Quand j’étais mort
les lavoirs fraîchissaient, à l’heure rance,
l’aube dans Brocéliande mordait
le ciel crachait sur les collines ses laines bleues et blanches
des saisons avariées
suivaient d’autres saisons
et je rêvais
que je rêvais
que je rêvais…
Quand j’étais mort, à nuit fanée
la mer douceâtre ventilée pataugeait
dans des rades perdues
et les oiseaux corps à corps dormaient
dans le caquet noirâtre des haubans
et l’odeur de fraîchin.
Les soleils dévalaient lentement
les sévères parages.
Quand j’étais mort
je n’avais pas de temps à perdre.
Henri Droguet
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