Accueilneopolis Indochine T2, Que le diable t'emporte, la chronique diaboliquement indochinoise
Indochine T2, Que le diable t'emporte, une BD aérienne sur la guerre contre le viet-minh
Série : Indochine
Titre : T2, Que le diable t'emporte
Auteur : Jean-Pierre Pécau (scénario), Maza (dessins), Jean-Paul Fernandez (couleurs), Manchu (couverture)
Éditeur : Delcourt
Collection : Néopolis
Année : 2021
Page : 56
Résumé du récit de la suite de la vie d'Armand Baverel:
1950, plateaux du Tonkin, Armand Baverel participe à patrouille dans le ciel d'Asie, il est surpris par des avions Chinois. Le combat s'engage, notre vaillant pilote s'en sort victorieux et les avions rentrent à la base. L'attitude étrange de son supérieur, qui ne veut pas officialiser le fait qu'Armand a abattu deux avions ennemis, l'intrigue. Notre homme va découvrir ce qui se trame derrière cette attaque.
Scénario d'une histoire sur les conflits et les trafics d'Indochine:
Armand Baverel, le héros, est un pilote émérite qui a vraiment existé. Nous découvrons sa vie et, par-delà ses missions périlleuses et son engagement pour ses amis, nous apprenons aussi comment se déroulaient les conflit dans la région, pendant les années cinquante. Réfugiés en fuite, patrouilles en perdition, soutien Chinois, intensification du conflit avec le viet-minh, tension politique, alliance et mésalliance, tout nous est raconté au fur et à mesure que l'histoire avance.
Armand reste fidèle à lui-même, casse-cou, ami sur qui on peut compter, pilote talentueux qui n'a pas froid aux yeux et tête brulée qui supporte mal la hiérarchie militaire. Ce personnage attachant vit ses aventures, mais le récit manque un peu de tension dramatique. Tout comme le précédent tome, nous ne sommes jamais vraiment inquiet pour Armand.
En fait, cette BD s'avère intéressante par tous les faits qu'elle nous enseigne sur la guerre d'Indochine. Mais les personnages nous présentent des personnalités peu complexes psychologiquement, et du coup, il n'y a pas vraiment de conflit en eux - et entre eux -. L'ennemi, c'est le viet-minh. Et là, tout est dit.
Même le corse, qui permet à Armand de gagner de l'argent sous la table avec quelques missions limite reste une personne qui défend les mêmes valeurs qu'Armand, mais d'une manière différente. C'est aussi pour cela que les deux hommes s'entendent. Armand, tel qu'il est dépeint, n'aurait jamais trafiqué avec un maffieux local.
Le dessin réalissime:
Les visages, décors, avions sont dépeints avec un réalisme poussé. Ce même réalisme qui refuse les traits de vitesse, les lignes de force, et qui a tendance à figer légèrement le dessin. Seules les balles qui fusent, les hélices qui tournent et les avions qui piquent proposent des traits d'action.
A mes yeux, cette BD manque un peu de dynamisme. Non par le récit, car les scènes d'action arrivent régulièrement, mais par leur mise en situation. Le fait que la tension dramatique ne soit pas intense nuit aussi également à cette tension visuelle des moments forts.
Les couleurs fouillées de la jungle nous donnent un bel aperçu des forêts vertes et moites de cette région du monde. De même, les avions sont des petits chef d'œuvres graphiques.
Conclusion d'une BD d'aviation historique:
Fiction et documentaire se rencontrent tout au long des pages, et la partie docu est sans doute la plus intéressante de ce récit pour lequel un troisième tome est prévu. L'occasion de retrouver Armand Baverel et d'en apprendre plus sur la folle vie de ce pilote incroyable.
Zéda rencontre Armand.
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