Cette année, David E. Kelley n’a pas chaumé et se rapproche de plus en plus d’un Ryan Murphy en puissance : manque d’idées, recyclage et séries écrites rapidement. Et dans le marasme de séries qu’il a créé cette année on a eu Big Shot, sûrement celle qui a fait le moins de bruit et pourtant de très loin sa meilleure proposition. Avec Nine Perfect Strangers il retrouve Nicole Kidman (Big Little Lies, The Undoing) cette fois-ci dans le rôle d’une gourou. Avec « Random Acts of Mayhem », Nine Perfect Strangers introduit son univers et ses personnages de façon assez superficielle. Disons que l’on retrouve le cadre idyllique de Tranquillum mais au delà du départ c’est assez plat. Certes il y a Melissa McCarthy pour sauver le tout (et le coup du grain de raisin dans l’épisode deux est excellent) mais ce n’est jamais suffisant pour que l’envie frénétique d’enchaîner les épisodes soit présente. Le casting est l’une des forces de Nine Perfect Strangers mais ce n’est presque qu’une sorte de cache misère par moment, afin de cacher que le scénario rame pour se lancer. Avec autant de personnages à nous présenter, le premier épisode est clairement là pour nous en faire l’introduction mais on sent déjà que l’on ne peut pas s’attacher à eux tout de suite.
Neuf personnes qui ne se connaissent pas sont réunies dans un centre de remise en forme pendant 10 jours, certains pour perdre du poids, d'autres pour prendre du repos. Chacun est prêt à se donner à fond pour atteindre son but, mais tout va devenir beaucoup plus compliqué que prévu…
A certains moments Nine Perfect Strangers créée des mystères qui n’ont aucune épaisseur et l’on se demande ce que l’on peut bien voir par la suite. Les personnages évoluent donc de façon assez mécanique, sans que cela soit aussi fluide qu’attendu. En dehors des beaux décors, Nine Perfect Strangers se repose donc sur tous les poncifs des clients de ce genre d’endroits. Là où la série aurait pu gagner un peu de matière c’est en donnant à chaque personnage sa part de mystère. Sauf qu’après trois épisodes, même si l’on en apprend au fur et à mesure un peu plus sur eux, on a l’impression que les neuf étrangers sont surtout là pour passer les plats à Nicole Kidman. Cette dernière a beau avoir ce charme naturel de gourou, elle m’ennuie ici plus qu’autre chose. Si elle a sa part de mystère, les flashbacks de sa vie précédente ne font que renforcer les problèmes que peuvent connaître la série.
Je n’ai pas lu le livre dont Nine Perfect Strangers est adaptée mais je ne sais pas trop si la narration ici est la meilleure que E. Kelley et ses comparses aient choisi. Le second épisode, « The Critical Path », en dehors de la scène du grain de raisin laisse retomber le soufflé en quelques minutes ensemble. On passe du temps avec tous les personnages comme on regarderait du balcon de sa chambre d’hôtel les clients de ce dernier se pavaner dans une piscine. Il n’y a rien de passionnant, rien de neuf, juste cette impression malheureuse que la série remplie les épisodes pour dire de les remplir. Il faut attendre « Earth Day » pour que Nine Perfect Strangers se réveille un peu. Le troisième épisode de la série permet de créer un peu plus un récit où tous les personnages ont une partie à jouer. Les personnages sont ici forcés à sortir de leur zone de confort et invités à réellement débuter leur thérapie. Les émotions peuvent ainsi se libérer un peu plus, les secrets se dévoiler et supprimer de la vie de chacun ce qui fait qu’ils sont ici permet de créer quelque chose d’un brin plus pertinent. Je ne sais pas trop quoi attendre de la suite mais pour le moment Nine Perfect Strangers est un peu entre deux rivages sans savoir auquel s’accrocher.
Note : 5/10. En bref, une série qui a du mal à démarrer malgré son talentueux casting.
Disponible sur Amazon Prime Video