Ma veille de storytelling me fait découvrir quelques travaux de recherche intéressants menés dans les universités du monde entier.
C'est peut-être ce qui me fait le plus plaisir : la reconnaissance du storytelling comme objet de science, et notamment des sciences sociales. Il est digne d'être étudié par des chercheurs parce qu'il est au coeur d'interactions bien particulières entre les organisations et les hommes, entre les hommes et les maux qui les frappent...
Petit panel de mes trouvailles récentes de storytelling :
- L'impact avéré du storytelling digital dans la perception des villes et des territoires sous un angle culturel. Il s'agit en fait de l'utilisation du storytelling digital pour véhiculer des information sur l'héritage, le patri
moine culturel du territoire. A l'arrivée, le storytelling provoque des sentiments positifs à l'égard du territoire pour le public. Information efficace reconnue dans l'étude + influence au rendez-vous.
(travaux d'universitaires américains et canadiens, publiés dans la revue Information Technology & People en juillet 2021)- L'utilisation du storytelling digital, encore, pour contribuer à traiter des situations de burnout scolaire chez des adolescents (14-16 ans). L'expérience menée par les chercheurs a consisté à amener les jeunes à exprimer verbalement et visuellement des histoires digitales (rendues sous forme de vidéos). Les universitaires ont observé un changement chez les jeunes au fur et à mesure de leur avancée dans la narration. Ils sont peu à peu revenus dans une démarche plus positive (au départ, ils étaient dans une attitude négative et fataliste), de projection sur l'avenir, en trouvant par eux mêmes des idées de solutions pour faire face à leurs problèmes.
- Des chercheurs ont soumis des jeunes dans le contexte scolaire a du storytelling digital et à une présentation traditionnelle. Un effet positif sur l'apprentissage des langues (l'anglais en l'occurence) et sur la conscience des enjeux environnementaux avec passage à l'action a été identifié. Du moins, le storytelling a eu bien plus d'effets que la présentation traditionnelle.
- Le storytelling comme forme de "langage intermédiaire" (ni aussi élaboré qu'un langage factuel, argumenté, ni simpliste non plus) pour permettre à des personnes déficientes mentales de s'exprimer en créant des présentations cohérentes et riches de sens.
- L'efficacité du storytelling, encore une fois digital, pour l'apprentissage de l'anglais langue étrangère à l'écrit. Il a montré un vrai impact sur les aptitudes, notamment en grammaire et pour le développement du vocabulaire. L'étude a porté sur plus de 100 étudiants âgés de 19 à 22 ans, répartis en deux groupes : l'un étant le groupe expérimental, l'autre le groupe dit contrôle (l'équivalent du groupe placebo).
(étude de chercheurs équatoriens publiée dans l'International journal of emerging technologies in learning en 2021)- Le storytelling transmédia fait aussi l'objet de recherches actives. Et justement, son efficacité est démontrée dans le secteur de l'industrie touristique. Il est particulièrement performant pour générer de l'engagement avec une destination touristique sur le plan des valeurs de cette dernière et de la communauté qu'elle forme.
(travaux de chercheurs portugais, parution dans la revue Multimedia tools and application en 2021)Plein de résultats, très récents qui plus est. Tous montrent des usages du storytelling qui sont soit étonnants, soit particulièrement éloquents en terme de valeur de performance. Ces recherches sont évoquées dans des journaux dont "personne" n'a entendu parler ? Peu importe. Ce sont des revues scientifiques, connues des initiés. Je ne dis pas que je fais partie de ces initiés, mais je fais des recherches sur les travaux de recherche... Ceci explique cela.
Je trouve en tout cas beaucoup plus utile de parler de travaux de recherche universitaires sur le storytelling sur ce blog que de répéter à longueur de posts des choses que j'ai déjà pu écrire il y a 10 ans...
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