Il neigeait légèrement ce soir là, et mon pote Carey Petrovik m'avait suggéré, ainsi qu’à Jean-Pierre, de le rejoindre avec un groupe de ses copains de Mt. Beauty, pour aller chasser le wombat dans le bas de la vallée, en direction de la petite ville de Mansfield.
Je ne suis pas un chasseur et la dernière fois que j'avais tenu une arme à feu, c'était il y a environ 4 ans auparavant, pendant mes classes dans l’Allier au début du service militaire. Jamais du genre à refuser ce qui semblait être une aventure et une grosse partie de rigolade, JP s’était enthousiasmé et j’avais suivis, d’autant plus que nous n’avions pas quittés Mt. Buller depuis notre arrivée.
Nous nous sommes alors tous entassés dans ce vieux 4x4 qui ressemblait à un Range Rover, et nous sommes vite retrouvés au pied du massif. Arrivés sur place, il pleuvait assez fort, et vu la basse altitude, il n’y avait pas de neige au sol.
Nous nous sommes ainsi retrouvés en pleine nuit, au beau milieu du « bush », les pieds dans la boue et sans rien voir du tout. Avec la pluie et la couverture nuageuse, c’était une nuit d’encre et j'avais peur que nous déchirions nos anoraks de l'école de ski dans tous ces fourrés et ce noir absolu.
En fait, je ne savais même pas ce qu’était un wombat ou même à quoi cela ressemblait. Dans l'État de Victoria, ces marsupiaux étaient considérés comme des animaux nuisibles, en particulier par les agriculteurs qui avaient de sérieux problèmes avec leurs reseaux de terriers un peu partout dans les prés, et où les tracteurs pouvaient facilement s’enfoncer si la terre cédait sous leur passage.Mais comme nous avait dit Carey : « Si tu tire sur un wombat, y’en a dix qui vont se battre pour occuper le terrier ! » Pendant que nous « chassions », nous avions aperçu ce qui semblait être un wallaby, JP avait dit avoir marché sur ce qui ressemblait à un ornithorynque et j'avais une trouille inavouée des serpents.
Plus tard, un des compagnons de Carey avait déclaré avoir vu un wombat, lui avait tiré dessus, mais l'avait raté. Bien après minuit, nous sommes rentrés à Mt. Buller, complètement trempés, nos après-skis tout crottés, completement frigorifiés et bien entendu, bredouilles.
Comme le wombat avait gagné 1-0, nous avons donc ignoré la fermeture du bar à Kooroora et sommes allés directement nous coucher.