin, le 4 août, le président Castillo a changé la hiérarchie militaire et a nommé le général de l'armée Manuel Gomez de la Torre nouveau chef des armées du pays (France 24 du 4 août).

— L'avocat Juan Carrasco est l'actuel ministre de l'Intérieur ; on lui reproche d'avoir demandé tardivement sa mise à disposition de son poste de procureur à Lambayeque, ce qui pourrait invalider sa nomination.

— Dina Boluarte, vice-présidente, a été nommée au ministère de Développement et inclusion sociale ; elle a été liée à l'affaire « Los dinámicos del centro » ; et elle a fait l'objet de plaintes pour mauvais traitement en 2015 et en 2020.

Iber Maraví, ministre du Travail et de l'emploi, a été secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l'éducation (SUTEP) et on a signalé sa proximité avec le Mouvement pour l'amnistie et les droits fondamentaux (MOVADEF) qui selon le Ministère Public fait partie du Sentier Lumineux.

— Le ministre des Transports et Communications, Juan Silva, n'a d'autre lien avec ce secteur que sa propre entreprise de transports. Il a plusieurs amendes impayées, et une plainte de son épouse pour violences conjugales en 2011.

— L'avocat Ruben Ramírez, ministre de l'Écologie [Ambiente] est propriétaire de centres de conciliation à Lima et il fait l'objet de plusieurs plaintes pour agressions et harcèlement sexuel. En 2012, sa sœur déposa une nouvelle plainte pour violences physiques qui s'ajoute à celle déposée par la mère de l'un de ses enfants, pour violences psychologiques en 2019.

— L'avocat de Huancavelica Ciro Gálvez a été nommé ministre de la Culture. En 2001 il fut forcé de descendre d'un bus après avoir tiré des coups de pistolet en l'air en état d'ébriété. Il fait également l'objet d'une plainte pour corruption.

— L'ingénieur Geiner Alvarado est le nouveau ministre du Logement. En 2014, il fut arrêté à Chiclayo pour conduite en état d'ébriété et fait l'objet d'une plainte de son épouse en 2017 pour abandon de domicile conjugal.

Víctor Mayta (29 ans) est ministre du Développement agraire. Connu défavorablement par le ministère de l'Intérieur à la suite de sa participation en 2019, en tant que dirigeant de la Fédération agraire de Cusco, à des affrontements violents avec la Police.

Yvan Quispe est le ministre de la Production, auparavant congressiste pour le parti Frente amplio (gauche). En juin il fut accusé pour avoir demandé au Tribunal constitutionnel la démission de certains candidats.

• Seuls quatre ministres sont connus pour leurs compétences techniques et leur probité :
— Pedro Francke, ministre de l'Économie, professeur de l'Université catholique du Pérou (Lima) et ancien fonctionnaire de la Banque mondiale (Francke, RPP du 31 juillet, et Discours).

— Aníbal Torres, professeur de droit à l'Université San Marcos (Lima), il faisait partie de l'équipe de conseillers légaux de Pedro Castillo dans le processus de révision des résultats des bureaux de votes.

Hernando Cevallos, médecin et ex-congressiste, a été nommé ministre de la Santé ; il a une excellente réputation dans le milieu médical ; pour autant, il a déclaré que Cuba et Venezuela sont des pays démocratiques.

Anahí Durand, jeune sociologue, est ministre de la Femme et des populations vulnérables ; elle est militante du mouvement Nuevo Perú dirigé par Verónika Mendoza [fondé en décembre 2017, alors que le parti Juntos por el Perú fut fondé en mai 2017] et chercheuse à l'Institut d'études péruviennes.

Ministres du cabinet du président Castillo (El Buho.pe) <!—SPIP—

Réflexions finales

Inutile de dire que les critiques à l'encontre des nominations du gouvernement de Guido Bellido sont très fortes, et proviennent autant des personnalités et des partis de droite, que des personnalités de gauche. Pour autant, les partis de gauche Juntos por el Perú/Nuevo Perú et Frente amplio soutiennent, pour le moment, les décisions du président Castillo. Le vote de confiance du Congrès est attendu le 23 août : 87 voix sont nécessaires pour s'opposer à la composition actuelle du gouvernement. Les partis de droite réunissant 80 voix, il faudrait que des défections aient lieu au sein des partis de gauche (Juntos por el Perú) ou de centre (Somos, Partido Morado). Certains ministres qui font l'objet de plaintes pourraient également être invalidés.

Le problème central dans ce contexte est l'alliance politique entre le président Castillo et Vladimir Cerrón, secrétaire général du parti Perú libre, sous le coup d'un procès pour corruption. Alors même que Castillo a passé sa campagne électorale à nier cette proximité, en promettant publiquement qu'il « n'occuperait aucun poste dans son futur gouvernement, même pas celui de gardien ». La composition pour le moins peu défendable de certains membres du gouvernement, et le soutien affiché du parti Perú libre et de Cerrón polarisent le conflit pour le grand bénéfice des partis de droite et d'extrême droite.

