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Echec à l'OMC, l'Europe divisée

Publié le 30 juillet 2008 par Juan

Nos partenaires européens sont troublés. Habituellement, le chef de l'Etat présidant l'Union Européenne fait passer ses préoccupations nationales au second plan et cherche le consensus parmi les Etats membres. Cette fois-ci, c'est bien différent. Après les critiques passées contre la banque Centrale, puis les Irlandais, voici les négociations du commerce mondial...

Les négociations à l'OMC ont échoué
"Cette réunion est un échec" a confirmé mardi soir Pascal Lamy, le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le désaccord est encore agricol, comme souvent. la Chine a changé de position, par rapport aux réunions préparatoires d'il y a encore un mois, en demandant une protection de son marché intérieur sur quelques matières premières clés (riz, cotton, sucre). Une disposition qui fermerait 80% du marché mondial des produits concernés.

Les États-Unis, l'Inde et la Chine ne sont pas parvenus à s'entendre sur les importations agricoles, et plus spécialement sur l'établissement d'un mécanisme de sauvegarde permettant à un pays d'appliquer des tarifs douaniers particuliers sur ses produits de l'agriculture face à une trop forte hausse des importations où à une baisse des prix excessive. Delhi et Pékin souhaitaient que son seuil de déclenchement soit le plus bas possible pour mieux protéger leurs paysans. Washington estimait qu'il s'agissait d'un système dangereux risquant de devenir une arme protectionniste. Les trois pays bloquaient sur cette clause depuis vingt-quatre heures (source FIGARO).
Sarkozy a-t-il divisé l'Europe ?
Son hostilité avec le commissaire européen Peter Mandelson est surprenante. Lundi 28 juillet, 24 heures avant l'échec, le président français s'est permis d'appeler directement Pascal lamy pour lui dire au nom des "peuples européens" qu'il ne pourrait pas soutenir un accord en l'état. Pourtant, Londres et Berlin sont plutôt favorables aux positions défendues par Mandelson. Sarkozy n'a pas hésité à casser le camp européen en deux, et à court-circuiter les émissaires de l'UE.
la France s'est jointe lundi à une "coalition des volontaires" dont l'objectif est d'accroître la pression sur M. Mandelson, quitte à creuser les divergences apparues dans le camp européen. Aux côtés de Paris, huit pays, dont l'Italie, l'Irlande et la Pologne, sont membres de ce cercle.

Dans l'entourage de M. Mandelson, sommé en vain dès samedi par M. Sarkozy de venir s'expliquer à Paris, l'on s'étonne de la méthode employée par la présidence en exercice de l'Union européenne : "La France remet en cause les mécanismes institutionnels, en court-circuitant la consultation mise en place à Genève en présence de deux ministres français, Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'Etat au commerce, et Michel Barnier, le ministre de l'agriculture", déplore un négociateur.

Alors, pompier pyromane ?


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