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Cameroun – Covid-19 : Quand la médecine parallèle favorise les contaminations

Publié le 16 août 2021 par Tonton @supprimez
Cameroun – Covid-19 : Quand la médecine parallèle favorise les contaminations

Alors que des vaccins sont proposés pour lutter contre la propagation du coronavirus, marabouts, guérisseurs et autres charlatans continuent de proposer des solutions à l'efficacité douteuse.

Faut-il craindre le pire ? Moins de quatre mois avant l'objectif de vacciner au moins cinq millions de camerounais contre la Coronavirus, des campagnes parallèles sont lancées à travers le pays pour fidéliser les personnes infectées aux potions et autres décoctions prétendument efficaces contre la maladie qui continue de faire des morts. Contre toutes attentes, la ruée vers les solutions proposées par les marabouts, les guérisseurs et les charlatans s'intensifie reléguant aux orties les solutions proposées par la médecine conventionnelle. Initiée dès le début du mois d'avril 2021, la campagne de vaccination contre les infections au coronavirus a rencontré une réticence populaire incompréhensible.

Sur les cinq millions de personnes attendues, seulement 85 mille camerounais ont reçu les doses de vaccin proposées. La deuxième campagne de vaccination intensive initiée par le ministère de la santé publique n'a pas produit plus d'effet que la première. Les données rendues publiques par le ministère de la santé publique soulignent que seulement 325 mille personnes ont reçu une dose des vaccins disponibles. Loin des cinq millions de personnes que le gouvernement ambitionne vacciner d'ici fin 2021.

"Au moins 80 camerounais sur 100 porteurs du Coronavirus"

L'éphémère avancée sur la courbe des vaccinations contraste avec la réalité sur le terrain et les résultats escomptés. Médecin et chercheur, le professeur Yap Boum explique qu'au moins 80 pour cent des camerounais sont porteurs du coronavirus. La même source souligne que si 80 camerounais sur cent sont asymptomatiques, il reste 20 camerounais sur 100 susceptibles de succomber aux infections à coronavirus. "Les personnes présentant des cas de co-morbidité et celles à partir de 50 ans sont celles qui ont le plus succombé au coronavirus au Cameroun." Selon les données disponibles, plus de 1300 personnes sont mortes de Covid-19 au Cameroun à ce jour. Faute de statistiques exactes, Pierre Alexandre Sarkis, médecin et chercheur à l'Anrs-Cameroun préconise qu'au moins un quart des camerounais sont susceptibles de succomber aux infections à Covid-19. "Au regard de la situation qui prévaut au Cameroun, la nécessité d'intensifier la vaccination au Cameroun s'impose chez les personnes à risque." Immunologue de renommé, le médecin-colonel Poundi Ngolle souligne aussi la nécessité pour les personnes dites asymptomatiques de se faire vacciner. "Nous devons arriver à un engagement communautaire pour la prise des vaccins disponibles." Une solution qui selon ce spécialiste de renom permettra de protéger l'ensemble de la population.

Efficacité des vaccins évaluée

Anthropologue médical, le Docteur Marie-José Essi rassure sur l'efficacité des vaccins proposés au stade actuel de la pandémie du Covid-19. Chercheure associée au site Anrs-Cameroun, le Docteur Essi explique que de nombreuses équipes sont mobilisées à travers le monde pour réduire la progression de l'infection à SarsCo V2. "Ces différentes équipes ont produit des vaccins et ont évalué des traitements utilisés à titre compassionnel chez des personnes présentant des tests positifs au Covid-19." Chercheur associé à l'AnrsCameroun, Marie Varloteaux souligne qu'il est difficile de présenter un vaccin présentant un taux d'efficacité de cent pour cent dans le monde. "C'est le cas avec les différents vaccins proposés au Cameroun. Il faut aussi souligner que les vaccins proposés pour lutter contre la Covid-19 présentent des taux d'efficacité au-dessus de 65 pour cent. Ce qui n'est pas le cas avec d'autres vaccins pourtant utilisés depuis des décennies pour prévenir d'autres infections au Cameroun et à travers le monde."

Chercheur à l'Arns, Calice Talom Yomgne rassure que pour freiner la progression de l'infection et aboutir à l'immunisation collective, des recommandations ont été formulées par l'Organisation mondiale de la santé au niveau international. "Au plan national des politiques pour adresser la question sont mise en œuvre.

Au Cameroun, aucun essai clinique d'évaluation compassionnel encore moins un essai vaccinal n'a été effectué." Le médecin-Colonel Poundi Ngolle précise à cet effet que les doses vaccinales admises au Cameroun sont Astrazeneca et le Sinopharm qui se prennent en deux doses tandis que le vaccin Johnson and Johnsonlui est administré en une seule dose.

Joseph OLINGA N.


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