Les électeurs de Pedro Castillo sont dans une grande incertitude : n'oublions pas que nombre d'entre eux n'ont pas voté pour le candidat de Perú libre mais contre la fille du dictateur Fujimori. Et la composition du gouvernement n'inspire guère confiance, c'est un euphémisme, avec le nombre impressionnant de personnalités ayant eu des déboires avec la justice ou ne disposant d'aucune compétence particulière dans certains ministères.

Cette élection a eu au moins pour mérite de montrer au grand jour la prégnance des idées d'ancien régime, de « race » et de classe, dont la droite et l'extrême droite se sont fait les porte-paroles, sans parler de l'ancien prix Nobel de littérature. Dans sa ville natale, Arequipa, on a commencé à changer son nom dans divers lieux publics, on ne veut plus de son image antidémocratique. Ces mentalités présentes mais souvent cachées ou travesties sont le lot commun des Amériques du Nord au Sud. Il suffit ici de signaler le scandale récent qui a secoué le Canada où des centaines d'enfants des peuples originaires ont été martyrisés et enterrés dans les pensionnats chrétiens, sans parler du racisme et de la violence quasi-inhérente à la société des États-Unis.

Au Pérou, malgré l'évidence journalière d'un racisme violent qui marque la vie quotidienne des citoyens marginalisés, on a toujours nié sa persistance. On peut espérer aujourd'hui que la « République sans citoyens », dont parlait l'historien Alberto Flores Galindo, fasse place peu à peu, avec cette élection, à une « République de citoyens » incluant tous les Péruviens. Ce processus sera probablement conflictuel et violent (Villasante, in Chaparro, entretien accordé à Le Monde le 12 juillet 2021). Mais l'élection de ce « paysan, maître d'école et syndicaliste », comme il se définit lui-même, constitue sans doute l'élément déclencheur et porte en lui l'espoir d'une évolution que des millions de Péruviens attendent depuis longtemps...

Références consultées

Campagne présidentielle, racisme, Vargas Llosa

Aviles Marco, Entretien avec Glatzer Tuesta sur le racisme, IDL Radio, 6 juin, https://www.youtube.com/watch ?v=0yqeczx7Lks
Castillo Pedro, Discours au premier Congrès du parti Pérou libre, Casa del maestro, Lima le 24 juillet, https://mail.google.com/mail/u/0/ ?ogbl#inbox/QgrcJHrhzcVJxnTLczLtCJlqhjLgQZCNXkq ?projector=1
Cerrón Vladimir, Discours au premier Congrès du parti Pérou libre, Casa del maestro, Lima le 24 juillet, https://www.youtube.com/watch ?v=DYgB7vqMDOo
Chaparro Amanda, Au Pérou trente ans de prison requis contre Keiko Fujimori, Le Monde du 12 mars 2021, https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/12/au-perou-trente-ans-de-prison-requis-contre-keiko-fujimori_6072891_3210.html [Entretien avec Mariella Villasante].
Chaparro Amanda, Un mois après l'élection, le Pérou est toujours sans président [Entretien avec M. Villasante], Le Monde du 10 juillet 2021, https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/10/perou-un-pays-toujours-sans-president-un-mois-apres-l-election_6087830_3210.html
Coordinadora Nacional de Derechos Humanos, En defensa de la democracia, junio, https://www.servindi.org/actualidad-noticias/17/06/2021/en-defensa-de-la-democracia-contra-la-violencia-electoral-y-politica
Elecciones generales del Perú 2021, Wikipedia, https://es.wikipedia.org/wiki/Elecciones_generales_de_Perú_de_2021
Gorriti Gustavo, César Prado y Romina Mella, Operaciones “irregulars del ‘Doc' desde la Base Naval del Callao, le 1er juin, https://www.idl-reporteros.pe/operaciones-irregulares-del-doc-desde-la-base-naval/
Gorriti Gustavo, Las ‘seis sorpresas del ‘Doc', le 9 juillet, https://www.idl-reporteros.pe/las-seis-sorpresas-del-doc/
Jurado nacional de elecciones, Proclamation des résultats des élections, Lima, le 20 juillet, https://www.youtube.com/watch ?v=QyLU5ystjDw
La República, Vladimir Cerrón : las frases que dejó en congreso de militantes de perú Libre, le 24 juillet, https://larepublica.pe/politica/2021/07/24/vladimir-cerron-las-frases-que-dejo-en-congreso-de-militantes-de-peru-libre/
Peñaflor, Giovanna La Mula Reportajes, 26 de abril de 2021, Racismo en elecciones, https://www.youtube.com/watch ?v=VPi1hmrD81U
Puente Roberto de la, Choleando, Racism in Peru (2012), 14 de agosto de 2013, https://mail.google.com/mail/u/0/ ?ogbl#inbox/FFNDWLHplPfPrZgLTSvmRVqSlVdkXxvb ?projector=1
Vargas Llosa Mario, 2021, Mario Vargas Llosa pide a los peruanos votar por Keiko Fujimori, Euronews, 19 de abril, https://www.youtube.com/watch ?v=eH1KUy18gHg&t;=3s
Villasante Mariella, El racismo en las elecciones presidenciales, Revista Ideele, Julio de 2021,
Wayka 26 de junio de 2021, Fujimoristas promueven discursos de odio en redes sociales, https://www.youtube.com/watch ?v=0ctoiCOO2hI&t;=1s
Proclamation du président et Cabinet du président

Bellido Guido, Premier ministre, Entretien avec Karerina Baoli (Inka Vision), juin 2021, et hommage a senderiste Edith Lagos, https://www.youtube.com/watch ?v=UbdLPF7rnlU
Bermúdez Violeta, ancien Première ministre, Déclarations sur le cabinet du président Castillo,TVPeru, 3 août, https://www.youtube.com/watch ?v=Qu457QNVfWk
Francke Pedro, ministre d'Économie et Anibal Torres, ministre de Justice et droits humains, présentation, RPP, le 31 juillet, https://www.youtuhttps://gestion.pe/peru/imagenes-ayacucho-juramentacion-de-pedro-castillo-en-la-pampa-de-la-quinua-fotos-nndc-noticia/ be.com/watch ?v=VMwzF1AfHe8
Francke Pedro, ministre d'Économie, Discours du 31 juillet, https://www.youtube.com/watch ?v=orpKixBM9BQ
Gestion du 29 juillet, Imágenes de la juramentación de Pedro Castillo en la Pampa de la Quinua, 29 juillet, https://gestion.pe/peru/imagenes-ayacucho-juramentacion-de-pedro-castillo-en-la-pampa-de-la-quinua-fotos-nndc-noticia/
Gestion, Pedro Castillo encabezó juramentacion del gabinete ministerial a cargo de Guido Bellido, 30 juillet, https://gestion.pe/peru/politica/pedro-castillo-encabezo-juramentacion-del-gabinete-ministerial-a-cargo-de-guido-bellido-nndc-noticia/
Gestion, ¿Quién es quién en el gabinete Bellido ? Denuncias y cuestionamientos de cada ministro, 4 août, https://gestion.pe/peru/politica/quien-es-quien-en-el-gabinete-bellido-denuncias-y-cuestionamientos-de-cada-ministro-noticia/ ?ref=gesr
Gorriti Gustavo, Entretien avec Jaime Chincha, RPP, le 3 août, https://www.youtube.com/watch ?v=b_ruBLh4Z4Y&t;=134s
Gorriti Gustavo, Pugna de fajines, Lima 31 juillet, https://www.idl-reporteros.pe/pugna-de-fajines/
Latina.pe, Las fuerzas de izquierda detrás de los Ministerios, 2 août, https://www.youtube.com/watch ?v=8xrX19ZCM70
RTV Noticias La República, Cabinet du président Castillo critiqué ouvertement, visite à Cusco, 3 août, https://www.youtube.com/watch ?v=5FPrdU-qnfs
Sagasti Francisco, ancien Président du Pérou, Départ du Palais du gouvernement, Gestión, le 28 juillet, https://www.youtube.com/watch ?v=FXgDGKLGPF0
Salas Arenas Jorge, Discours du président du JNE, 23 juillet, https://www.facebook.com/JNE.Peru/videos/261668569056865/ ?__so__=permalink&__rv__=related_videos

Activités du président Castillo

Castillo Pedro, Président du Pérou, Premier discours à la nation, Lima, le 28 juillet, RPP, https://www.youtube.com/watch ?v=Drnt0hWXoEI
— Texte : https://noticia.educacionenred.pe/2021/07/mensaje-nacion-texto-completo-mensaje-presidencial-28-julio-2021-pedro-castillo-230846.html ?m=1
Castillo Pedro, Président du Pérou, Rencontre missions étrangères, Lima, le 29 juillet, https://www.youtube.com/watch ?v=SeKOSOb4k08
Castillo Pedro, Président du Pérou, Pampa de la Quinua, Ayacucho, le 29 juillet, https://www.youtube.com/watch ?v=tcorZkqvPpE
Castillo Pedro, Président du Pérou, Défile militaire, Lima le 30 juillet, Base de l'Armée nationale, https://www.youtube.com/watch ?v=yAGiLBTgrvA
Castillo Pedro, Président du Pérou, Arrivée au palais du gouvernement, Lima le 2 août, https://www.youtube.com/watch ?v=XmrZ_YLzeXA
Castillo Pedro, Nomination de la nouvelle hiérarchie militaire, France 24 du 4 août, https://www.france24.com/es/minuto-a-minuto/20210804-castillo-designa-una-nueva-cúpula-militar-en-perú

Congrès 2021-2026

Distribution des sièges au Congrès, Congreso de la República del Perú 2021-2026, https://elperuano.pe/noticia/122330-congreso-diez-partidos-politicos-estaran-representados-en-el-parlamento-2021-2026
Liste des congressistes, Congreso de la República del Perú 2021-2026, https://www.congreso.gob.pe/pleno/congresistas/

***

Licence Creative Commons

Election présidentielle au Pérou 2021. de Mariella Villasante est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Slal 3451 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte